Chapitre 18

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Voilà un nouveau chapitre dédié à paladin-du-turfu pour son anniversaire. Joyeux anniversaire Zo !

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Arrivés il y avait à peine une journée exténués par notre voyage, je me préparais pour le grand jour. Nous étions à présent le 25 février de l'an de grâce 1429 et je me souvenais vivement de la veille. Le cortège qui nous avait accueilli avait été grandiose. Nous avions l'impression que notre venue était des plus attendues. Était-ce le fait que Jeanne fût concernée par la plus grande prophétie de notre sombre période ? C'était bien possible.
Aujourd'hui, nous allions enfin rencontrer notre honorable Dauphin. Contrairement à ce que j'aurais pu penser, la jeune élue, qui en avait rêvé depuis belle lurette, était extrêmement calme pour l'occasion. Elle nous attendait dans une chapelle de Chinon. Assez logique pour une fille qui aimait tant passer son temps à l'église ! Je me passai un dernier coup de brosse avant de rejoindre les autres aux écuries. Chez un magistrat, nous étions un peu éloignés du château royal. Il fallait faire un peu de cheval. Danael, Shimy et Razzia m'attendaient déjà en bas. Ils étaient déjà sur leur monture et avaient préparé la mienne. Rapidement, je les remerciai avant d'enfourcher ma jument et de partir chercher Jeanne. Je repensais alors à Gryf et Ténébris. Il était évident que la jeune femme ne pût pas venir avec nous. Mal vu par la noblesse, sa présence pourrait nuire à Jeanne. Pour ce qui était du rouquin, j'avais été déçu qu'il n'eût pas voulu venir. D'accord, il était juif. Mais Shimy s'était faite un malin plaisir à brûler une partie de la lettre, pour que le mot « juif » s'efface. Experte en maniement du feu, elle savait bien simuler un incendie. N'étant pas rare, cela pouvait très bien passer. Dans son élan, elle avait aussi brûlé le fait que j'étais une fille. Elle avait fait un magnifique travail. Pourtant, Gryf avait refusé.
  Ce fut Dan qui dût sortir notre amie de la chapelle. Si nous ne l'avions pas appelée, elle serait restée ici. Vivement, elle monta à son tour sur son cheval qui attendait depuis l'aube avant de prendre le commandement des opérations. La guerrière nous guida jusqu'au château avec une grande facilité qui nous surprîmes. Elle nous expliqua qu'elle connaissait tous ces trajets grâce aux visions qu'elle avait. Bien-sûr, c'était logique.

  À une grande vitesse, nous arrivâmes devant la demeure de notre Dauphin. Nous passâmes le pont-levis avant de descendre de nos chevaux et de les faire garder par Shimy qui ne souhaitait pas forcément rencontrer le Dauphin. À mon avis, ne faisant que très peu confiance aux gardiens de monture, elle voulait s'assurer qu'ils ne leur fussent arrivés rien. Je voulus lui faire une petite remarque mais le regard noir qu'elle m'eût lancé m'en dissuada. Nous la laissâmes ainsi avec nos montures et entrâmes dans la forteresse après qu'un garde ait lu la lettre de Baudricourt.
  Je fus éblouie par tant de richesse. Les tapisseries, les armoiries, rien que le hall montrait que nous étions dans une riche demeure. Je m'avançais un peu pour admirer le sol. Des motifs de fleur de lys et de d'autres choses étaient peintes sur le carrelage. Ce travail était si minutieux ! Tous ces détails, cette rigueur ! C'était impressionnant. Je levai les yeux sur les plafonds. Même des tapisseries le décoraient ! Puis mon œil fut attiré par le lustre qui brillait de mille feu. Fait de verre, sa structure et sa complexité m'impressionnaient grandement. Jamais je n'avais vu un tel travail ! Toute cette finesse, cette maîtrise ! Incroyable ! Jamais je n'avais vu de ma vie autant de beauté et de richesse. Et je ne semblais pas être la seule à penser cela. L'admiration dans les yeux de mes compagnons étaient immense. Nous étions bien dans la demeure du futur roi. Seul Razzia ne paraissait pas si impressionné. Bien entendu, comme nous, il prenait le temps d'observer la beauté de ce lieu. Mais il n'avait pas cette étincelle dans les pupilles que nous avions tous. Peut-être qu'il ne montrait pas complètement ses émotions. Après tout, jamais je ne l'avais vu afficher vraiment un état d'âme. Le colosse croisa mon regard et en profita pour me sourire. Ce fut une personne de haute noblesse qui nous tira de notre rêverie qui avait été prévenu de notre venue. Il était temps de se présenter.

L'appel de JeanneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant