Chapitre 7.

9.5K 667 29
                                    

Harry,

Je suis prêt à tout entendre. Louis souffle un grand coup avant de commencer...

- Lorsque j'avais 25 ans, je suis tombé amoureux d'un mec. Il avait cinq ans de plus que moi, donc 30 ans. J'étais vraiment amoureux et lui aussi, il n'y avait aucun doute là-dessus. Après six mois de relation, on a couché pour la première fois ensemble. C'était super, mais quelques semaines plus tard, on ne faisait que ça. Tout le temps. Sans arrêts. Ça n'avait pas l'air de le déranger, et moi non plus. Sauf que lorsque tu pratiques souvent le sexe, tu peux en devenir accro et... c'est ce qu'il m'est arrivé et à lui aussi. Nous sommes arrivés à un moment où coucher ensemble n'étaient plus suffisant. Alors on s'est quittés. J'ai commencé à aller en boîte. Je draguais pleins de mecs et je couchais avec n'importe qui, j'aimais ça. N'importe où et n'importe quand. Mais toujours se protégeant. Il n'y a pas eu un seul oublie de protection. À force d'avoir ce genre de relation, c'est devenu vraiment intense, et je suis devenu nymphomane. La moindre pensée liée au sexe, un gars mignon que je voyais me menais à coucher ou me toucher. Faire l'amour ? Non ce n'était pas intéressant pour moi. Je voulais baiser. À cette période-là, je commençais mes études en chirurgie. Je ne pourrais jamais te dire avec combien de garçons j'ai pu coucher. J'étais tellement accro... J'étais toujours en manque. Puis j'ai commencé à acheter des objets sexuels, c'est devenu un enfer...

C'est dur. Très dur. Je ne sais même pas quoi penser, je crois que mon cerveau a oublié comment réfléchir et comment penser.
À chaque début de nouvelles phrases, j'avais envie de retirer ma main de la sienne. J'avais envie de le lâcher et de partir, mais je ne le fais pas. Je l'écoute parler, je l'écoute se confier. J'ai voulu savoir alors j'écoute. Jusqu'au bout.

- Un jour, Liam s'est fait larguer alors je l'ai invité à dormir chez moi. Et si tu te poses la question, nous n'avons jamais couché ensemble. L'idée ne m'en a jamais traversé l'esprit. C'est mon meilleur ami.
Je lui dis d'aller se rafraîchir le visage dans ma salle de bain, tellement il avait pleuré.
Il cherchait une serviette pour s'essuyer le visage et... Il a ouvert un tiroir avec un nombre inimaginable de préservatifs, de lubrifiants.
Au début, ça l'a fait marrer, il se disait que je prenais bien mes précautions. Il a ensuite pris sa douche, et comme il n'avait pas d'affaires, je lui ai dit de prendre les miennes. Oui, sauf qu'il a ouvert le mauvais tiroir, et il a tout vu. Mes objets, mes sous-vêtements aguicheurs, et mon journal intime où je racontais combien de fois je m'étais touché dans la journée, combien de mec m'avait baisé, ou combien de mec j'avais baisé. Quand je suis entré dans la chambre, il était en train de lire mon journal. C'était la pire honte de ma vie. Liam m'a regardé, choqué, perdu, d'un air interrogateur. Il m'a demandé si j'étais un putain. Si je me prostituais, mais non. Je n'ai jamais été payé, tout ces gars étaient juste des coups comme ça. Je lui ai tout raconté, je lui ai dis que je n'en pouvais plus, que ça en devenait insupportable et que je ne savais pas comment me débarrasser de ces envies constantes. Je ne savais pas comment guérir de cette maladie.

C'est très dur à encaisser. Tous ces mots, ces phrases violentes. C'est très dur à entendre venant de la bouche de la personne que l'on aime. Je suis moi aussi choqué, mais je serre toujours la main de Louis et je continue de l'écouter.

- Liam a décidé de m'aider. J'étais tellement mal, j'avais tellement honte de moi, de ce que je faisais. J'ai décidé d'aller voir une psychologue, des médecins spécialisés pour me conseiller. Ça a été très difficile de calmer mes ardeurs, mes envies. Mais j'y suis arrivé petit à petit, toujours avec le soutiens de Liam.
Quand je suis devenu chirurgien, je voulais devenir une autre personne alors j'ai jeté mes objets, mes sous-vêtements et je continuais de consulter.
Lorsque je t'ai eu en temps qu'interne pour la première année, je consultais toujours. Pendant tes quatre années d'internat, je n'ai eu aucune relation amoureuse, aucun rapport sexuel. Je me concentrais sur mon métier.
Je ne vivais plus que pour ça, je n'avais plus le temps de sortir et c'est ça aussi qui m'a sauvé. Quand tu me draguais, j'avais beaucoup trop la tête dans le travail, je n'avais plus le temps pour ça. Pour la drague et le flirt. Mais ça ne m'a jamais empêché de te regarder et de te trouver magnifique. Quand tu es devenu chirurgien, je t'observais dans ton travail, je me suis posé mille questions. Qu'est-ce que je ressentais ? Ça faisait tellement longtemps que je n'étais pas tombé amoureux, que je n'étais pas sûr de pouvoir distinguer l'amour du désir physique. Je me suis donné du temps. J'en ai parlé avec Liam, j'en ai parlé avec ma psychologue. Et après avoir mûrement réfléchi... Il y a maintenant huit mois, lorsque l'on s'est croisé à la sortie des vestiaires, j'ai eu une pulsion, j'étais prêt. Je t'ai donc invité à boire un verre. On a appris à se connaître. Et je voyais toute la différence. Je ne voulais pas coucher avec toi. Toi, tu étais la différence de tout ce que j'avais pu vivre et ressenti ces dernières années. Je voulais vivre une histoire d'amour avec toi. Je nous ai laissé le temps d'être prêts à faire l'amour.
Faire l'amour pour la première fois après six ans d'abstinence, après avoir eu des conquêtes pendant quatre ans. Je me suis sentis comme revivre et j'étais tellement heureux. Mon passé est derrière moi, et toi, tu es là. Tu me rends si heureux depuis six mois Harry.
Je... Je sais que je ne suis pas très démonstratif, et je sais que parfois, c'est délicat, car j'ai encore quelques pulsions, et je suis désolé. Je ne veux pas que tu penses que tu es un objet ou que je te considère comme juste une paire de fesses. Mais non, loin de là. Je t'aime et je suis sincère dans notre relation. Si je n'ai jamais voulu que tu me fasses l'amour, c'est parce que j'ai encore honte de mon corps. Voilà... Maintenant, tu sais tout. Si tu veux partir, je comprendrai, si tu veux me quitter, je comprendrai aussi. Je sais que c'est dur à entendre et parfois à accepter. Mais j'avais tellement peur de t'en parler Harry...

J'acquiesce. C'est un sujet délicat. J'ai encore du mal à croire ce que vient de me dire Louis. J'ai arrêté de serrer sa main, je ne sais pas ce que je ressens ni comment je me sens.
Est-ce que je suis dégoûté de Louis ? Est-ce que c'est quelque chose qui va me bloquer ? Qu'est-ce que je dois faire maintenant ?

- Tu ne dis rien ? Demande-t-il doucement.

Je sens que Louis à peur. Il a peur que je parte. Il m'a tout dit, il m'a révélé son secret, et maintenant il a peur que je parte.
Mais moi-même je ne sais pas quoi faire. Je suis bloqué. Ma main glisse doucement de celle de Louis. Je ne le regarde pas. Je me lève. Je passe une main dans mes cheveux.

- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je sais pas, je réponds rapidement. J'en sais rien. Tu es vraiment guéri ?
- Oui Harry. Je suis guéri.

J'acquiesce une nouvelle fois. Tout est en train de se mettre en ordre et mon cerveau recommence à réfléchir correctement.
Qu'est-ce que j'en pense ? Il est guéri. Et je ne serais jamais juste un coup comme tout ces autres gars. Il m'aime et je le rends heureux, il vient de me le dire.
Est-ce que je suis dégoûté ? Non. Je ne pense pas. Je n'ai pas dégoûté Louis quand je lui ai dit que j'étais hermaphrodite. Même si ce n'est pas la même chose, mais je ne pense pas être dégoûté. Je me rassieds sur le lit.

- Touche-moi.
- Quoi ?
- Mets ta main sur moi, n'importe où.

Louis pose sa main sur mon épaule. Je lui demande de la poser ailleurs, il la pose sur ma joue, je lui demande de mettre sa main autre part encore. Il la pose sur ma cuisse.

- Est-ce que tu es en train de me demander de te toucher pour voir si je te dégoûte ?
- Oui, mais ce n'est pas le cas.

Je me tourne vers Louis. Je l'embrasse tendrement. Je ne sais pas comment je suis en train d'agir. Je suis encore troublé.

- J'ai juste besoin d'un peu de temps pour accepter et comprendre tout ça.
- Je comprends. C'est normal.
- Mais je t'aime.
- Je t'aime aussi Harry.

Je me lève pour aller dans la salle de bain. Je ferme la porte sans la verrouiller, et je vais me préparer. Je m'habille. Tout se bouscule dans ma tête, mais je vais essayer de mettre tout ça au clair. Une fois prêt, je sors de la salle de bain et embrasse encore Louis.

- On se voit demain.
- Okay.

Je sors de l'appartement de Louis et je ferme la porte à clé...

Putain de merde, Louis était nympho.

Docteurs Stylinson. {Terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant