Chapitre 45.

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Louis,

Bien, récapitulons: Debout depuis 24 heures, zéro heures de sommeil, un malaise bientôt deux, seulement trois "repas", un mari injoignable, un meilleur ami en repos, je crois que je ne vais plus tenir très longtemps avant de mourir. Je n'en peux plus, j'ai envie de rentrer chez moi et de dormir jusqu'au siècle prochain. Les urgences sont blindées, nous n'avons plus aucunes places de libres, nous sommes obligés de diriger certains patients vers d'autres hôpitaux, les blocs sont complets et les salles de radio aussi, des tas de patients nous demandent d'aller plus vite ou nous posent des questions dont nous n'avons pas les réponses.
Je suis assis sur une chaise, je ne tiens plus sur mes jambes, je sens des perles de sueurs rouler sur mon front, j'ai chaud. Mes oreilles bourdonnent et je vois flou.

- Louis ? Louis tu m'entends ?

J'essaye de garder les yeux ouverts, la lumière me donne mal à la tête, je reconnais cette silhouette penchée au dessus de moi.

- Hé Louis ? Serre ma main si tu m'entends.

Je ne veux pas lui serrer la main, plutôt crever, D'ailleurs, j'ai l'impression de ne pas en être loin tellement je me sens faible.

- Quelqu'un s'il vous plaît ! Un médecin est en train de faire un malaise !

Je sens son bras passer sous mes aisselles et son autre bras passer sous mes jambes, il me porte et commence à marcher. Je le regarde, mes yeux luttent toujours pour rester ouverts, si je les ferme, je peux perdre conscience. Mon bras pend dans le vide.

- Y'a vraiment plus de places ici ! Tiens bon Louis, je t'emmène dans une chambre de repos. Surtout, garde les yeux ouverts.

Je sais abrutis... Qu'est-ce qu'il fait ici d'abord ? Il devrait être dehors ou en mission. Il y a un tas de personnes occupées et ça devait être le seul disponible. Lui... Il est en train de me sauver et je vais devoir le remercier. Il me porte toujours à bout de bras, il s'enfonce dans un couloir plus sombre et parviens à ouvrir une porte avec une main. Il entre à l'intérieur et se dépêche de me poser sur un lit.

- Ca va aller... Je suis là. Je vais chercher ce qu'il faut. Je reviens d'accord ?

J'acquiesce faiblement de la tête. Matt sort de la chambre et va chercher ce qu'il faut. Ma respiration est lente, mes mains tremblent. Je regarde le plafond et je m'efforce de penser à quelque chose pour garder les yeux ouverts. Les minutes qui passent depuis que Matt est partit me paressent être des heures... Puis, j'entends des pas de courses.

- Je suis là.

Il s'approche de moi et prends ma main. Il la perfuse et accroche la poche à un crochet dans le mur ensuite, il prend ma tension.

- Bon sang Louis depuis combien de temps tu es debout ?! T'as tension est a 7.2 !

J'essaye de hausser les épaules mais je ne pense pas avoir assez de force pour le faire. Je suis vraiment à bout. Matt prend une serviette et verse de l'eau dessus avant de me la passer sur tout le visage puis de la laisser sur mon front.

- Tu es blanc comme un linge et tes lèvres sont violettes...

Matt se redresse, prend mes jambes et les lèvent pour les caler contre le mur.

- Tu te sens capable de manger ou boire quelque chose ?

Je fais un signe de tête négatif.

- Essaye de te forcer un peu, je t'ai apporté un jus de fruit et une compote.

Je soupire. Matt m'aide à me relever un peu et me fait boire un peu de jus de fruit. Je me force et essaye de boire un maximum. Il referme la bouteille et la pose sur la petite tablette.

Docteurs Stylinson. {Terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant