C'est une blague ?

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On est mardi après-midi, un beau soleil d'automne éclaire les buildings de Manhattan, et les couleurs cuivrées des feuilles laissent apparaître Central Park sous son plus beau jour. Une petite brise fraîche m'oblige tout de même à sortir en pull et veste si je ne veux pas être malade.

L'odeur de café bien chaud qui flotte dans l'air me donne envie de m'arrêter commander quelque chose. Seulement voilà, je me retrouve comme tous les matins à courir le plus vite possible. Ce n'est certainement pas pour m'entrainer au fameux marathon de New-York, c'est simplement pour arriver "à l'heure". Dix minutes de retard ce n'est pas si énorme que ça.

Je tire donc un trait sur un bon café accompagné d'un donut dégoulinant de chocolat à n'en plus finir. Heureusement, ce matin j'ai eu le temps de vérifier que ma tête est à peu près normale avant de partir comme une furie. Je sais que si je m'attache les cheveux ça me ferait gagner du temps, mais je déteste avoir le visage dégagé. Pas que je ne m'aime pas comme ça, c'est juste que j'ai l'impression qu'il me manque quelque chose. Peut-être est-ce dû au fait que ma mère adorait me coiffer étant plus jeune qu'aujourd'hui je les laisse toujours naturels.

La délicieuse odeur, qui m'a tant fait baver il y a quelques minutes à peine, a laissé place à un tout autre parfum lorsque je dévale les escaliers conduisant au métro. Peu importe la ville où l'on se trouve, ce lieu est un savoureux mélange de transpiration et autres qui m'ont coupé l'envie d'ingurgiter quoi que ce soit. D'un côté, tant mieux, ça m'évite de manger n'importe quoi. Les fast-food c'est bon mais pas très diététique.

La reste de la journée est passée comme n'importe quel autre jour, c'est à dire moi en amphithéâtre luttant pour ne pas fermer les yeux et finir ma nuit qui n'a même pas commencé.

Cet après-midi Zack m'a donné rendez-vous vers seize heure dans un petit café de Soho où on a l'habitude d'aller, pour me dire un truc hyper important apparemment. J'ai un peu peur parce que venant de lui, il y a toujours une couille quelque part, et bien sûr je n'ai pas d'autres choix que de l'aider à réparer ses conneries. Ça doit bien faire vingt minutes que j'attends maintenant, alors que pour une fois je suis arrivée quasiment dans les temps, et toujours aucun signe de Zack. Lorsque je sors mon portable pour lui envoyer un msg pas forcément très sympa, un homme brun, dans la trentaine, vient s'assoir en face de moi.

— Excusez-moi, mais cette place est occupée, j'attends quelqu'un, dis-je poliment.

— Bonjour, désolé de vous déranger. Vous êtes bien Mademoiselle Belline ?

— Euh, oui et vous êtes ?

— Je suis Andrew Gertler, le manager de Shawn Mendes. Est-ce que je peux m'assoir ?

— Peu-importe ce qu'a fait Zack, je ne suis en rien responsable du préjudice qu'il vous a causé monsieur, tenté-je de me défendre, en sachant très bien que mon meilleur ami a encore fait quelque chose de non élogieux.

— Non, vous vous trompez sur toute la ligne, rigole le brun à lunette. Sauf si envoyer une vidéo de vous en train de jouer de la guitare est un crime.

— Il va me falloir un peu plus d'explications.

— Aucun problème, mais avant ça j'aimerais m'assoir. Est-ce possible ? m'interroge-t-il, tout sourire.

— Oui, allez-y.

— Merci, me répond-il en prenant place face à moi. En fait, je viens pour vous annoncer votre victoire. Parmi toutes les vidéos que nous avons reçus, c'est la vôtre qui nous a le plus enthousiasmés et convaincus ! me dit-il tout excité.

Grâce à elle [SM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant