Yseult

Prologue

- Allez Lucy ! Motive-toi et viens !
Je soupire. Lisana, ma meilleure amie, insiste pour que j'aille en soirée avec elle.
- Mais je joue.
- Tu joues tout le temps. En plus t'es chez ton père, s'il te voit jouer tu vas pas pouvoir sortir. Lâche ta DS un peu, habille-toi et viens avec moi !
- Bon ok. Mais c'est exceptionnel hein !
- Dans deux heures chez moi.
Lisana raccroche.

Je pose ma console (à tout à l'heure Pokémon... Tu vas me manquer..) et file à la douche. Je n'ai vraiment pas envie de sortir, mais Lisana a tellement insisté. En plus, cela fait longtemps que nous ne sommes pas sorties, puisque je ne peux pas à cause mon lycée. Ma mère a eu la bonne idée de me mettre dans un établissement privé et très strict depuis ma dernière année de collège. Je n'ai donc que très peu le droit de sortir pour "ne pas ternir à la réputation du lycée". C'est la raison pour laquelle j'ai commencé à jouer aux jeux vidéos : je n'avais pas de passion particulière et je ne voulais pas passer mes journées à regarder des séries. J'ai alors demandé la dernière console sortie à ce moment là avec deux trois jeux, sans trop savoir ce qu'ils valaient (oui je suis comme ça, poseyyyyy comme on dit) pour mon anniversaire. Et là, révélation. J'ai passé les trois mois suivants à jouer, nuit et jour. Je dormais très peu, et je séchais très souvent les cours.
Par chance je n'ai pas redoublé car j'étais présente à tous les examens et j'avais de très bonnes notes (alors que clairement les cours ne m'intéressaient pas, dès que je sortais des cours je voulais jouer et rien d'autre). En revanche, c'est toujours un mystère pour moi le fait que je réussisse à avoir de bonnes notes en n'allant pas en cours. Même si maintenant j'ai arrêté de sécher.
C'est en passant mon temps à jouer que je suis devenue première mondiale à seulement 15 ans. Et depuis, je ne suis jamais descendue. J'ai toujours été à la première place, quel que soit le jeu auquel je joue.

Bien sûr, mes parents ne sont pas forcément pour. Ils ont divorcés juste avant ma troisième année de collège (c'est donc pour ça que je suis allée dans un établissement privé). Je vis avec ma mère, mais je vais chez mon père un week-end par mois. Ma mère, Layla, est contente que j'ai une passion et elle aime me faire plaisir en m'achetant de nouveaux jeux, même si elle aurait préféré que je sois passionnée par le maquillage par exemple. Mon père, Jude, c'est tout l'inverse. Il est assez vieux jeu, et ne comprends pas comment tout ça fonctionne, il n'aime pas les nouvelles technologies. Donc je prends juste ma DS quand je vais chez lui.
Par chance, mes parents habitent encore dans la même ville. C'est pour ça que je peux voir mes amies sans problème.

Je sors de ma douche et fonce dans ma chambre. Je dois trouver une tenue pour ce soir. Mon père toque à ma porte.
- Ma chérie ? Qu'est-ce que tu fais ? Je peux rentrer ?
- Je m'habille donc ne rentre pas !
- Tu vas où ?
- Chez Lis, on sort.
- Tu veux que je t'y emmène ?
- Si ça ne te dérange pas je veux bien !
- Si je te propose c'est que ça me dérange pas. Je te laisse te préparer.
- Merci Papa.
J'enfile une robe noire cintrée, avec une paire de collants (on est en novembre il commence à faire froid). J'hésite pendant dix minutes sur les chaussures que je vais porter. Basket ou talons ? Je rappelle Lisana, car tout dépends de l'endroit.

- Baskets ou talons ?
- On va en boîte.
Je soupire.
- Pourquoi ? En plus on est mineures.
- Je suis la petite soeur de Mira, donc t'inquiète pas pour ca.
Je soupire à nouveau.
- Super, heureusement que ta soeur bosses là-bas sinon on ne pourrait pas rentrer.
Elle rit.
- Le samedi soir y a beaucoup de gars de notre âge ou à peine plus d'après ce qu'elle m'a dit, alors râle pas. Tu vas peut-être rencontrer quelqu'un !
Je ris à mon tour.
- Tu sais comment me forcer à venir.
- Bon prépare toi au lieu de parler ! Si t'es moche tu rencontreras personne crois-moi.
- Tu t'y connais c'est ça ?
- C'est laquelle de nous deux qui a un copain ?
Je soupire. Elle marque un point.
- Bon je vais me préparer.
- Tu mets le paquet hein !
Je raccroche.