Vingt-neuf

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J'ouvre la bouche. Honnêtement je n'ai aucune idée de ce qu'il va me faire manger (et s'il va bien me faire manger, et pas autre chose...), mais je sais que ça sent bon. C'est déjà ça. Je dois avoir l'air idiote avec mon bandeau sur les yeux, sans avoir le droit de parler, avec la bouche ouverte. Hors contexte, on peut penser qu'on va faire tout autre chose que manger. Je sens quelque chose rentrer dans ma bouche. C'est chaud, et un peu crémeux. Je l'avale. J'ai pas réussi à reconnaître ce que c'était, il y avait un goût inconnu, comme une épice, une herbe ou quelque chose dans ce genre et ca m'a perturbé. En tout cas, c'est bon.
Grey retire la fourchette de ma bouche.
- Tu aimes ?
Je hoche la tête. Il continue, et me donne encore trois ou quatre semaines bouchées. J'ai réussi à reconnaître de l'écrasé de pommes de terres (en revanche impossible de savoir ce qui lui donnait ce petit goût si particulier), ainsi que du saumon. Mon plat préféré (après la pizza).

Grey s'arrête brusquement de me donner à manger. Dommage, j'avais encore faim moi.
- Il y a quelque chose qui devrait te plaire pour le dessert.
Je l'entends s'éloigner de moi et ouvrir la porte. Directement, je sens le chocolat fondu. La meilleure odeur au monde, clairement.
- Fondue au chocolat.
Je souris. Ça fait très longtemps que je n'en ai pas mangé, mais l'odeur du chocolat me suffit pour être heureuse. Enfin, même si je sais que le goût aussi sera.. Parfait. J'entends Grey s'approcher, avec la machine à fondue.
- Ils ont oublié de mettre des piques pour pouvoir tremper les aliments dans le chocolat ...
Connaissant Grey et son caractère joueur, je pense qu'ils n'ont pas "oubliés", mais que ce n'est un acte totalement délibéré. Mais on ne va rien lui dire.. Attends. Ça veut dire que s'il n'y a pas de piques on va devoir mettre nos doigts ?!

- Donne ta main.
Je lui tends ma main. Ça va être bizarre, je le sens .. Quand j'étais petite et que ma mère cuisinait des gâteaux, je léchais toujours la casserole pleine de chocolat, mais la situation est différente. La je ne suis plus petite, et je ne suis pas avec ma mère.
Grey prend ma main dans la sienne. Il referme mon annulaire et mon auriculaire, pour ne laisser tendus que mon index et mon majeur, avant de le mettre sous le chocolat chaud. J'ai les doigts enduits de chocolat. Puis, il reprend ma main, et l'éloigne de la fontaine de chocolat. Au revoir petite fontaine... J'espère qu'on se reverra un jour.
Le brun sert ma main entre les siennes, le contact est chaud, rassurant. Mais je sens déjà que la température monte. Et elle monte d'autant plus quand il se met à lécher mes doigts chocolatés.

Il passe délicatement d'un doigt à l'autre, tellement délicatement et sensuellement que je sens que ça me fait de l'effet. J'ai les joues et le bas-ventre en feu. Je ne peux pas retenir un petit cri quand il continue à me lécher de plus en plus fort, mais tout en restant très doux. Je ne savais même pas que c'était possible. Il s'arrete brusquement, et me tire vers lui, je me lève, et lui tombe dessus. J'espère que je n'ai pas fait tomber la fontaine de chocolat au passage.
Je suis allongée sur lui, toujours les yeux bandés. Je sens qu'il pose sa main sur mes cheveux, et détache le bandeau. Je peux enfin voir.

Je m'approche davantage de son visage, et l'embrasse passionnément. Je ferme les yeux. Nos lèvres s'effleurent, se touchent, se cherchent, se carressent. Grey se relève, et moi avec, il place une main sur ma joue et l'autre derrière la nuque, jouant avec mes cheveux encore humides. Je place les miennes autour de son cou, et en profite pour me rapprocher encore de lui. Nous sommes assis par terre, enfin il est assis par terre, et je suis assise sur lui. Nos corps sont collés, comme s'il était impossible de les détacher. Je sens la passion de ce baiser monter en même temps que la bosse de son pantalon. Mais je ne bouge pas, et en profite même pour approfondir encore cet échange. C'est au tour de nos langues de danser au même rythme. Grey glisse doucement ses doigts sous mon haut de pyjama, me caressant le bas du dos, les hanches et en remontant doucement le long de mon dos.
Je veux le faire. Maintenant. Avec Grey.

YseultOù les histoires vivent. Découvrez maintenant