Les Princes

- 7 -

Ken

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J'étais en bas de l'immeuble à neuf heures piles. Aiden m'avait dit hier soir qu'elle était censée être en studio à partir de neuf heures. Et j'étais bien décidé à savoir si elle allait bien. J'avais beau avoir traîné dans la rue pendant longtemps, jamais je n'avais vu quelqu'un d'aussi effrayé qu'hier soir. J'entrais et demandais à l'accueil dans quel studio était Anastasia.

Si elle n'est pas sortie, elle est dans le numéro huit, me dit la secrétaire.

Si elle n'est pas sortie ? je répétais.

Elle est venue en pleine nuit, me confia la femme. Elle devait avoir beaucoup d'inspiration, rajouta-elle.

Je la remerciais et pris l'ascenseur pour rejoindre le studio désigné. Quand j'arrivais dans le couloir, je fronçais les sourcils. Tom, Alec, James et Stefan étaient allongés à même le sol, endormis. J'enjambais leur corps et baissais la poignet de la porte pour rentrer. Mais je fis face à une porte fermée à clé. Je toquais.

Anastasia, c'est Ken. Tu peux m'ouvrir ?

Cherches pas, on est là depuis quatre heures du matin et elle a pas ouvert la porte, grogna Stefan en se relevant.

Et ça vous inquiète pas ?

On a ... L'habitude si on peut dire.

J'hochais simplement la tête, partagé entre la curiosité et l'envie de m'éloigner d'elle.

Je vais rejoindre les gars, lâchais-je, ne sachant pas quoi faire ici. Bon retour aux US si on se revoit pas.

Merci, fit la voix ensommeillée de Stefan.

Je tournais les talons lorsque la voix enraillée de la brune retentit dans le couloir.

Attends.

Je me retournais et lui fit face. Son visage était bouffi à cause des pleures. Elle semblait m'intimer du regard de la rejoindre. Mais je n'étais pas devin.

Entres, finit-elle par dire.

Je la rejoignis et elle nous enferma dans le studio. Il était sans dessus dessous. Une tonne de feuille éparpillée partout, le fauteuil était aussi retourné. Elle avait les lèvres pincées, observant le bordel sans nom quel avait provoqué. J'attendais qu'elle me dise quelque chose. Mais elle resta silencieuse. Comme toujours.

Je suis venu voir comment t'allais mais je vais repartir si t'as rien à dire, je finis par dire pour rompre le silence pesant.

J'ai besoin d'aide, dit-elle simplement. Pour enregistrer une chanson.

D'accord, je dis, ne m'attendant pas spécialement à ça. A croire qu'elle était pleine de surprise.

Pourquoi t'enregistre pas un son français, demandais-je. T'as signé un contrat pour chanter uniquement en anglais ?

Non, c'est juste que j'ai toujours écrit en anglais.

Elle s'installa à côté de moi sur le sol, pris une feuille vierge et coinça son crayon entre ses lèvres. Je sortis mon téléphone et mis le haut parleur. Elle me regarda faire sans rien dire.