Les Princes

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Ken

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Je titubais dans la rue, cherchant à rester droit alors que le sol semblait vouloir se rapprocher de mon visage. Je m'appuyais sur quasiment tout ce que je trouvais à ma portée pour éviter de chuter. J'étais bien. Peut-être même un peu trop, au point de voir double. La lumière blafarde des lampadaires éclairait la rue dans laquelle je me trouvais, me permettant de suivre mon chemin. J'avais eu la chance de rencontrer de nombreuses fans qui avaient gentiment accepté de me payer un verre. Ou plutôt une dizaine. J'étais donc saoule et je ne savais plus ce que j'avais fais de ma voiture. L'appartement le plus proche était celui de Deen il me semblait. Mais m'y rendre était un vrai parcours. Je devais avoir un bleu sur la joue parce que j'avais foncé dans un poteau en essayant de me rattraper.

Quand j'arrivais finalement devant sa porte d'entrée, essoufflé d'avoir seulement marché, j'essayais de lire l'heure sur mon téléphone. Malgré que les chiffres semblaient s'être entassé, je distinguais ce qui semblait être deux heures trente. Je m'adossais à la porte et tapais dessus avec la paume de ma main comme un imbécile. Mais j'avais juste envie de m'asseoir alors plus vite il ouvrirait, plus vite mes vœux seraient exhaussés.

Putain mais tu fous quoi ? s'exclama le brun en m'attrapant avant que je tombe.

Bah je toque, ça se voit pas ? je ris en tapant de nouveau sur la porte.

Il me donna un coup sur le bras pour que j'arrête et me traîna jusqu'à la chaise la plus proche. Il passa une main sur son visage, contrarié.

T'es saoule ?

Non, pas du tout, je souris niaisement.

Super, il souffla.

Il disparu dans la cuisine et revint quelques minutes après, un verre d'eau et un sandwich dans les mains.

Manges sinon tu vas dégueuler, il me tendit sa trouvaille.

J'obéis sans rien dire, comprenant que j'étais ridicule. On resta face à face en silence.

Je suis trop con, je finis par dire après avoir fini la nourriture et le verre d'eau.

Je sais, il rit doucement. Tu devrais préciser de quoi tu parles.

Jasmine est une pute, je réfléchis. Et Ana est la femme de ma vie. Mais je suis trop con de l'avoir quitté, elle voudra plus jamais de moi.

C'est sur que t'as merdé mais tu peux toujours essayer de la récupérer, il tapota mon épaule pour m'encourager.

Le silence reprit sa place alors que j'étais dans mes pensées. Soudain, la porte d'entrée s'ouvrit et on entendit des rires parvenir jusqu'à nous. Je reconnu ceux de la brune et mon cœur s'emballa lorsque, d'autres, plus roques, se firent entendre aussi. J'haussais un sourcil, interrogeant mon ami du regard. Il me fit un sourire contrit et se leva.

Je t'ai dis que tu pouvais la récupérer. Mais j'ai pas dis que ça serait simple, il me répondit simplement.

La chanteuse apparut dans le salon, sa main dans celle du mannequin qui lui servait de petit ami. Je serrais mes poings, inconsciemment. Elle fut surprise de me trouver devant elle à une heure aussi tardive.

Ken ? elle demanda. Qu'est-ce que tu fais ici ?

Je peux te poser la même question, je rétorquais froidement.