Anastasia
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Assise entre Sneazzy et Framal, j'évitais le regard de Ken. Réunis dans le salon de Deen, j'étais entrain de raconter une partie de ma vie aux garçons. Une partie de ma vie que j'avais gardé secrète pendant sept ans. Une partie de ma vie que seul John et Alec connaissaient en totalité. En dehors d'eux, personne ne connaissait les détails.
Il vend de la drogue dans tous Paris, je continuais. Il a un réseau immense. Doums leur achète sa conso sans le savoir, je jetais un regard à l'intéressé. Et Nathan et moi, on a jamais voulu tremper là-dedans. On a passé notre temps à éviter nos parents et tout ce gang pas net, pendant toute notre enfance. Et quand on a eu quinze ans, on a commencé à être enfermé. Notre mère était une espèce de fantôme inutile, je roulais des yeux en me rappelant de son attitude durant toutes ces années. Elle obéissait au doigt et à l'œil à mon père. Sans jamais rien dire. Il nous enfermait dans nos chambres pendant des jours et des jours. On a finit par faire un trou dans le mur pour se retrouver. Et quand on a eu seize ans, je soufflais, il a voulu que nous aussi on commence à travailler. Il a envoyé Nathan dans les quartiers malfamés. Et moi aussi. Il voulait que je ramène des clients. Alors tous les moyens étaient bons ... Je fermais les yeux en me remémorant les tenues minuscules qu'il m'obligeait à porter, les hommes qu'il me forçait à côtoyer. Et quand Nathan à vraiment su ce qu'il me faisait faire, il a pété un plomb. Littéralement. On était ensemble ce jour-là. On avait prévu de quitter la maison. A dix-neuf ans, on voulait plus être soumis à notre père qui se servait de nous. On devait se rejoindre devant la maison. Mais au moment où il est arrivé, un des gars de mon père lui est rentré dedans. Il a littéralement fait foncer sa voiture dans celle de mon frère jumeau. Je respirais fortement. Il a compris qu'on allait s'enfuir, alors il a fait en sorte qu'on ne puisse plus le faire. Du moins pas à deux ...
Le silence me répondit. Un silence tellement pesant que mon estomac se tordait sous le stress. J'avais été muette pendant six ans. Et désormais le silence semblait m'effrayer. Ken se releva et sortit de l'appartement en claquant la porte, me faisant sursauter.
Je suis désolée, je murmurais.
Pourquoi tu t'excuses ? finit par demander Deen. C'est pas de ta faute !
J'ai pas envie que quelque chose vous arrive ...
On est costaud, t'inquiètes pas pour nous, me rassura Framal en me prenant dans ses bras.
Je soupirais. Ils étaient adorables de ne pas fuir après ce que j'avais raconté.
Eh, fit Antoine. On te juge pas, on a tous connu des problèmes.
Je lui souris, heureuse de savoir qu'au moins, ils ne changeraient pas de comportement avec moi même en sachant la vérité. La nuit était tombée, et Ken n'était pas revenu. Je frottais mon visage et me relevais.
Je vais rentre, je les prévins.
Tu veux pas rester ici ce soir ? proposa Deen. Y a de la place pour dormir.
Non t'inquiètes pas.
Je leur embrassais tous la joue et pris les clés de voiture de Ken avant de partir. Arrivée à l'appartement, je constatais que le brun avait foutu un bordel monstre dans le salon. La table était renversée, tout comme la plupart des objets qui composaient la pièce principale. Je soupirais et vis le rappeur endormi sur le canapé. J'entrepris de tout ranger, en commençant par jeter les verres brisés éparpillés sur le sol. Je ramassais le cadre contenant une photo du brun et moi, brisé. J'allais devoir en racheter un. Le rappeur se releva et observa la pièce, perdu. Ses sourcils se froncèrent en me voyant relever les chaises et il me rejoignit pour remettre la table à sa place. Les mains posées sur le dossier d'une chaise, on se faisait face.
Désolé pour le bordel, il finit par dire.
Pas grave, j'haussais les épaules.
Il cherchait à capter mon regard, alors que moi, j'avais honte. Honte de l'avoir fait fuir.
Je comprendrais, j'ajoutais, si tu veux plus de moi. C'est pas un cadeau ma famille, alors tu peux partir si tu veux.
Pourquoi je ferais ça ?
Il contourna la table pour se mettre face à moi.
Aux dernières nouvelles, je sors avec toi, pas avec ton père. Il caressa ma joue en souriant. J'ai juste pété un plomb en entendant ce que ce connard t'a fais vivre. Je vais nul part.
Je me jetais sur ses lèvres. Rapidement, la tension monta et nos vêtements finirent sur le sol, là où se trouvait la table un peu plus tôt.
...
Mais Sneazz ! Je vais rater mon avion avec tes conneries ! je ronchonnais.
J'avais faim ! s'exclama le basané, une main sur le volant et l'autre tenant son hamburger.
Tu pouvais pas attendre de m'avoir déposé ?
Bah non, j'avais faim maintenant, il rit.
C'était Sneazzy qui s'était proposé pour me raccompagner à l'aéroport, Ken était en studio toute la journée.
Tu reviens quand ? il demanda en se garant.
Jamais, je raillais en descendant de la voiture avec ma valise. Pour noël surement.
On va avoir ta maison pour nous pendant un moment alors !
Eh ! Pas de fête ! Je veux pas retrouver un bordel quand je rentre, je le prévins.
Ouais, ouais, t'inquiètes pas, il passa son bras autour de mes épaules alors qu'on entrait dans l'aéroport, suivis de Mike, Mark et trois autres gardes du corps. Tes gorilles vont rester ici ?
Mike et Mark partent avec moi mais les trois autres vont rester sur Paris, je confirmais. J'ai pas envie qu'il arrive un truc à Ken à cause de moi alors ils vont tourner autour de l'appartement je pense.
Elle s'inquiète pour le petit grec, il se moqua.
Je le frappais à l'épaule en riant et fit enregistrer ma valise.
Bon, nos chemins se séparent, je dis en souriant.
Prends soin de toi, il me serra dans ses bras. On se revoit dans deux mois !
Je lui fis un signe de la main en m'éloignant et pris mon avion. Retour à LA et au boulot.
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Les Princes
FanfictionLa vérité finie toujours par éclater. Qu'on le veuille ou non, les secrets que l'on tente d'enterrer finissent toujours par être découvert. Et j'avais essayé, de toutes mes forces, de dire, d'expliquer, ce secret que j'avais gardé pour moi pendant t...