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Anastasia


Mes mains serraient le magazine que je tenais entre mes doigts. Les jointures blanchis par la force que je mettais à tordre ce journal forcèrent le brun assit à côté de moi à lâcher le volant pour poser sa main libre sur les miennes, m'intimant de me détendre.

C'est seulement des ragots, il tenta de me rassurer. Rien d'autre.

Je regardais la route défiler, les lèvres pincées. Ce magazine de merde m'avait mis à la une et les rumeurs s'étaient propagées comme de la poudre sur les réseaux sociaux et j'avais dû désactiver les notifications puisque mon téléphone croulait sous elles.

"La chanteuse Anastasia Cain, de retour en France pour quelques mois afin de travailler sur le tournage d'un film francophone a été aperçue sur la terrasse d'un café parisien en compagnie de son ex compagnon, Nekfeu. Les deux artistes s'étaient rencontrés il y a bientôt cinq ans et après une longue idylle, ils avaient mis fin à leur relation pour des questions de "divergences d'opinions professionnelles et personnelles". Mais la raison de leur rupture a toujours été flou puisque le couple semblait plus heureux que jamais quelques jours auparavant. De plus, on se rappelle que lors d'une interview, la jeune femme avait répondu qu'il fallait demander au rappeur la raison de leur rupture si nous voulions savoir quelque chose. Séparation voulue par Nekfeu donc ? Pourtant, le rappeur français s'était présenté lors du concert de lancement d'album de la chanteuse. Et on sait aujourd'hui qu'ils travaillent ensemble sur le film d'Arthur Gordon et ils semblaient très proches sur cette terrasse. L'américaine d'adoption a pourtant officialisé sa relation avec le mannequin Stephen James il y a six mois et ils semblent filer le parfait amour tout comme le rappeur et la mannequin Jasmine Palvin, de huit ans sa cadette.

Y aurait-il de l'eau dans le gaz dans leurs couples respectifs au point de pousser les anciens amants à se retrouver ? Nous suivons tout ça de près !"

C'est ridicule ! je m'exclamais. On était même pas proche sur cette terrasse ! Et y a de l'eau dans le gaz chez personne, c'est vraiment con d'inventer des trucs pareils !

Bah pour Nek c'est pas faux, il concéda. Sa go elle lui prend la tête tous les jours je sais même pas comment il peut la supporter.

Elle baise bien c'est tout, je raillais.

Bah askip elle baise moins bien que toi ! Il ricana.

Je lui jetais un regard noir et il tourna rapidement sa tête pour me regarder.

Merci, je grognais.

Désolée princesse, mais tu sais qu'entre nous on se raconte tout, il sourit. Même si le fennek il a pas voulu balancer vos trucs parce qu'on voulait pas savoir, il a quand même dit que tu baisais mieux que la gamine.

Je levais les yeux au ciel, exaspérée. On finit par se garer en bas de l'immeuble avant de récupérer les courses dans le coffre de la voiture.

On était obligé de prendre autant de truc Deen ?

On va tout bouffer, il rit. Il restera rien.

C'est pas faux. Mais interdiction de salir mon nouvel appartement !

...

La soirée était bien entamée

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La soirée était bien entamée. En plus de fêter l'acquisition de ce nouvel appartement, nous fêtions également notre départ puisque nous décollions le lendemain soir Ken et moi pour repartir sur le tournage. L'alcool était descendu rapidement et j'étais en train de danser sur le comptoir, accompagnée de Doums et Louis. Même si nous n'étions qu'en Mars, les baies vitrées étaient grandes ouvertes, et on avait un espace immense grâce à la terrasse. Une fois les pieds sur la terre ferme, j'attrapais la bouteille de vodka pour me resservir un verre. Mais en me retournant, je percutais un torse. Ma tête se mis à tourner et je me sentis partir sur le côté quand des mains me saisirent durement, m'empêchant de tomber.

Ca va ?

Je crois que j'ai un peu abusé ce soir, je ris doucement en montrant mon verre.

Quelques secondes après, le verre avait disparu de mes mains, et j'étais entraînée vers une des chambres de l'appartement.

Je dois retourner avec les autres, je dis avec difficulté.

Tu vas surtout aller dormir, rit la personne qui me tirait. T'es complètement déchirée.

Hum ... Je hochais la tête.

Tout ce que je voyais ne voulait pas rester droit, si bien que j'avais du mal à distinguer le visage de celui qui s'occupait de moi. Mais il me força à m'asseoir dans mon lit avant de me retirer mes chaussures. Ses mains, brûlantes, se posèrent sur ma taille pour défaire le bouton de mon jeans. Je me mis à remuer, l'empêchant d'agir.

Calmes toi, je veux juste t'enlever ton jeans sinon tu vas mal dormir, il souffla pour me persuader de le laisser faire.

Le vêtement retiré, je me mis en boule dans un coin du lit, épuisée par tout l'alcool que j'avais ingurgité durant la soirée. L'inconnu remonta la couette sur mon corps et je saisi sa main.

Tu restes ? je marmonnais.

C'est pas une bonne idée.

Pourquoi ? je geignis. J'ai pas envie d'être seule.

Son rire me parvint et je sentis mes lèvres s'étirer.

Parce que ton petit ami est dans la pièce d'à côté, il ricana. Je pense pas qu'il apprécie de me voir là.

Bah tu partiras par la fenêtre. Tout ce que t'as à faire c'est de rester ...

Je le tirais à moi et il tomba sur le lit, surpris par la force que j'avais employé. Son bras, balancé sur ma hanche, raffermi sa prise et j'eu l'impression d'être dans un cocon.

Bon tu dis rien à personne ? il chuchota à mon oreille.

Je secouais la tête.

A personne !

Je fermais mes yeux, me laissant envahir par un sentiment de bien-être qui contrastait avec le mal de crâne. Mais quelques minutes plus tard, la porte de la chambre s'ouvrit, et le rayon de lumière me força à ouvrir les yeux.

Putain c'est pas possible !

Arrête de gueuler tu vois pas qu'elle est pas bien ? grogna l'homme à côté de moi.

C'est une blague ? Elle est pas bien donc tu dors avec elle ?!

Ouais, ça te pose un problème ?

Bah ouais, un gros même. T'as intérêt de plus être dans son lit quand je reviendrais Ken. Me prends pas pour une conne non plus.

Ta gueule Jasmine, je me plaignis. Et dégages de chez moi, je t'ai pas invité.

Par contre t'invites mon mec dans ton lit hein ? elle cracha en refermant la porte.

Le silence qui suivit fut pesant pour lui autant que pour moi.

Tu devrais y aller, je finis par dire.

Euh ouais ... Il se releva rapidement et la chaleur qui m'entourait disparu subitement. On se voit demain, il rajouta sans se retourner pour quitter ma chambre.

Qu'est-ce que j'étais en train de faire ?

Les PrincesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant