Les Princes

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Ken

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Mon poing valide s'écrasa contre le visage d'un type. La douleur se propagea dans ma main mais je l'ignorais, prêts à le cogner une nouvelle fois. Les bras de Doums me soulevèrent pour me sortir du bar et je le poussais, déterminé à extérioriser ma rage. Il me força à rester à l'extérieur, et je m'inclinais face à sa force.

Putain Nek tu fous quoi là ? il gronda. Il est trois heures du mat !

Ta gueule, j'avais besoin de sortir.

Ouais et moi on m'appelle pour venir te chercher alors que j'étais occupé avec ma meuf, il contra.

Bah c'est ma meuf qui vient me chercher d'habitude, je crachais. Sauf qu'elle est plus là !

T'avais qu'à pas la virer comme une merde aussi, il me claqua l'arrière de la tête. Tu crois qu'on a pas la haine nous aussi qu'elle soit partie ?

Vas y ramène moi chez moi, c'est bon là, je grognais.

...

Lorsque je me réveillais, l'appartement était dans un état lamentable. A mon image. Je ne m'étais pas rasé depuis un mois, je m'habillais n'importe comment. Un déchet. Je regardais la date sur mon portable toujours vide de ses messages et me rappelais que les mecs étaient en studio à cette heure-ci. Je me décidais à les rejoindre, pour essayer de me rattraper un peu. Mais avant ça, je devais ranger. Je m'habillais et commençais par le salon. Je jetais les objets brisés dans les sacs poubelles et me rendis dans la chambre pour tout ramasser, les mégots, les canettes. Ma table de chevet était renversée elle aussi et je la reposais à sa place. Curieusement, j'ouvris le tiroir et mon sang ne fit qu'un tour lorsque je trouvais une boîte bleue. Je fermais les yeux, persuadé de rêver mais lorsque je les rouvris, la boîte était toujours là. Je l'attrapais et me dépêchais de rejoindre le studio, l'objet dans la main.

Les mecs ! je hurlais en arrivant.

Je courrais comme un malade dans les couloirs pour arriver à la pièce dans laquelle ils étaient tous réunis.

Bordel pourquoi tu cris le fennek ? me demanda Alpha en ouvrant la porte avant que je me la prenne dans la face.

Je brandis l'objet comme si j'avais trouvé une bombe.

C'est quoi ? Deen fronça ses sourcils.

C'est un test de grossesse, je lâchais.

T'as mis une meuf enceinte ? s'indigna Antoine.

Mais t'es con ou quoi ? je m'exclamais. Je l'ai trouvé chez moi !

Un blanc accueillit ma déclaration.

Il est positif ? demanda Mekra.

Je l'ai pas sorti de la boîte ...

Bah fait le, répliqua Sneazzy.

Lentement, je retirais l'objet de sa carapace protectrice en carton. L'atmosphère était électrique. Ils attendaient tous une réponse de ma part. Je fermais les yeux en voyant le résultat.

Alors ? s'impatienta Louis.

Je leur tendis l'objet.

Eh merde, souffla Framal.

Je fais quoi ? je les interrogeais.

Appelle là, décida Antoine.

J'ai déjà essayé hier, elle répond pas ...

Il sortit son portable et appela à son tour. Etonnamment, son interlocuteur décrocha.

Salut, il dit en mettant le haut parleur.

Salut Antoine, fit Alec et je fus déçu de ne pas entendre ma brune.

On a un petit problème avec les gars, expliqua le blond.

Si ça concerne Nekfeu, je veux pas savoir, il cracha.

On a trouvé un test de grossesse chez lui, il lâcha. Donc c'est celui d'Ana ...

Oh. il dit simplement.

T'étais au courant ?

Oui, il souffla.

Est-ce qu'elle va bien ? je m'emparais du portable.

Comment tu veux qu'elle aille bien après ce que tu lui as fais ? il s'énerva.

Et ... Et le bébé ? je demandais d'une petite voix.

Y a pas de bébé, il murmura.

Quoi ?!

Y a pas de bébé, il répéta. Y en a plus.

Attends, Antoine récupéra le téléphone. Elle a avorté ?

Tu voulais qu'elle fasse quoi ? Elle va pas l'élever seule alors qu'elle à une carrière qui le lui permet pas. A deux ça aurait été autre chose, mais elle est seule, il expliqua.

Je dû devenir livide parce qu'Eff me força à m'asseoir et me donna un bouteille d'eau.

Elle le vit comment ? demanda Sneazz en prenant le téléphone.

Mal, confia Alec. Ca fait un mois qu'elle est enfermée chez elle et elle nous laisse pas la voir souvent. Bon je dois vous laisser je suis devant chez elle et je vais essayer de rentrer la voir, il déclara. A la prochaine les mecs.

Il raccrocha directement et on se regarda un moment.

Elle a avorté, je soufflais.

En même temps ... répondit Antoine.

Je suis un mec horrible, je passais une main sur mon visage. C'est mieux pour elle qu'on se revoit pas. Elle doit me détester.

On va trouver une solution pour tout ... ça. T'inquiètes pas mec, essaya de me rassurer Deen.

J'hochais la tête et ils se concentrèrent de nouveau sur le morceau qu'ils enregistraient alors que je me perdais dans mes songes. J'avais été père, pendant quelques minutes. Et je ne l'étais plus. Parce que j'avais agis comme un gros con. Je l'imaginais, le ventre arrondit, un sourire plaqué sur les lèvres. On avait tellement parlé de fonder une famille et j'avais touché cette réalité du bout des doigts avant qu'elle ne me glisse entre les mains.