Chap. 05

1.1K 68 0
                                    

POV Alicia

Après avoir convaincu les garçons que mon état est simplement dû à la fatigue et la lassitude d'être enfermée ici, je pars en direction du labyrinthe. Je n'ai aucunes envies de rester au bloc, à tourner en rond ou encore à rester en compagnie du nouveau, enfin de Thomas. Comble de l'ironie, aujourd'hui, il passe la journée avec Newt et les sarcleurs donc raison de plus pour partir.

Je doit avouer que ça n'a pas été facile de convaincre ces deux têtes de mules de me laisser partir mais finalement, j'ai réussi à avoir le dernier mot. J'ai besoin de me défouler, de m'isoler pour réfléchir aux derniers événements. Alors c'est seule que je pénètre dans cet immense dédale de couloirs, devenu pour moi si familier au fil des jours. Je cours, encore et toujours, sans jamais m'arrêter. Je ne prends même pas la peine de noter les changements imaginaires des murs, ni même les sections. Toujours le même schéma qui se répète inlassablement et qui se renouvelle chaque mois, le jour de l'arrivée d'un nouveau.

Mes jambes commencent à se faire lourdes et douloureuses, mon cœur tambourine de plus en plus dans ma poitrine alors que j'ai l'impression que mes poumons brûlent littéralement. Cependant, même si je suis complètement essoufflée et épuisée, je ne m'arrête pas et commence à faire demi-tour lorsque j'aperçois le soleil décliner. Toujours le même chemin pour se rendre au bloc : gauche, droite, tout droit, puis deux fois à droite, ensuite encore tout droit avant de tourner au quatrième couloir à gauche. Encore quelques mètres et me voilà dans le dernier couloir rejoignant les portes.

Sauf que ce soir là, je ne suis pas seule devant les portes. Je remarque que tout les matons sont alignés devant celles-ci, tous à l'exception de Minho. Lorsque mon regard sur pose sur eux, je peux voir qu'ils arborent tous la même expression : de la peine et de la tristesse. Intriguée, je m'approche rapidement d'Alby afin de lui demander ce qu'il ce passe mais avant qu'il ne puisse me répondre, j'aperçois du coin de l'œil Chuck, en retrait par rapport aux autres. Il semble se retenir de pleurer. Un mauvais pressentiment s'empare de moi et alors que je décide de m'approcher de lui, Gally me retiens par le bras et demande à Glenn de m'emmener rapidement loin d'ici. Ce dernier me saisi par les hanches avant de me porter en sac à patate sur son épaule. J'essaie de trouver Newt du regard mais son visage reste fermé. Je comprend immédiatement que quelque chose de grave se passe alors que Glenn m'emmène loin des autres.

-   Glenn, lâche-moi immédiatement! Criais-je le plus fort possible. Newt! Alby! Qu'est-ce qu'il se passe?

- Ali, je t'en prie. Ne rends pas les choses plus difficiles.

- De quoi parles...

C'est alors que j'aperçois au loin Minho en compagnie de Ben, enfin plutôt Ben ligoté et poussé par Minho. Les rouages de mon cerveau se mettent alors en marche et mon mauvais pressentiment se concrétise : Ben va se faire bannir. Prise de panique, j'essaie de me libérer de l'emprise de Glenn mais il est beaucoup plus musclé et fort que moi. C'est alors qu'une idée me traverse l'esprit : je balance mes jambes violemment vers le haut alors que le reste de mon corps bascule de tout son poids vers le bas. Déstabilisé, j'en profite pour lui assigner un coup au niveau du genou et Glenn s'écroule au sol, relâchant son emprise sur moi. Je me relève le plus rapidement possible et part immédiatement en courant en direction des deux coureurs. Il ne m'a suffit que de quelques secondes pour arriver à leurs niveaux.

- Minho... Qu'y a-t-il? Demandais-je en essayant de reprendre mon souffle.

- Dégages Alicia! Ce n'est pas le moment!

- Quoi? Comment oses-tu...

C'est alors que Ben se retourne brusquement vers moi, me faisant face. La vue de son visage me terrifie alors que ma respiration se bloque. Ses yeux sont noirs, remplies de colère et de folie. D'énormes veines noires apparaissent au niveau de sa nuque et de ses joues. Son teint blafard et ses énormes cernes violettes lui donne un air... Un air de... De mort. Tout à coup, ses yeux semblent s'éclaircir et des larmes commencent à perler le long de ses joues.

- Alicia... Je t'en supplie. Dis leur que je n'ai pas voulu le tuer. Dis leur que je ne suis pas un meurtrier. Tu me connais non?

- Ben...

Je sens alors des bras fort et puissants m'enlacer et me tirer vers l'arrière. Cette fois-ci, l'emprise sur moi est plus importante et il m'est impossible de m'en échapper. Je supplie Glenn de me lâcher, de me laisser dire un dernier mot à Ben mais il ne me réponds pas alors que Minho lui hurle de ne pas me lâcher. Il m'entraîne vers ma chambre, hors de la vue des blocards. D'un dernier coup d'œil, je vois Minho détacher les liens de Ben après avoir balancé un sac à travers les portes, alors que Thomas s'approche d'eux.
Sous le choc, je ne me débat plus et réalise peu à peu que je viens de nouveau de perdre un ami, un frère, alors que Glenn m'enferme dans ma prison. Ben, ce tocard qui est arrivé quelque mois après moi, qui m'a pris sous son aile et qui m'a aidé à revenir auprès des coureurs. Tous mes souvenirs ressurgissent au moment où je repense à tous les instants passés en sa compagnie, à discuter de nos éventuelles vies passées ou encore, à imaginer nos vies futures une fois que nous serons sortis. Tous ces moments de rires et de joies qui s'écroulent alors que j'entends les portes se refermer.
Lasse, épuisée et anéantie, je m'écroule à mon tour sur ce sol dur et froid, dos contre la porte.

Alors c'est comme ça que l'on va finir... A attendre de devenir complètement fou, à essayer de nous entretuer. Ou alors à patienter tranquillement, attendant le jour où nous perdrons tout espoir.

Mes yeux se ferment doucement, au fur et à mesure que je m'enfonce dans mes pensées. Un bruit sourd, suivi de sanglots résonne tout à coup à travers la porte. J'entends alors Chuck me demander si je suis la. Je sais qu'il a besoin de réconfort, il est si jeune, il n'a pas besoin d'endurer tous ça. J'ouvre immédiatement la porte et le prend dans mes bras. Ses pleurs augmentent alors que mon étreinte se resserre.

- Ali...

- Chut mon grand... Je suis la, ne t'inquiètes pas bonhomme. Je te protégerai toujours, je te l'ai promis. Et je tiens toujours mes promesses.

Sa respiration se calme peu à peu jusqu'à devenir douce et régulière. Je voit qu'il c'est endormi et décide de le ramener discrètement à son hamac, sans le réveiller. Sur le chemin du retour, je fais tout mon possible pour éviter les blocards mais ces derniers ne prêtent aucunes attention à ce qui se passe autour d'eux : les récents événements semblent tous les affecter. Je les comprends parfaitement, perdre un ami, un proche, n'est pas facile et encore moins lorsque c'est nous qui l'envoyons à la mort.

De nouveau dans ma chambre, je m'allonge sur mon lit et ferme les yeux à mon tour, me laissant emporter par mes pensées, imaginant ce qu'aurait pu être ma vie, nos vies, si le labyrinthe n'avait jamais existé. Mais avant que je ne m'endorme, une voix, toujours et encore cette voix, résonne dans ma tête, répétant inlassablement les mêmes phrases.

Alicia, tu devras faire un choix. Leurs vies en dépends. Alicia, la clé de votre survie dépends de toi. La clé de trouve en chacun d'entre vous. Cette marque, ce symbole, un code. Votre survie dépendra entièrement de toi et des autres.
Si il vous a rejoints, c'est pour vous tester et vous forcer à vous détester, à vous entretuer.
Tu vas devoir rapidement faire un choix.
W.C.K.D est bon Alicia, ne l'oublie pas.

L'erreur du W.C.K.D  [Tome 1 & 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant