Chap. 16

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POV Alicia

Une immonde bête, faite d'acier et de... De matière très gluante se tient juste au dessus de moi, sa pince et son dard fonçant droit sur moi. Allongée à même le sol, j'essaie de me débattre, de hurler le plus fort possible pour que quelqu'un vienne m'aider mais rien n'y fait, je suis complètement bloquée entre les pattes de cette créature. Cet immonde créature qui hante mes nuits depuis de très long mois, ce monstre qui a fait que ma vie est un enfer aujourd'hui, me retiens prisonnière et semble avoir hâte d'en finir avec moi.

Comment j'en suis arrivée là? Pourquoi je me retrouve seule, coincée avec ce monstre, au beau milieu de la forêt, prés du lac? Ça je ne sais pas. La seule chose dont je me souvienne c'est quand Teresa nous a annoncé qu'Alby était enfin réveillé mais depuis, c'est le trou noir.

J'inspire un bon coup, prête à accepter mon sort, lorsque je sens une vive mais brève douleur au niveau de ma jambe et de mon bras. J'hurle le plus fort possible, exprimant ma douleur et ma peur de mourir mais curieusement, ce n'est pas le fait d'avoir une pince de griffeur plantée dans la jambe et son dard dans mon bras qui me fait le plus de mal, mais plutôt la brûlure intense qui se fait ressentir sur mon poignet.

Ma tête se met à tourner violemment alors que mes jambes sont prises de tremblements incontrôlables. Dans un ultime effort, je pose mon regard sur mon tatouage et malgré ma vision floue, je peux apercevoir les traits de ma marque rougir d'une lueur intense et très vive. J'essaie de garder les yeux ouverts, car je sais pertinemment que si je m'évanouie, je n'aurais aucunes chances.

Lorsque je relève la tête, prête à retomber nez à nez avec ce monstre, je suis surprise de voir qu'il n'est plus là. J'entends plusieurs cris résonner au loin, des cris de terreur provenant de mes amis mélangés à ceux de nos ennemis. Impuissante et paralysée au sol, je me mets à pleurer, à paniquer, à l'idée que mes amis ne survivent pas. C'est de ma faute si ils sont mort, uniquement de ma faute. On m'avait prévenu, cette voix qui me disait sans cesse que l'heure de notre mort était proche mais je n'ai pas voulu l'écouter et j'ai préféré ne rien dire. Et maintenant, ils vont tous mourir, du moins si ils ne le sont pas déjà.

J'essaie de me relever, de prendre appui sur mon bras valide mais je ne peux pas, je n'y arrive pas. C'est comme si mon corps tout entier m'avait abandonné, comme si tout mes muscles refusés de coopérer. Je parviens à peine à saisir le dard du griffeur qui est resté planté dans mon bras et passe plusieurs minutes à essayer de l'extraire, puisant dans mes dernières forces. Les cris ont cessés depuis quelques secondes, le bloc est désormais trop silencieux et j'imagine les pires scénarios. Toujours clouée au sol, je ferme les yeux et imagine la scène qui a bien pu se dérouler vers la ferme : mon esprit me montre les corps ensanglantés d'Alby, de Fry, de Zart... et de tous les blocards. L'image des corps de Minho et Thomas me donne la nausée. Je me sens inutile, seule, impuissante et abandonnée lorsque la pire des visions s'offre à moi : Newt, le corps couvert de blessures et d'entailles, ses yeux sans vie fixant un point imaginaire. Je n'ai pas pu les aider, je n'ai pas réussi à les sauver. Si c'est ce que veulent les créateurs, me voir abandonner mon combat, ils ont réussi.

Toujours dans ce silence oppressant, je relève le bras vers mon cœur, non sans difficulté et pointe le dard du griffeur vers ma direction. Mes mains tremblent fortement et je n'arrive toujours pas à réouvrir mes yeux, de peur d'affronter cette horrible vérité : j'aimerais me réveiller, me dire que ces derniers jours n'étaient qu'un épouvantable et abominable cauchemar. J'aimerais tant me réveiller une nouvelle fois dans les bras de Newt, l'entendre me répéter 100 fois de faire attention et d'être prudente. J'aimerais de nouveau rejoindre Fry en cuisine de bon matin et le supplier d'avoir un peu plus à manger que les autres. Je voudrais tant rejoindre de nouveau Minho devant le labyrinthe et attendre avec lui l'arrivée des coureurs en se racontant des conneries. J'aimerais passer une dernière soirée avec ma famille autour du feu de camps, à boire l'infecte boisson de Gally et le regarder défier ces tocards un à un.
J'aimerais juste revivre tous ces moments au moins une fois, revivre une seule journée parmi celles qu'ont a vécu avant l'arrivée de Thomas. Mais c'est impossible car désormais, je suis seule dans cet immense bloc rempli de douloureux souvenirs. 

-   Tu les a tous tués Alicia! Tes amis sont morts à cause de toi! Tu es tellement pathétique et pitoyable que tu n'as même pas réussi à te lever pour les sauver!

Encore et toujours cette voix. Mes pleurs redoublent d'intensité et je me mord violemment la lèvre pour ne pas hurler. Un goût de fer prends possession de ma bouche mais je resserre ma morsure : je souffre terriblement mais ce geste m'empêche de penser à eux.

-   Regardes autour de toi, tu es toute seule! Tu mérites ce qui t'arrive! Tu sais qu'il n'y a plus qu'une seule chose à faire pour ne plus souffrir!

Mes yeux s'ouvrent doucement et je remarque que la nuit est déjà présente depuis longtemps. D'un geste, je parviens à me relever et reste assise sur le sol. Ma jambe est couverte de sang, tout comme mon bras. Je jette un coup d'œil à mon tatouage et étonnamment, celui-ci a disparu.

-   Ton tatouage n'existe plus, tout comme ton cher blondinet!

Mon regard glisse sur l'objet présent dans ma main : il semble que ce soit la seule chose qui me permettra de m'échapper de cet enfer.

-   Fait-le! Plus aucunes souffrances, plus de pleurs, plus de doutes ni de peurs. Alicia, fait-le, sinon tu devras vivre avec le fait que tes amis sont morts par ta faute.

N'ayant plus le courage de me battre, n'ayant plus d'espoir ni de raison de vivre, je pointe l'aiguille de cet objet vers mon cœur, la serrant aussi fort que possible. J'ai peur, peur de souffrir, peur que cela ne fonctionne pas mais je doit le faire, je ne peux pas vivre plus longtemps en sachant que ma famille est morte.
Alors, après avoir pris une grande inspiration, je lève mon bras valide le plus haut possible et, avec la force qui me reste, d'un geste rapide, je m'enfonce le dard du griffeur en plein cœur.

Mon corps retombe sur le sol et ma tête heurte violemment ce dernier. Ma respiration se fait de plus en plus lente, mais je m'en fiche. Je me sens apaisée. Les douleurs disparaissent alors qu'un sourire se dessine sur mon visage.

Je viens vous rejoindre tous. Newt, j'espère que, de là où tu es, tu me pardonneras. Je viens te retrouver car quoiqu'il arrive, je te retrouverais toujours.

Mes yeux commencent à se fermer et je me laisse emporter dans le néant.

Quartier général du W.C.K.D
Note d'information

" A tous les membres du W.C.K.D,

Le groupe B est sorti du labyrinthe avec un nombre important de survivants.
Les groupes C et D ont déjà réussis la phase 1 du test depuis le début de la semaine et sont en cours de transfert.

Quant au groupe A, les récents événements ont permis de séparer les éléments faibles des plus forts. Ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'ils ne finalisent la première épreuve.
Je n'en dirais pas plus concernant le sujet B5 mais son sacrifice permettra d'avancer plus rapidement dans nos recherches. Ce n'était pas un sujet capital mais nos hommes sont partis récupérer son corps afin de le ramener en laboratoire pour l'analyser.
N'oubliez pas que ce code est la clé de tous nos maux. Ils ne sont pas stupides, ils comprendront rapidement ce qu'il se passe. À nous de faire le nécessaire pour que tout ce passe sans incident.

Prenez garde et faite attention, Le Bras Droit risque de s'infiltrer dans nos complexes pour venir libérer les sujets. Certains de nos centres en ont déjà fait les frais.

Continuons nos recherches pour la survie de l'humanité!
Et n'oubliez pas, W.C.K.D est bon.

Chancelière Paige."

L'erreur du W.C.K.D  [Tome 1 & 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant