Chap. 12

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POV Newt

Après qu'Alicia soit partie brusquement, Minho et moi avons mis au point un plan qui empêchera notre coureuse d'aller dans le labyrinthe demain, afin de laisser Thomas et Minho explorer la section 7. Lui comme moi connaissons parfaitement Alicia et même si cela ne lui plaît pas, nous prenons le risque de subir sa colère plutôt que de la laisser compromettre l'idée des garçons.

Une fois à l'extérieur, je me dirige automatiquement vers sa chambre jusqu'à ce que je me souvienne que celle-ci est déjà occupé par Teresa. Déçu de ne pas passer la nuit en compagnie de ma petite-amie, je décide de ne pas retourner dans ma chambre et part en direction du lac, histoire de me reposer et de réfléchir à tout ce qui c'est passé.
En chemin, j'aperçois Alicia se diriger vers sa chambre. Elle semble ailleurs, comme absente : son regard est vide, son visage inexpressif alors que ses pas l'emmènent machinalement vers les dortoirs. Mais je ne bouge pas, planté au milieu de la ferme, hypnotisé par ma blondinette. Je la vois pénétrer dans sa chambre et seulement quelques minutes plus tard, un cri strident, suivi d'un second, se fait entendre à travers le bloc.

Sans réfléchir, je cours en direction des cris et pénètre rapidement dans la chambre, accompagné de Minho et Gally, qui m'ont rejoint. Nous nous stoppons tous les trois sur le pas de la porte, surpris par le spectacle qui se joue devant nous : Alicia et Teresa, les cheveux en bataille et les yeux remplis de colère, se tournant autour, prête à bondir pour se battre l'une contre l'autre. Alicia tiens dans sa main une petite planche en bois alors que Teresa la menace avec un morceau de verre. Les autres blocards se sont placés derrière nous pour essayer de voir la scène alors qu'Alby essaie d'ordonner à tous de retourner dormir. Ses cris me sortent de ma torpeur et je me place entre les deux filles.

-   Newt, dégage de là. C'est entre elle et moi! Rétorque Alicia en serrant les dents.

-   Non Al...

-   Mais oui Newt, écoutes ta petite traîtresse... Soit un gentil garçon tu veux, et dégages de là, que je puisse enfin lui régler son compte.

Minho et Gally retiennent Alicia alors qu'Alby essaie de s'approcher de Teresa, qui pointe à présent son arme vers nous. La porte s'ouvre soudainement sur un Thomas complètement perdu et paniqué, suivi de Chuck. Je comprends immédiatement que notre petit torcheur a dû avoir peur et qu'il est allé libérer notre nouveau coureur. Thomas s'approche doucement de Teresa, plaçant ses mains devant lui en signe de paix alors que je recule pour me placer devant Alicia, pour la protéger de cette furie.

-   Teresa... Pose ça s'il te plaît. Alicia ne t'as rien fait! Tu n'as aucune raison de lui en vouloir... Elle voulais juste être dans sa chambre et...

-   Décidément Thomas, tu as toujours voulu la protéger, malgré ce qu'elle nous a fait!

-   De quoi parles-tu? Demandait-je. Tu te souviens d'eux? 

-   Newt... Je vois que le labyrinthe t'as rendu encore plus stupide! Si seulement...

Mais avant qu'elle ne termine sa phrase, ses yeux se voilent et elle s'écroule au sol, inconsciente. Je soupire de soulagement, lançant un regard à Thomas qui semble dans le même état que moi. Il s'avance vers Teresa et la porte jusqu'à l'infirmerie, sous les ordres d'Alby, qui lui demande de l'attacher solidement, juste au cas où. Il ordonne également à Gally de l'accompagner pour ensuite le renfermer au gnouf, punition oblige.
Je me retourne alors pour faire face à ma petite-amie mais il n'y a plus personne. Alicia a profité de cette agitation pour s'éclipser. Je ressent comme de la colère et de la tristesse à ce moment là et je comprends immédiatement que ces émotions ne sont pas les miennes mais celles de ma blondinette. Inquiet, je suis mon instinct et parcours le bloc, sans trop savoir où je vais. Mes jambes me guident automatiquement vers le lac, lieu favori d'Alicia lorsqu'elle a besoin d'être seule et je ne m'étonne même pas de me trouver dans cet endroit.
La colère qu'elle me fait ressentir s'amplifie tout à coup lorsque j'aperçois Alicia, dos à moi, en train de se défouler contre... Un arbre? Je m'approche doucement, sans un bruit pour ne pas l'effrayer et m'arrête à quelques pas d'elle.

-   Alicia. Murmurais-je.

À l'entente de son nom, elle stoppe ses mouvements et tend ses muscles. J'entends sa respiration se bloquer. Je commence à m'avancer vers elle mais elle se retourne brusquement pour me faire face. Ses yeux sont rouges et gonflés, inondés de larmes.

-   Newty, je t'en prie, va-t-en!

-   Ali, qu'est-ce qu'il y a? Je ressent toute ta colère et je comprends que tu sois si énervé envers Teresa mais...

-   Non Newt, ce n'est pas elle... C'est moi!

-   Hey, tu sais que tu peux tout me dire ma belle. Dit-je en la prenant dans mes bras, pour la réconforter.

Je sens que la colère et la haine ont été remplacées par la tristesse et la peine. Je ressers mon étreinte autour d'elle et m'assoie au sol, l'emmenant avec moi. Mes jambes glissent autour des siennes pour l'entourer, comme si le fait d'être dans mes bras pouvait la protéger et l'apaiser. Cela me brise le cœur de la voir dans cet état, surtout lorsque l'on vit les émotions de l'autre.

-   Newt... Je suis un monstre. Une fille faible, sans importance, qui n'a pas sa place au bloc.

-   Mais non Ali, tu n'es pas un monstre, bien au contraire. Tu es une femme forte, belle, courageuse et admirable. Tu es sensible et toujours prête à faire passer le bonheur des autres avait le tien. Beaucoup d'entre nous ont été plus faible que toi, crois-moi, je sais de quoi je parle. J'ai choisi la facilité le jour où j'ai voulu me suicider, parce que j'avais perdu mon seul espoir : toi. Souviens-toi de ton long séjour à l'infirmerie, la nuit où Nathan s'en est pris à toi. Tous les blocards sont passés te voir et tu te souviens de ce qu'ils te disaient? Que tu leurs manquaient tous et qu'ils voulaient te revoir en vie au bloc.

-   Newt... Je...

-   Laisse-moi terminer. Je sais que ce n'est pas facile pour toi d'être la seule fille ici depuis deux ans et j'avoue que ton arrivée à changer pas mal de choses mais bon, c'est pas le souci. Ce que j'essaie de te faire comprendre Alicia, c'est que depuis ton arrivée ici, la joie et l'espoir sont revenus. Notre vie s'est créée autour de toi et de tes rires mais aussi de tes colères et de tes coups de geules. Sans toi, je pense que tout ceci serait différent : Gally serait sûrement encore plus con, Alby ne serait peut-être pas un si bon chef, Minho ne sortirais pas des blagues aussi nul, Fry ne se donnerais certainement pas autant de mal en cuisine et moi... Moi je serai peut-être toujours coureur mais j'aurai sûrement perdu tout envie de vivre. Nous sommes enfermés au beau milieu d'un labyrinthe, sans savoir comment ni pourquoi, à risquer nos vies chaque jour pour trouver une sortie et comprendre enfin pourquoi on nous a enlevés notre vie d'avant. Alors je peux te promettre que tu n'es pas un monstre, les créateurs, ce sont eux les monstres.

Les larmes inondent de nouveau ses joues mais je ne voie en elles aucune tristesse ni aucune douleur, seulement de la compassion et du réconfort alors qu'un léger sourire apparaît sur son visage.

-   Merci Newt, je suis tellement désolé de t'avoir laissé tomber.... Et je...

Elle soupire et plante son regard dans le mien. Sa main glisse le long de la mienne et la serre fortement, comme si j'étais sa bouée de sauvetage.

-   Je dois t'avouer quelque chose... Mais j'aimerais que tu me promette de me croire et de ne pas me juger, ni de juger celle que j'étais avant. Je pense que je devrais garder tout ça pour moi mais je n'y arrive plus et tu es le seul en qui j'ai suffisamment confiance.

-   Je te le promets Alicia.

-   Juste une dernière chose, avant de commencer! Juste au cas où.

Elle se penche vers moi et m'embrasse tendrement. Ce genre de baiser qui avait disparu depuis sa transformation. Un baiser à la fois doux et délicat, chaud et passionné. D'abord surpris, je réponds à son geste alors qu'elle demande l'accès à ma langue. Mon étreinte se resserre de nouveau et mes mains glissent sous son teeshirt, rentrant en contact avec sa peau froide mais douce. Elle se retire doucement et relève la tête vers moi. Je comprends alors qu'elle tiens absolument à se confier à moi et que nos câlins devront attendre encore un peu. J'avoue que j'ai un peu peur de ce qu'elle doit me dire et ma respiration se bloque lorsque je l'entends prononcer les premiers mots.

-   Newt, je me souviens de tout, et surtout, je me souviens d'avoir travaillé avec les créateurs.

L'erreur du W.C.K.D  [Tome 1 & 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant