Chapitre 47 - Louise

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Média : Louise

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"I thought that I'd been hurt before,

But no ones ever left me quite this sore."

Je pensais avoir été blessée auparavant,

Mais jamais personne ne m'a laissé cette douleur.

Shawn Mendes, Stiches

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Inspire, bloque expire. Inspire, bloque, expire. Inspire, bloque, expire.

  Il tomba dans ses bras. Louise laissa échapper un cri d'horreur.

  L'adolescente flancha sous son poids et se retrouva à nouveau agenouillée par terre avec un adolescent presque mort dans les bras.

  Louise releva la tête du regard vert et brumeux d'Alex et se retrouva face à une très jolie brune qui la fixait avec un sourire charmant. Louise fit glisser son regard sur elle qui se bloqua sur l'arme que celle-ci tenait à la main.

  Le sourire que la jeune fille lui adressait n'avait rien d'amical, c'était un sourire victorieux.

  — Rebecca ! Appela soudain quelqu'un derrière la brune.

  La voix venait de l'intérieur de la maison. Un grand jeune homme sortit de la bâtisse. Il attrapa la main de la fille et l'entraîna à sa suite.

  Ils s'échappèrent par le portail, de la même façon qu'ils étaient arrivés, pareils à un ouragan : sauvages, dévastateurs et impitoyables.

  Avec la rage au coeur, Louise reporta son regard sur le garçon qui était en train d'agoniser dans ses bras.

Inspire, bloque, expire. Inspire, bloque, expire. Inspire, bloque, expire.

  Elle papillonna des cils pour faire s'évaporer les larmes salées qui obscurcissaient sa vision et appuya l'une de ses mains sur la blessure par balle. Le visage d'Alex portant de nombreuses traces de coups grimaça.

   Puis, il lui attrapa la main et s'y accrocha comme à une bouée de sauvetage en laissant couler des larmes sur ses joues.

  — Tout va bien, murmura alors Louise. Je te le promets. Tu ne vas pas me quitter.

  Le garçon secoua la tête d'un léger mouvement presque imperceptible.

  Soudain, sans qu'elle comprenne ce que cela impliquait, Louise sentit la pression sur sa main s'évanouir. Alex ferma les yeux.

  Louise laissa échapper un cri de détresse et sentit quelque chose se briser au plus profond d'elle-même.

  Immédiatement, elle appuya plus fort sur la blessure, sans se préoccuper du sang qu'elle accumulait sur ses vêtements. Elle tâcha de lui faire les gestes de premiers secours, mais au moment de prendre son poult, elle comprit que tout était fini.

  — T'avais dit que c'était nous contre le monde entier ! S'écria-t-elle à s'en casser la voix. Tu n'as pas le droit de me laisser, tu peux pas !

  La jeune fille avait tellement pleuré aujourd'hui qu'elle se demandait comment ses larmes pouvaient encore couler à flots le long de ses joues.

  Tous ses sens semblaient s'être émoussés. Autour d'elle, des formes floues s'animaient dont les couleurs étaient ternes à ses yeux.

  Les hurlements de l'ambulance au loin, venue pour emmener Norah, lui parurent comme un bruissement désagréable. L'étreinte d'Alicia lui sembla comme une brise qui effleura ses épaules. Les paroles qui se voulaient pleines de soutien d'Iris résonnèrent comme un murmure lointain à ses oreilles.

La Traque - Rouge sang Où les histoires vivent. Découvrez maintenant