La Traque - Rouge sang

Chapitre 22 - Louise

Média : Louise

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"All risk and no gain,

And I'm a fool to love the pain."

Tous les risques et rien à gagner,

Et je suis une idiote d'aimer la douleur.

Main Girl, Charlotte Cardin

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Quand Louise eut fini sa lecture, elle retourna la feuille qu'elle avait en main, à la recherche d'une suite. Puis, elle fouilla dans l'enveloppe pour être sûre qu'elle n'avait pas oublié une partie de la lettre.

Après s'être rendue compte que ce n'était pas le cas, la jeune fille releva les yeux vers Alex et le fixa longuement levant les sourcils, comme attendant la chute d'une blague. Mais celle-ci ne venait pas, laissant les deux adolescents dans un silence de plomb.

Alors, Louise finit par prendre la parole :

— Tu sais, si tu as quelque chose d'important à me dire, tu n'es pas obligé de me sortir un mensonge pareil pour me l'avouer. Je t'écouterai sans te juger Tu le sais ça ?

Alex la regarda avec stupeur.

— Tu ne me crois pas ?

Elle fit mine de réfléchir.

— Eh bien, récapitulons. Tu te serais fait kidnapper au milieu de la nuit par des gens armés sans que personne ne réagisse. On t'aurait ensuite attaché à une chaise avec un mec que tu n'avais jamais vu de ta vie. Puis, une personne, complètement tarée, vous aurait donné l'ordre de vous entretuer. Chose que l'autre a accepté. Du coup, toi, tu t'es trouvé obligé de faire de même. Puis, tu t'es rendu dans un bar glauque où tu aurais rencontré des jumeaux maléfiques entourés de lumières rouges qui t'ont foutu les jetons. Et maintenant, je suis en danger de mort constante, après que tu as joué le psychopathe avec moi sans que je m'en doute. Est-ce que j'ai tout dit ? Railla Louise en se levant de son lit pour commencer à faire les cent pas.

Le garçon la regarda d'un air accablé et se mit debout à son tour.

—Mais, je te jure que c'est vrai ! Il faut que tu me croies, ce n'est pas une blague !

— Sache que ma crédulité a des limites Alex, asséna la jeune fille en se massant les tempes.

Le garçon s'approcha d'elle et lui attrapa doucement la main. La lycéenne baissa les yeux pour regarder ses doigts emprisonnés par ceux d'Alex. Préoccupée, elle commença à détailler le bracelet tressé autour de topaze ornant son poignet.

— S'il te plaît, la supplia-t-il.

Louise releva la tête pour se confronter à son regard émeraude et, devant son air implorant, sentit sa détermination céder. Une tempête de sentiments se déchaînait dans sa poitrine.

Son cerveau savait que ce qu'il lui avait écrit ne pouvait être vrai, tout était trop invraisemblable. Rien ne tenait debout dans cette histoire. Pourtant, cette lettre, toute cette mise en scène pour la lui faire lire, le désespoir qui teintait la voix quand il la suppliait de la croire, parvenaient à ébranler les convictions de Louise.

La jeune fille ferma les yeux en secouant la tête, cherchant que faire. Quand elle les ouvrit, elle se confronta de nouveau aux yeux suppliants d'Alex, l'adolescente soupira en se mordillant la lèvre. Elle détourna le regard, quand elle demanda rapidement, avant de changer d'avis :