Chapitre 56 - Jenifer

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"I've been running with the wolves, to get to you.

I've been down the darkest alleys, saw the dark side of the moon,

To get to you."

J'ai couru avec les loups, pour t'atteindre.

Je suis allée dans les plus sombres allées, vu le côté sombre de la lune,

Pour t'atteindre.

Selena Gomez, Wolves

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Tout était sombre dans l'espace exiguë. La faible lumière du couloir, qui filtrait par la porte grande ouverte, ne lui permettait pas de voir à plus d'un mètre devant elle. L'adolescente fronça le nez et grimaça, en respirant une odeur putride.

Jenifer sentit la présence de son frère et d'Alicia se poster à ses côtés. Soudain, la porte claqua derrière eux. Cette fois, le noir était absolu.

Jenifer, au milieu du chaos de leurs respirations, perçut un autre bruit qui lui parut étrange et l'intrigua. On aurait dit le ronronnement d'un chat asthmatique. Jenifer fronça les sourcils.

Ce bruit je ne sais pas ce que c'est, mais, en tout cas, ce n'est pas Louise qui le produit, pensa l'adolescente.

Comprenant bien trop tard son erreur, Jenifer se précipita vers la porte. Après des tâtonnements dans le noir sans réussir à découvrir l'objet de sa délivrance, la jeune fille mit enfin la main sur la poignée de porte. Avec soulagement, elle l'actionna.

Rien ne se produisit.

Une sueur froide commença à descendre le long du cou de Jenifer.

L'étrange bruit à l'arrière sembla s'intensifier. La petite blonde redoubla d'ardeur pour tenter de les délivrer de ce cauchemar. Pourtant, bien qu'elle fasse de son mieux, la porte restée inexorablement fermée.

— On a un problème, souffla-t-elle aux deux autres.

— De quelle taille le problème ? Demanda anxieusement Julian.

À ce moment-là, le ronronnement s'arrêta soudain.

— Je n'ai même pas l'échelle de mesure pour te décrire sa taille, répondit Jenifer, au bord de la panique, actionnant avec encore plus de vigueur la poignée de la porte.

Julian la poussa soudain, pour essayer à sa place. L'ouverture resta bloquée.

— J'ai une idée, murmura Alicia.

La jeune fille commença alors à vider les poches de son manteau. Ses bruits de tâtonnements résonnant étrangement fort dans l'inconfortable silence environnant.

Tout à coup, avec un soupir de soulagement, Alicia trouva l'objet de ses recherches. En poussant un petit cri de victoire, la belle blonde activa la lampe de son téléphone portable qui émit une vive lumière dans les ténèbres.

En apercevant ce qui se tenait devant eux, Alicia faillit lâcher son smartphone. Jenifer poussa un glapissement aigu et Julian devint blanc comme un linge, actionnant avec l'énergie du désespoir la poignée.

La source du ronronnement était une bête sortie de leurs pires cauchemars. Une espèce de loup géant, composé entièrement d'os et de morceaux de corps en décomposition mangés par les insectes, les regardait de ses yeux jaunes et faisandés. Sa gueule, d'où s'échappait une haleine putride, était déformée par un rictus de haine. Ses griffes, plus aiguisées que des couteaux et crasseuses, grattèrent le sol quand la bête se leva. Son grognement devint féroce quand il retroussa ses babines, laissant apercevoir ses dents jaunies et pourries.

La Traque - Rouge sang Où les histoires vivent. Découvrez maintenant