Chapitre 17 - Louise

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Média : Louise

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"It made us believe it there was only us

Convinced we were broken inside."


Ça nous a fait y croire qu'il n'y avait que nous

Convaincus que nous étions brisés à l'intérieur.

Earned it, The Weeknd

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1er janvier

  Louise se laissa aller sur son lit en soupirant. Il était près de deux heures du matin et elle revenait de la soirée de Zoé, avec laquelle elle s'était « réconciliée ».

  Enfin, ça, c'était ce que sa meilleure amie essayait de lui faire croire. Louise trouvait qu'elle avait un comportement étrange avec elle, que Zoé n'était pas dans son état normal.

  La jeune fille paraissait parfois distante, parfois elle semblait marcher sur des oeufs avec Louise. Peut-être parce que Zoé avait aussi l'impression de perdre leur amitié en ce moment.

   Louise soupira, ne voulant pas penser à ces choses-là.

  Elle repassa dans sa tête le fil de la soirée de Zoé.

  La jeune fille s'était presque étonnée de voir autant de monde chez son amie, la moitié des personnes invitées ne la connaissant pas. Cela ne l'avait pas empêché de s'amuser.

  Elle avait rapidement retrouvé son groupe d'amis et s'était immédiatement plongée dans l'ambiance générale. Cependant, après le décompte, la fatigue l'avait rattrapée et Louise avait attendu une heure avant de rejoindre sa maison.

  C'était une chance pour elle d'habiter à quelques rues de celle de Zoé.

  Alors que ses yeux se fermaient et l'adolescente se préparait à rejoindre les bras de Morphée, une sonnerie stridente résonna à côté d'elle et la tira de son demi-sommeil. Elle soupira en comprenant que c'était son smartphone.

  Louise hésita à répondre, puis se rappela que ses parents étaient chez des amis et son frère à une soirée. Or, si c'était un d'eux et qu'elle ne répondait pas, la jeune fille en entendrait parler pendant le reste de l'année.

  Louise tâtonna alors et saisit son portable. L'adolescente le ramena devant son visage en plissant les yeux pour trouver la touche « répondre » et décrocha. Elle demanda d'un ton ensommeillé :

  — Oui ?

  — Lou... Louise ? L'interrogea une voix grave et hésitante.

  — Hum, hum, confirma-t-elle sommairement en essayant de découvrit l'identité de son interlocuteur.

  — Je te dérange ?

  — Qui c'est ? Interrogea-t-elle en essayant de lutter contre le sommeil.

  — Alex.

  À l'entente de ce prénom, Louise se releva sur ses coudes et papillonna des cils.

  — Alors, non, tu ne me déranges pas, se força-t-elle à répondre en faisant craquer sa nuque. Tu veux me fêter la nouvelle année c'est ça ?

  Un silence se fit au bout de la ligne.

  — Bon bah alors, je le fais à ta place : bonne année, bébé ! S'exclama Louise, pendant que dans sa tête, elle essayait de se rappeler la quantité d'alcool qu'elle avait absorbée durant les dernières heures pour sortir un truc pareil.

  — Je suis devant ta porte, lâcha Alex.

  — Euh... Quoi ?

  — C'était une mauvaise idée, oublie ce que je viens de te dire. On se voit

  Pendant qu'Alex revenait sur ses paroles, ce qu'il avait dit était monté au cerveau de Louise. Celle-ci se releva alors de son lit précipitamment. Elle tangua un peu sur ses pieds avant de s'élancer dans sa maison, pour la traverser très rapidement, saisir ses clés et ouvrir la porte d'entrée à la volée.

  Devant elle, Alex se trouvait en train de baragouiner dans son téléphone des excuses. Ils se détaillèrent mutuellement. Le garçon avait une expression sombre sur le visage, mais semblait bien plus alerte que Louise. Ses yeux se bloquèrent sur la courte robe qu'elle portait avant de remonter rapidement. Elle lui envoya un petit sourire.

  — Tu, commença Alex. Je ferais mieux de partir. Je te dérange, tu dois...

  — Entre, le coupa Louise en s'écartant de la porte pour lui permettre d'entrer.

  Alex hésita un peu avant d'obéir. Une fois dans le couloir, Louise ordonna à Prince de rejoindre son panier qu'il venait de quitter, puis prit la main d'Alex en le guidant vers sa chambre sans un mot.

  Elle s'assit ensuite en tailleur sur son lit et d'un signe de tête l'invita à s'installer où il voulait. Alex retira lentement sa veste en cuir pour la poser sur le bureau et finit par se laisser tomber à côté d'elle avec un soupir.

  Le garçon saisit la main de Louise et commença à faire des cercles dessus avec son pouce. Chacun fixait le plafond blanc de la chambre, sans un mot. Au bout d'un long moment de silence, le garçon avoua :

  — Je... Ma tante a invité ma mère pour fêter le nouvel an avec nous. C'est très rapidement parti en n'importe quoi. J'étouffais complètement. Alors, j'ai pris ma moto, j'ai roulé, beaucoup trop. Et je suis arrivée devant chez toi. Je sais, c'est idiot...

  — Ce n'est pas idiot, répondit Louise. C'est chou.

  Alex la regarda du coin de l'oeil, clairement dubitatif.

  — Ah oui ?

  — Hum, hum, acquiesça Louise avec un sourire.

  Alex le lui renvoya, mais le perdit rapidement. La jeune fille fixa un instant ce garçon au regard sombre et profondément perdu.

  Elle se fit la réflexion qu'elle devait avoir le même regard le jour de la fête foraine, quand « l'incident K » avait accaparé toutes ses pensées. Cette réflexion lui rappela la manière dont Alex l'avait aidée.

  Sans réfléchir, Louise se rapprocha de lui et passa une main sur sa joue. Il leva les yeux vers l'adolescente. Louise pencha alors la tête sur le côté, avant de l'attirer vers elle pour l'embrasser.

  Immédiatement, Alex se releva et passa une main dans ses longs cheveux bruns. Puis, il s'approcha au plus près d'elle, en essayant de faire disparaître tout espace entre leurs deux corps. Très rapidement, la situation s'accéléra. Les mains d'Alex descendirent sur la taille, puis les cuisses de Louise, pendant que celles de la jeune fille agrippaient son dos.

  Elle attrapa soudain les bords de son tee-shirt et le fit passer par-dessus la tête du garçon, qui l'enleva rapidement. Puis, ils se rapprochèrent de nouveau pour s'embrasser longuement. Les mains d'Alex remontèrent soudain, pour se trouver près de la fermeture éclair de la jeune fille. Il se sépara d'elle doucement. Elle leva la tête vers lui sans comprendre.

  — Tu es sûre ? Lui demanda-t-il en fronçant les sourcils.

  Louise sourit. La fatigue et la confusion provoquée par l'alcool semblaient s'être envolées. Son esprit était plus que clair devant les événements qui se déroulaient. Elle hocha alors la tête et confirma :

  — J'en suis absolument certaine.

  Alex lui renvoya alors un sourire avant d'accaparer de nouveau ses lèvres, pendant que ses mains faisaient doucement descendre la fermeture de sa robe.

La Traque - Rouge sang Où les histoires vivent. Découvrez maintenant