WHEN JULIET NEEDS ROMEO

• CHAPITRE QUINZE •

Je panique, car il n'y a plus aucune place au doute, il est bel et bien éveillé. Il dessine lascivement des sortes d'arabesques et sa respiration est bien plus puissante.

— Ce n'est absolument pas ce que tu crois ! je me défends.

— Et à ton avis, qu'est-ce que je pourrais bien croire actuellement ?

Je sens son sourire contre mon cou alors que je suis totalement paralysée pour ma part. J'intime à mes muscles de se décider à faire quelque chose, mais ils ne répondent simplement plus.

— Aïe, se plaint-il.

Je relève la tête et je suis rapidement confrontée à deux billes émeraude. Ce que je sonde dans son regard ne présage rien de bon. Il fait rouler ses épaules sous mes doigts et je comprends d'où vient cette sensation d'inconfort qu'il ressent. J'ai enfoncé si profondément mes ongles dans sa peau qu'il en gardera sans doute des marques. Je relâche la pression qu'exercent mes mains.

— Merci. Alors, que penses-tu que je m'imagine avec toi couché lascivement sur moi ?

C'est le coup de fouet qu'il me fallait et je récupère enfin le contrôle de mon corps. J'essaie de me dégager, mais il plaque encore plus son dos contre le canapé pour m'immobiliser. Maintenant que tout son poids repose sur mon avant-bras, je réalise que je me suis totalement fourvoyée. Il n'a jamais été ivre et pire il n'a jamais été assoupi !

— Tu étais réveillé depuis le début ? je bafouille.

— Qu'aimerais-tu que je te réponde à ça ?

— La vérité pour changer !

— Je ne mens jamais... moi.

— Alors ?

— Peut-être, reconnaît-il.

J'ai une féroce envie de l'étrangler jusqu'à ce que son sourire suffisant s'efface !

— Rends-moi mon bras ! je m'emporte.

— Non.

Il dégage le sien et empoigne ma main vacante.

— Je ne trouve pas cela amusant du tout ! je fulmine.

— Moi si, se contente-t-il de dire.

— Romeo, je soupire.

— Juliet, répond-il sur le même ton.

Telle une forcenée, je prends appui sur mes jambes pour tenter de me décoincer par la force. Il a clairement l'avantage puisqu'il est bien mieux bâti que moi. J'essaie tout de même de me libérer de nouveau, mais sans comprendre réellement comment cela se produit, nous basculons et nos positions s'inversent sur le sol. Il m'écrase de tout son poids et je me retrouve les mains bloquées derrière mon dos.

— Lève-toi ! je m'emporte.

— Demande-le plus gentiment.

— Arrête ça tout de suite !

— Puisque tu ne veux pas le demander poliment, demande-le plus sincèrement Juliet.

— Arrête... plus sincèrement !

Il éclate de rire et laisse retomber sa tête de nouveau dans mon cou. Quelle fâcheuse manie !

— Que comptais-tu en faire ? me questionne-t-il en se redressant quelque peu.

— Je ne vois pas de quoi tu parles ! je mens éhontément.

— J'ai ma petite idée sur le sujet, mais j'aimerais beaucoup entendre ta version des faits.