• CHAPITRE VINGT-TROIS •

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Craig a le doigt sur le bouton d'interphone de mon appartement et il affiche une parfaite incompréhension lorsqu'il m'aperçoit.

— Craig ? je demande surprise.

— Romeo ? fait celui-ci totalement incrédule.

— Pearson, le salue celui-ci calmement.

Hein ? Les yeux de Craig se remplissent d'une fureur étonnante et tout son langage corporel change. Il serre les poings le long des cuisses en nous fixant durement.

— Que fais-tu avec lui ? me demande-t-il de but en blanc.

— Colby je présume ? s'amuse Romeo dans le creux de mon oreille.

— Ne t'avise pas de t'adresser à elle ! explose Craig en nous rejoignant en quelques pas.

— Hey ! je m'interpose spontanément entre eux. Que se passe-t-il ?

— Qu'est-ce que tu fais avec lui ? persifle Craig.

Romeo glisse tranquillement un bras autour de ma taille, un sourire arrogant aux coins des lèvres.

— Espèce de connard ! aboie Craig.

Il me bouscule sans ménagement et attrape Romeo par le col de sa veste.

— Lâche-le ! j'ordonne vainement.

Craig me toise impitoyablement et je ne comprends absolument rien à ce qui a pu le mettre dans cet état. Comment peuvent-ils se connaître d'ailleurs ? Et pourquoi tant d'agressivité ?

— Comment peux-tu te pavaner à son bras comme si de rien n'était ?

— Mais de quoi parles-tu à la fin ? je m'enflamme à mon tour. Romeo ?

Je tente de trouver des réponses auprès de lui, mais comme à son habitude il préfère sourire de façon énigmatique. Mon estomac se noue, car l'explosion de testostérone à laquelle j'assiste est tout simplement stupéfiante. Comment mon passé et mon présent peuvent-ils se retrouver en tête-à-tête à se regarder en chiens de faïence ?

— Tu devrais écouter la demoiselle et me lâcher Pearson, s'amuse Romeo.

— Je le ferai avec grand plaisir une fois que je t'aurai refait intégralement le portait ! Sale petit con !

— Très bien, ça suffit ! j'explose.

Je tente de les séparer de force et contre toute attente, Craig relâche sa prise en reniflant dédaigneusement. Fidèle à lui-même, Danny Zuko croise les bras sur son torse et s'adosse nonchalamment à la rambarde. Il est maintenant d'une parfaite indifférence et le visage désinvolte qu'il m'a présenté le premier jour est de retour.

— J'ai bien envie d'une cigarette, lance-t-il à la cantonade.

Je lui jette un regard en biais totalement agacé. Il est irrécupérable ! Et puis, comment cela se fait-il qu'il connaisse le nom de famille de Craig ?

— Pardon jeunes gens.

Nous bloquons le passage et dans la cacophonie ambiante personne n'a vu ou entendu arriver le voisin. Nous le laissons s'engouffrer dans le bâtiment tandis que les garçons se jaugent du regard avec circonspection.

— Juliet, depuis quand... commence Craig.

— Ce ne sont pas tes oignons Pearson, l'interrompt Romeo.

— Reste en dehors de ça ou je t'assure que cela ne se finira pas très bien.

— Oh et que feras-tu donc ? Éclaire-moi.

WHEN JULIET NEEDS ROMEOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant