• CHAPITRE QUARANTE-SIX •

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Je m'étire à m'en déboiter les épaules entre les draps de celui qui me tapait royalement sur les nerfs il n'y a pas si longtemps que cela. Dès lors que nous sommes rentrés et pour mon plus grand plaisir, il a mis un point d'honneur à me prouver toute l'étendue de sa maîtrise et de son expertise en matière de baisers. Quel petit prétentieux ! Dans le cadre de notre cohabitation forcée, nous avons été amenés à dormir ensemble, mais la nuit dernière a été différente en tout point. Rien que d'y songer, je sens que mes joues s'enflamment alors que nous ne sommes pas allés bien plus loin que la première base.  Avec ma comparaison aux adolescents, j'étais assez proche de la vérité en fin de compte. Je ne peux m'empêcher de pouffer bêtement. Romeo décide à ce moment très précis de sortir de la douche et à l'instar de mon rire je me pétrifie sur place. Mon ventre se contracte devant tant de charme et de perfection. Ce n'est clairement pas la première fois que je le vois avec si peu de vêtements, mais maintenant que notre relation a pris un nouveau tournant, le goût d'interdit s'efface au profit d'une vision plus...

— La douche est libre, lance-t-il en épongeant énergiquement ses cheveux avec une petite serviette.

Je le remercie mentalement d'avoir fait dévier le cours de mes pensées. Cela devrait être formellement proscrit de se pavaner avec un visage et un physique aussi étourdissants ! Son magnétisme doit probablement venir d'une galaxie différente. Je n'ai aucune autre explication logique. Je m'appuie sur les coudes et j'intime à mon cerveau de se remettre dans le droit chemin sur le champ.

— Aimerais-tu que je t'y escorte afin de te montrer comment celle-ci fonctionne ?

Bien évidemment, Romeo a tout de suite compris la nature de mon soudain émoi et il ne compte pas me laisser m'en sortir aussi facilement.

— Je crois pouvoir me débrouiller toute seule.

— Loin de moi l'idée de remettre en doute ta capacité à faire ça... toute seule. Je proposais simplement de prêter une main-forte.

Tout semble licencieux dans sa phrase et au vu du sourire langoureux qu'il me sert, il en a parfaitement conscience. Pire encore, il en a fait exprès.

— Fais-moi confiance, je saurais très bien me débrouiller.

— Hélas.

Tel un félin dont les gestes sont calculés soigneusement, il s'avance et se munit d'un caleçon et d'un short de sport dans sa penderie. La serviette qu'il avait autour de la taille se retrouve au sol et je fais en sorte de ne pas aventurer mon regard plus bas. Je me laisse cependant hypnotiser par les gouttelettes qui tombent de ses cheveux et qui glissent librement le long de son dos athlétique. Ses muscles roulent puissamment sous sa peau à chaque mouvement et ce n'est qu'une fois qu'il fait claquer l'élastique sur son bassin que je sors presque en sursaut de cet engourdissement cérébral. J'essaie de donner autant de contenance que possible à ma voix et je me racle la gorge avant de prendre la parole en espérant qu'elle ne me trahira pas.

— Je n'hésiterais pas à faire signe en cas de problème.

— Ou en cas de besoin, souligne-t-il.

— C'est la même chose.

— Toi qui es pourtant si à cheval sur les mots d'ordinaire, dit-il en faisant claquer sa langue. Vois-tu, je ne dirais pas que c'est un problème, mais plutôt un besoin lorsqu'un homme et une femme...

Je ne lui laisse pas le temps de terminer sa phrase que je lui envoie de toutes mes forces le premier objet à ma portée. Romeo l'évite sans mal.

— Ne t'avise pas d'articuler un mot de plus !

WHEN JULIET NEEDS ROMEOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant