• CHAPITRE VINGT-DEUX •

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— Pardon ? je m'insurge en reculant vivement.

— Tu as parfaitement compris. Convaincs-moi que j'ai tort sur toute la ligne à ton sujet. Sors de ta zone de confort pour une fois et embrasse-moi. Montre enfin que tu n'es pas cette coquille vide que tu sembles être.

— Je n'ai strictement rien à prouver à personne ! Et encore moins à toi Danny, je m'enflamme.

— Je crois au contraire que tu as bien des choses à te prouver. Si tu veux continuer à rester apathique pour le reste de ta vie, c'est ton choix. Pour ma part, je te trouve...

— Aimerais-tu savoir comment moi je te trouve ? je le coupe avec hostilité. Tu es un gros connard prétentieux qui est imbu de lui-même et qui pense tout connaître sur tout le monde, mais fourre-toi dans le crâne que tu n'es qu'un...

— Arrête-toi là avant de regretter ce qui va franchir la barrière de tes lèvres, me menace-t-il.

— Je n'aurai aucun remords, je t'assure !

— Alors, lâche-toi, je t'en prie, mais note que je te rendrai au centuple coup pour coup, m'avertit-il.

— Tu. Ne. Me. Connais. Pas. Est-ce bien clair ?

— Médites dessus si cela peut t'apporter un tant soit peu de réconfort.

Pour ne pas changer, je lui présente mon majeur. Il hausse les sourcils l'espace d'un instant avant d'éclater de rire. Un rire tonitruant, guttural et sensuel à souhait. Juliet Nicholson !

— À court d'arguments, la chieuse ? ajoute-t-il.

— Aucunement, je n'ai pas envie de gâcher ma journée avec de tels bavardages idiots.

— À ta façon de vouloir constamment le dernier mot, j'aurais pourtant juré que tu aimais les débats.

— Oui, mais les discussions vaines qui ne débouchent sur rien c'est autre chose.

— C'est toi qui t'échines à faire en sorte que cela ne rime à rien.

Je tourne les talons sans rien ajouter juste pour lui prouver qu'il a tort. Clôturer la conversation n'est pas une nécessité en soi pour moi. Petite menteuse ! Me susurre une voix perfide dans mon esprit.

Je contacte les hôpitaux qui me plaisent le plus et j'envoie dans la foulée les documents demandés. Aussi rapidement que si quelqu'un m'avait botté l'arrière-train pour le faire. Ce n'est qu'une fois ma mission terminée que je me rends compte que j'ai réalisé cette tâche comme une corvée. Je ne l'ai pas vécu avec l'excitation et l'engouement que mes divers camarades ont sans doute dû éprouver. C'est la première grande marche vers la concrétisation de mon rêve. Une marche d'une importance capitale et je ne dois clairement pas la rater à défaut de dégringoler l'escalier de ma vie violemment.

Je décide d'aller prendre l'air un peu en milieu d'après-midi puisque Romeo s'est enfermé dans sa pièce secrète depuis notre échange du petit déjeuner. Je me mets en tête d'aller commander dans un lieu de restauration rapide quelque chose qui me remontrait le moral car il a entaché la bonne humeur que j'éprouvais ce matin au réveil. Je pose un genou à terre pour nouer les lacets de mes chaussures, mais lorsque deux pieds nus apparaissent près de moi je me relève d'un bon tant je suis surprise. L'impensable se produit alors... L'arrière de mon crâne percute avec violence quelque chose qui émet un bruit particulièrement épouvantable. Le choc me fait basculer et retomber à genoux. Un gémissement de pure souffrance m'échappe, mais ce n'est rien en comparaison du grognement qui enfle dans la poitrine de Romeo. Ce quelque chose que j'ai cogné est donc cet illustre imbécile. Je pose une main sur le sol afin de me lever et je suis complètement horrifiée quand je vois une goutte d'un rouge que je ne connais que trop bien s'y écraser. La douleur me martèle les tempes en un temps record, mais je n'en fais pas cas et je coule un regard incrédule vers lui. L'une de ses mains le retient fermement au mur près de nous, la deuxième est entièrement couverte de sang et elle masque tant bien que mal son nez. Il semble encore plus sonné que je ne le suis. Le sang déborde avec une rapidité folle d'entre ses doigts et s'écrase à grosses gouttes sur son t-shirt, ses pieds et le sol.

WHEN JULIET NEEDS ROMEOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant