Au moment même où Jasper s'esclaffe, je soupire. Je sens que je vais regretter dur comme fer cette confession et je ne pourrais m'en prendre qu'à moi-même.
— Cesse de rire niaisement.
— Je ne te comprends pas ! Ne devrais-tu pas être transportée de joie à l'idée d'avoir attrapé dans tes filets le plus bel homme des environs ?
— Si totalement ! Et tu peux m'appeler Satoshi Ketchum dès maintenant même si tu le souhaites.
— Même si j'apprécie le choix de référence, tu pouvais te passer du sarcasme.
— Ce n'est pas moi qui parlais de lui comme de la capture de l'année !
— Et ce n'est pas moi qui tire une tête de trente mètres de long !
— Tu ne...
— Oh, pas la peine de recommencer avec tes jacasseries concernant tes parents et la complexité de vos liens familiaux, m'interrompt-il.
— Jace, fais-tu exprès d'être dur de la feuille comme la moitié des hommes de cette planète ?
— Si tu sortais de ta grotte de temps en temps, tu comprendrais que tout le monde ne souhaite pas toujours se jouer de toi, espèce de bretzel paranoïaque !
— Je ne suis pas enfermée dans une caverne !
— Si tu l'es. Je peux même te dire qu'elle porte le nom de : l'imbroglio sentimental de Juliet Nicholson.
— Pourquoi suis-je venue en discuter avec toi déjà ? je me lamente.
— Probablement parce que c'est moi qui ai eu la brillante idée d'amener du carburant pour ton petit moteur.
— Je présume que tu aimerais que je t'en sois reconnaissante par-dessus le marché ?
— Maintenant que tu le dis... ce ne serait pas de refus effectivement !
— Ma parole, tu n'es pas possible !
— Quoi qu'il en soit, comme je te le formulais à juste titre hier tu n'es jamais contente.
— C'est faux ! je m'exclame.
— Prouve-le alors !
— C'est absurde ! Tu es absurde ! dis-je en le pointant furieusement du doigt.
— Pas une seule fois tu n'as eu l'air de flotter sur ce doux nuage qu'est l'amour. Lorsque tu en parles, on dirait que tu annonces une nouvelle guerre mondiale et non pas que tu t'es décidé à prendre du bon temps.
— Qui est donc railleur maintenant ?
— Oui, eh bien, tu n'avais qu'à ne pas être aussi... aussi toi !
— Du reste, pourquoi es-tu de son côté ? je m'agace.
— Je ne suis pas de son côté, je suis du votre. Ne perçois-tu pas la différence ?
— Ah... et puis-je te demander depuis quand formons-nous un seul et même côté Romeo et moi ?
— Depuis que ta langue a exploré sa bouche à la recherche de la sienne et il te sera difficile de contester ce point !
Sa riposte est tellement inattendue que je ris à gorge déployée sous son regard triomphant. Lorsque je me calme enfin, je bois une gorgée de mon chocolat chaud et je lui cède la victoire de bon cœur pour ce round-ci. J'ai quitté l'appartement de Romeo hier peu après avoir scellé ce qui semble être un nouvel accord entre nous, bien plus tacite que le premier cela dit. J'ai eu besoin d'espace et pour la première fois depuis que nous nous connaissons Romeo a mis son orgueil et son ardeur de côté en me libérant de son étreinte. Je ne regrette pas cette décision même si je me répète en boucle qu'elle est blâmable et que je tâche de rallier mon ami à mon point de vue.
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WHEN JULIET NEEDS ROMEO
RomanceC'est une chose de prendre des risques inconsidérés pour tenter de se sentir plus vivante que jamais et c'en est une tout autre que de se jeter volontairement au cœur d'une tempête indomptable. J'ai beau tourner ça dans tous les sens dans ma tête, j...