— Hello petit rayon de soleil ! lance une voix joviale bien trop près de mon visage.
Qu'est-ce que... Romeo se tient debout devant moi, deux tasses fumantes entre les mains. Vêtu uniquement d'un bas de jogging, il me fixe un sourire insaisissable au coin des lèvres. L'espace d'un instant, je suis totalement déconnectée de la réalité. Lorsque mon cerveau décide de se ravitailler de nouveau en oxygène et qu'il me fait l'honneur de se remettre en route, j'ai du mal à déglutir tant la surprise est épouvantable. Je prends la pleine conscience de l'endroit où je suis.
— J'ai dormi dans ton lit ! je m'écrie.
— À moins que ceci ne soit la réplique exacte de ma chambre dans un monde parallèle, oui.
Je repousse la couette avec violence et même si je suis rassurée de voir que je porte mon pyjama, je sens que ma colère enfle sauvagement en moi. Je suis tenté de lui envoyer son café bouillant au visage pour qu'il perde ce sourire que je n'arrive absolument pas à déchiffrer, mais je n'en fais rien. Je choisis plutôt de compter dans ma tête jusqu'à ce que mes pulsations cardiaques recouvrent un rythme cohérent. Lorsque c'est le cas, je me redresse sur le matelas et j'attrape la tasse qu'il me tend toujours. J'en bois une gorgée dans le but évident de réveiller tous mes neurones. J'ai grandement besoin d'une explication rationnelle à ce qui se trame actuellement.
— Comment me suis-je retrouvée ici ?
J'essaie de feindre une pure indifférence et je ne suis pas certaine qu'il tombe dans le panneau. Ma tête devait être impayable quelques secondes plutôt et il n'a pas pu passer à côté de la mine ahurie que j'ai dû afficher. Il promène une main sur son menton et le masse rêveusement avant de m'éblouir avec un sourire bien trop éclatant pour un lendemain de cuite. Le bruit qui s'échappe de sa bouche me fait penser à celui d'un petit écureuil.
— Puisque tu n'as pas les idées très claires concernant la fin de ta soirée, je vais te laisser méditer dessus. Il faut croire que l'abus d'alcool est véritablement dangereux pour la santé, plaisante-t-il.
— Attends ! je l'implore presque en lui attrapant le bras.
— Oui ? fait-il en arquant un sourcil.
— Nous n'avons pas... enfin... tu vois ?
— Nous n'avons pas quoi exactement ? fait-il mine de ne pas comprendre.
— Tu as parfaitement saisi où je voulais en venir ! je m'irrite.
— Oh, ça ?
— Oui, ça ! je fulmine littéralement.
— Tu sais Juliet, abuser d'une femme saoule c'est non seulement contraire à mon éthique, mais c'est également condamnable par la justice.
Je soupire intérieurement, car je suis soulagée de l'entendre dire ça. Je n'ai jamais fait une telle chose dans ma vie, mais je n'avais jamais suivi un inconnu chez lui non plus. Je fais un mouvement pour me lever, mais il se penche gravement vers moi et s'arrête à quelques centimètres de mon visage.
— Crois-moi ma douce, si cela avait été le cas tu aurais eu tant de mal à te remettre de tes émotions que cela aurait été un souvenir indélébile que tu aurais chéri jusqu'à la fin de tes jours. Je ne suis pas le genre d'amant que l'on oublie facilement.
Il quitte la pièce sur ces paroles et je dois me retenir de lui envoyer un objet quelconque dans le dos telle la traîtresse que je me révèle être depuis que je le côtoie. Même si je le crois volontiers lorsqu'il me dit que nous n'avions rien fait, c'est une mission impossible pour moi de remettre en place les différents éléments du puzzle. J'ai dansé un très long moment avec Jasper et nous avons tous les deux bu plus que de raison. Pour le reste, zéro souvenir ! Quand est-il parti et comment ai-je fini dans cet état ? Je jette un coup d'œil nerveux à mon téléphone et bien évidemment il est éteint. Je vais devoir m'armer d'une bonne dose de patience et faire finalement usage de mes charmes comme me l'a conseillé Jasper pour en apprendre un peu plus.
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WHEN JULIET NEEDS ROMEO
RomanceC'est une chose de prendre des risques inconsidérés pour tenter de se sentir plus vivante que jamais et c'en est une tout autre que de se jeter volontairement au cœur d'une tempête indomptable. J'ai beau tourner ça dans tous les sens dans ma tête, j...