Love Therapy

Chapitre 11

Je soupire longuement. C'est dur de parler de tout ça.

- J'ai été amoureuse. C'est ce qu'il y avait de plus important dans ma vie. Mais c'est fini et j'ai du mal à passer à autre chose.

Ses bras se resserrent autour de moi et ses doigts caressent ma main qui est venue se poser sur lui.

- L'amour est quelque chose d'essentiel. Je suis d'accord. Mais il ne doit pas te rendre malheureux. Si c'est le cas, c'est qu'il n'est pas bon pour toi.

Ses mots sont autant de piques acérés qui se plantent dans mon cœur. Je sais qu'il a raison, mais ça fait mal de l'entendre.

- Cet amour que tu chéris est en train de t'isoler et de te rendre triste. Tu t'oublies à cause de lui.

- Je sais.

Je penche la tête en avant et réprime un sanglot qui remonte dans ma poitrine. Ah non ! Je ne vais pas me remettre à pleurer.

- Tu es un sacré bon thérapeute. Tu vas encore me faire chialer.

- Il parait, rigole-t-il. Mais si tu pleures, c'est que tu en as besoin. Même si ce n'est pas mon but. Ce que je veux, c'est que tu vois ce que tu es en réalité. Une merveilleuse personne.

Christian a réussi à me tirer un sourire. Ce mec est un magicien.

- Merci.

- Je ne dis que la vérité. A toi de l'admettre.

J'ai du mal à approuver. Certes, je suis une fille marrante, pas trop bête et au physique passable, mais je suis loin des filles qui fréquentent son cours de yoga.

- Je ne suis pas si bien que ça. Les filles de ton cours sont bien plus jolies.

Christian m'oblige à me retourner et à le regarder droit dans les yeux.

- Cesse d'être aussi négative envers toi-même. Tu es belle, attirante. N'importe quel homme sensé aurait envie de toi.

Bon là, c'est sûr, je dois ressembler à une écrevisse sortie tout droit de son bouillon. Non, Michelle, il dit ça parce que c'est son job. Il n'a aucune idée romantique derrière ça. Ni même sexuelle. Juste professionnelle.

- Tu dois comprendre qui tu es, accepter ton corps. Tu dois te reconnecter avec toi-même. Et je sais ce qui pourrait t'aider, mais il faut que tu sois d'accord.

Je comprends tout de suite à quoi il fait allusion et je me sens me transformer en gélatine humaine.

- Hé bien... je...

- Donne-moi ton aval et je vais te montrer comment tu mérites d'être aimée.

- Ok.

Encore une fois, ma libido a répondu à ma place, trop contente qu'il lui propose d'assouvir ses fantasmes. Ses deux grandes mains se posent de chaque côté de mon visage et je vois ses lèvres se rapprocher. Oh bordel ! Il va m'embrasser. Mais elles ne se dirigent pas là où je pensais. Christian dépose un chaste baiser sur mon front.

- On va y aller en douceur. Allonge-toi.

Je m'exécute, l'esprit en ébullition. Mes yeux fixent le plafond. Je suis fébrile. Pendant quelques secondes, il ne se passe rien. Je le sens même quitter le lit. Je suis un peu déçue. Mais très vite je comprends pourquoi. Une douce mélodie s'élève du coin de la chambre où est installée l'enceinte. Ma respiration est difficile. C'est fou comme j'angoisse. Comme si c'était la première fois qu'un mec allait me toucher. N'importe quoi. Bon d'accord, ça fait un bail. J'entends déjà Josie me dire que c'était comme si j'avais regagné ma virginité. En tous cas, c'est le sentiment qui s'en rapproche le plus.

Soudain, je sens sa main se poser sur ma cheville. Je tressaute, surprise. Elle remonte lentement suivant les courbes de ma jambe. Je suis navrée pour lui, je suis loin d'être coopérative. J'appréhende tellement que je suis tendue comme un string. Christian vient s'allonger sur le côté, tout contre moi. Son bras soutenant sa tête, il me sourit. Sa main se rapproche et dégage une de mes mèches folles.

- On dirait que tu t'attends à ce que je mange. Je n'ai pas l'intention de te sauter dessus. Je te l'ai déjà dit.

- Oui, je comprends mais...

Merde, je vais devoir lui cracher le morceau. Je ferme les yeux et débite ça le plus vite possible.

- Ça fait deux ans que je n'ai pas eu de mec.