Chapitre 70

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Mon souffle se bloque. Mon corps se raidit. Je baisse les yeux vers Christian, qui semble attendre que je réagisse. Il est marrant, lui ! Je suis sensée faire quoi maintenant ?

- Mademoiselle ?

- Oui, oui, ça va, m'empressé-je de répondre.

Ma voix tremble légèrement. J'espère que ça ne s'entend pas. Purée ! Je suis dans de beaux draps. Christian a l'air amusé par la situation. Je lui lance un regard plein de reproches. Il va m'entendre quand elle sera partie.

- Pas de souci avec les tailles ?

C'est qu'elle commence à me gonfler celle-là ! Je soupire bruyamment et tente de prendre un ton calme et posé.

- Evidemment ! Je connais très bien ce qu'il me va ou pas.

Bon d'accord, on passera pour le côté avenant.

- C'est juste que... j'ai cru vous entendre pester.

Christian réprime un rire et je serre un peu plus ma poigne sur ses cheveux pour l'avertir qu'il a intérêt à être silencieux. Il grimace un instant puis replonge entre mes cuisses. Le salopard ! ça c'est un coup bas. Je dois prendre une grande inspiration pour ne pas gémir.

- En fait, je m'agaçais... à cause de la fermeture éclair... Elle était coincée... Mais c'est bon maintenant.

Putain, pas facile d'articuler correctement quand tu as la langue d'un beau mâle entre les jambes. Un silence s'en suit, rythmé par ma respiration chaotique.

- Très bien. Dans ce cas, je vous laisse. Je serais à l'accueil si vous avez besoin de moi.

J'entends ses pas s'éloigner et je lâche un gros mot. Christian se détache et s'arme d'un sourire narquois.

- Je savais que tu allais assurer.

- Tu mériterais que je te fasse le même coup. On a failli se faire griller par ta faute.

- Ne me tente pas.

Sa voix rauque me donne un coup de chaud.

- Mais tu as raison. Je t'en dois une.

Sans plus de cérémonie, il empoigne mes fesses et repart à l'assaut de mon clitoris. Sa langue se fait tantôt douce, tantôt ferme, caressante, ou incisive. Ses doigts ne font pas de quartier, accélérant le rythme de leur coup de bélier. Il alterne les attaques, ne me laissant aucun répit. Je sens que je vais bientôt rendre les armes. Je pousse mon bassin contre sa bouche, réclamant l'heure de ma reddition. C'est alors qu'il porte le coup fatal en incurvant légèrement son majeur qui vient frotter sur l'endroit le plus sensible de mon vagin. Dans un mouvement incontrôlé, je me recroqueville sur ses doigts. Putain ! l'orgasme s'abat sur moi avec force. Je suis obligée de mordre ma lèvre au sang pour ne pas crier.

Mais Christian ne cesse pas pour autant son offensive. Sa langue continue de me torturer, ses doigts s'agitent en moi. Mon corps tremble sous l'effet des endorphines. Il me pousse plus loin dans le plaisir mais j'ai la tête qui commence à tourner. Je dois le repousser à regret.

- Stop, murmuré-je, essoufflée.

Il s'écarte enfin de moi, tout en remontant les mains le long de mes côtes. Cela m'arrache un frisson atrocement bon. Ses bras m'enferment contre le miroir tandis que ses lèvres viennent se poser sur les miennes avec gourmandise.

- Alors ? Je me suis bien rattrapé ?

- C'est clair.

Christian se met à rire en entendant mon cri du cœur. Difficile de nier que c'était le pied. Mais je n'oublie pas pour autant la situation dans laquelle il m'a mise.

- Ils auraient pu nous foutre dehors ou appeler les flics si elle avait capté ce qui se passait.

- Mais ce n'est pas le cas.

Il me pousse un peu plus avec son bassin, plaquant son érection contre mon entrejambe encore sensible.

- Il faut que tu arrêtes de t'inquiéter tout le temps de ce qui pourrait se passer, ou de ce que pourrait penser les autres. Tu n'as pas apprécié ce petit moment ?

- Bien sûr que si mais...

- Mais rien du tout. On ne fait de mal à personne. Alors il n'y a pas de raison de se priver sous prétexte que ça pourrait choquer certains. La vie est trop courte pour ne pas profiter de chaque moment.

J'avoue que là, je n'ai rien à redire. Christian sait toujours trouver les mots juste pour rendre dérisoires mes doutes. J'aime être dans ses bras, j'aime quand il a cette lueur dans le regard qui me dit qu'il a envie de moi. Et j'ai aimé cette sensation de danger. Elle a décuplé mon désir et mon orgasme a été d'autant plus retentissant. Doucement, il tire sur ma lèvre rougie et l'aspire. Je laisse échapper un petit soupir d'aise, qui le fait marrer.

- Je crois qu'il vaut mieux qu'on s'en aille. Je ne suis pas sûr de pouvoir résister longtemps à tes soupirs. Et puis, la vendeuse risque de revenir faire un tour pour voir si tu ne t'es pas encore coincé quelque chose dans la fermeture éclair.

Il pouffe à sa blague pourrie, tout en se détachant de moi.

- Idiot.

J'enfile à la hâte le jean que je devais essayer. Il me va parfaitement. Je le savais. Quelle cruche cette vendeuse ! Christian retire les étiquettes des vêtements que je garde sur moi. Il se glisse dans mon dos pour me murmurer à l'oreille.

- J'aime voir ton visage après l'amour. Il est lumineux. Et tu as l'air tellement sereine. Je voudrais que tu sois toujours comme ça. Loin de tous ces pensées qui tournent continuellement dans ta tête.

Je lui souris timidement. Moi aussi j'aimerais être moins compliquée, moins réflexive. Si seulement j'arrivais à faire comme lui, prendre les choses comme elles viennent et les apprécier sans se demander ce qu'il va se passer ensuite ou quelles conséquences cela aura. Mais j'ai bon espoir. Christian me pousse vers ça. Avec lui, j'arrive à oublier ce qu'il y a autour. Dans ses bras, rien d'autre ne compte à part lui. Lui et son parfum d'océan. Lui et sa voix calme et chaude. Lui et ses mains qui me rendent tout chose. Je réfrène ma libido qui se lance dans l'énumération de toutes les qualités sensuelles et sexuelles du beau blond qui m'embrasse dans le cou.

- On devrait y aller, tenté-je d'une voix faible.

- Tu as raison.

A regret, il s'écarte, ouvre grand le rideau et m'attrape par la main. Nous remontons le couloir des cabines quand la vendeuse nous remarque. Ses yeux s'arrondissent. Je crois qu'elle commence à saisir ce qui s'est réellement passé. Je ne peux m'empêcher de sourire à pleines dents. Michelle, tu te comportes vraiment comme une garce là... oui, mais c'est tellement jouissif.

- Je crois qu'on va tout prendre, lancé-je sur un ton faussement innocent. C'était parfait.

Sans attendre sa réaction, je tourne les talons, Christian collé contre moi et me lançant des coups d'œil amusés.

- Tu es fière de toi ?

- Un peu...

Je rougis aussitôt.

- Je sais que c'est puéril, mais en voyant sa tête, je n'ai pas pu m'empêcher.

Christian se contente de poser un baiser sur mon front et me tire vers la caisse pour régler les achats. Nous sortons du magasin, main dans la main. Si seulement tout pouvait être aussi simple. Mentalement, je croise les doigts en me disant que peut-être la roue a tourné et que j'ai trouvé l'homme qui me faut. Même si cette satanée petite voix me dit d'être prudente.    

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