Je regarde le soleil se lever à travers mes rideaux à moitié tirés. Je ne sais plus depuis combien de temps je suis ainsi, la tête calée sur mes genoux, le regard dans le vague. Les cauchemars, la vie réelle, tout se mélange. Dès que je ferme les yeux, je revois son beau visage dévasté pour la scène qu'il a surprise, et mes sanglots reprennent. Mais ce matin, je n'ai même plus la force de pleurer. Je suis juste résignée. C'est fini. Il est sorti de ma vie.
Cela fait plusieurs jours que je n'ai pas mis le nez dehors. C'est trop difficile de voir le monde continuer à tourner quand le mien s'est fracassé à mes pieds dans ce fichu bureau. Je préfère laisser le temps s'écouler. A un moment ou un autre, je finirai par sortir la tête de l'eau.
Soudain, la sonnette de l'entrée me fait sursauter. Je me rends compte que le soleil est bien haut dans le ciel à présent. Je crois que mon esprit se perd de temps à autre dans le labyrinthe de mon chagrin. Un peu comme un automate, je me dirige vers la porte. A tous les coups, c'est encore Josie. Elle vient tous les jours pour tenter de me faire voir la lumière du jour. Sommes-nous jeudi ? Vendredi ? Mais quand j'ouvre, je ne tombe pas sur la silhouette fine et élancée de ma meilleure amie, mais sur une masse de muscles tatouée. Ses yeux bleus balaient ma tenue.
- En effet, ça ne va pas du tout.
Je baisse les miens et me rend compte que je ressemble à un épouvantail. Je porte le tee-shirt de Christian et un bas de jogging informe, celui que j'enfile quand je suis en pleine déprime. Je hausse les épaules.
- Qu'est-ce que tu veux, Mike ? marmonné-je, lasse.
- Ta copine Josie est en train de péter un câble. Elle s'inquiète vraiment pour toi. Et comme elle ne réussit pas à te faire bouger, elle a décidé de m'envoyer. Ne me demande pas pourquoi.
Je lâche un soupir d'exaspération et tourne les talons. Je ne l'invite pas à entrer. Je sais qu'il le fera. Je me dirige vers la cuisine et sors tout mon attirail pour me préparer un thé.
- Quelque chose à boire ?
- Ça va aller.
Il s'assoit sur un des tabourets et s'accoude au bar. Je m'affaire machinalement. Tandis que l'eau bout, je reste plantée devant la plaque de cuisson. Je sens peser le regard de Mike sur moi alors je tourne mon regard vide vers lui.
- Alors, tu me racontes ? dit-il simplement.
Son expression est neutre. Pas de tristesse ni de compassion. Juste le Mike que je connais.
- Tu veux me faire croire que Jo ne t'a pas briefé avant ?
- Non. Je n'aime pas les on-dit. J'attends que ce soit toi qui me parle.
C'est mon ex-coach ex-amant tout craché. Entier, imperturbable, posé. Un vrai roc. J'en ai horriblement besoin en ce moment. Josie est beaucoup agitée pour moi. Il me faut une personne calme et prête à m'écouter, sans juger. Alors je décide de tout déballer. Armée de ma tasse de thé fumant, je m'assois sur le tabouret lui faisant face et lui raconte tout. Mes yeux ne se relèvent que quand j'ai tout dit. Devant mon silence, il se frotte le menton, tout en faisant une moue dubitative.
- Donc il te dit de lui foutre la paix et tu le fais. Mais t'es quel genre de filles ?
J'aurais presque envie de rire devant son air incrédule. C'est vrai que si j'étais du genre de Jo, je serais allée jusqu'à chez lui pour le harceler jusqu'à ce qu'il m'ouvre et m'écoute. Mais je ne suis pas Josie. Je n'ai pas son courage. Affronter la vérité en face, voir dans ses yeux que l'amour est mort, c'est beaucoup trop difficile. Je risque de perdre l'esprit, m'enfoncer dans une dépression dont je ne saurais me relever.
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Love Therapy
RomanceEtre célibataire plus de deux ans, ce n'est pas un crime, non ? Mais ma meilleure amie ne semble pas de mon avis. C'est pourquoi elle multiplie les tentatives pour me caser, ou du moins me pousser à m'envoyer en l'air. Sa dernière trouvaille, une th...