Chapitre 112

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Je raccroche et m'étale dans mon lit, toute habillée. J'ai appelé la salle de sport pour excuser mon absence. Ça, c'était la partie la plus facile. Après, j'ai dû prévenir Christian que je ne viendrais pas. On a pris l'habitude de se retrouver là-bas, mais là, c'est au-delà de ce que je pourrais supporter. Je n'ai même pas eu le courage de l'appeler. Je lui ai juste envoyer un texto. Le coup de la maladie fulgurante a eu l'air de prendre. Il s'est proposé de passer me voir mais j'ai décliné en prétextant vouloir me coucher de bonne heure pour me reposer.

Et me voilà allongée, les yeux fixant le plafond. Comment vais-je me sortir de ça ? J'aurais dû écouter le conseil de Tony quand il m'a dit d'arrêter là les frais. Mais non, comme une imbécile, je me suis entêtée. Tout ça pour un bout de papier qui n'a peut-être aucune valeur pour moi. Je cherche à tâtons mon téléphone pour envoyer un message à Tony.

« J'ai mis la main sur un document. Il faudrait que tu essaies de voir si c'est intéressant pour nous. »

Je laisse retomber ma main sur le matelas et lâche un soupir. Je ferme les paupières quelques secondes. Ce n'était qu'un baiser. Juste un baiser. Je l'ai laissé m'embrasser parce que j'avais peur de lui. Si j'explique ça à Christian de cette manière, il comprendra. Il faut qu'il me croie. Mais va-t-il le faire ? ne risque-t-il pas de tout remettre en cause ? non, il ne le fera pas. Plus maintenant. Plus depuis la merveilleuse journée qu'on a passé ensemble. Elle me semble si loin ce soir.

Soudain, une sonnerie stridente me fait sursauter. Je ne me suis pas rendue compte, mais je me suis endormie. Ce n'est mon téléphone, mais le prépayé que j'utilise pour communiquer avec Tony. Je me débats pour le trouver au fond de mon sac.

- Allo ?

- Michelle ? C'est quoi cette histoire ? Je croyais qu'on s'était mis d'accord ! Tu devais arrêter de jouer aux espionnes. C'est bien trop dangereux.

Tony me bombarde de remarques sur un ton agacé.

- Oui, je sais. Je...

Je réprime un sanglot. Il ne faut pas qu'il se doute de quelque chose.

- C'est juste que j'avais une occasion en or, alors je me suis dit autant tenter le coup.

Je l'entends jurer puis il fait une pause avant de reprendre.

- De toute manière, c'est trop tard. Alors je t'écoute. De quoi s'agit-il ?

- Une histoire de cession de parts du restaurant à une société.

- Cession de parts ? Et à qui ?

Je récupère le document et relis l'intitulé.

- La « Baraden Compagnie ».

- Ça ne me dit rien... quel pourcentage ?

- Vingt pour cent.

- Putain... C'est quoi encore ce merdier ? Baraden Compagny, tu dis ? Je vais faire des recherches. Je te dirais ça demain. Maintenant, tu arrêtes tes conneries et tu te tiens tranquille. Il te reste encore combien de temps sur ce chantier ?

Ça, pour me tenir tranquille, je vais me tenir tranquille. Et le plus loin possible de Jared.

- Deux semaines.

- Alors, tu fais juste ton travail et tu en restes à un rapport purement professionnel avec Jared. Et dès que tu as fini de travailler pour lui, tu lui balances ça. Tu me préviendras pour que je vienne avec toi. Autant qu'il comprenne que tu n'es pas toute seule et que je l'ai à l'œil.

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