Arrivée sur le trottoir, je saisis mon téléphone et appelle un taxi. J'ai envie de chialer, de le maudire. Il n'a pas le droit de me faire un truc pareil. Je refuse de revivre ça. Pas encore une fois. Me relever de ce que m'a fait Nathan m'a pris plus de deux ans. Je n'ai pas l'intention de replonger. Ses paroles résonnent en écho avec celles de mon ex.
« Je ne peux pas. » C'est à peu près ce qu'il m'avait dit. « Je ne peux pas passer ma vie avec toi. Pas sans avoir vu autre chose. Pas sans avoir connu quelqu'un d'autre. Si je fais ça, un jour, je finirai par te tromper parce que je me poserai toujours la question de ce que ça ferait. » Et voilà que ça recommence. Christian me jette. Il ne veut pas de moi. Et ça, ça me tord le bide. Mais j'ai changé, je ne veux plus être la victime.
C'est alors qu'une mauvaise idée, très mauvaise, prend racine dans mon cœur. Je risque de le regretter, mais dans l'immédiat, je n'en ai rien à carrer. J'ai besoin de faire disparaitre cette horrible sensation de n'être qu'une moins que rien. Alors je reprends mon téléphone et fais défiler mon répertoire jusqu'à tomber sur son numéro. La tonalité retentit plusieurs fois. Il faut qu'il décroche ou je risque de faire machine arrière. Enfin, un clic m'indique qu'il y a quelqu'un au bout du fil.
- Michelle ?
- Où es-tu ?
Je n'ai pas le temps de faire dans la dentelle. Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferais jamais. Mais je dois le faire. Pour moi, pour me prouver que je peux passer à autre chose. Après quelques secondes d'hésitation, il répond.
- Chez moi. Pourquoi ?
- Envoie-moi ton adresse. J'arrive.
Je raccroche aussitôt. Je me sens fébrile. Mes yeux ne se détachent pas de l'écran. Enfin, un message s'affiche. Je laisse échapper un soupir et répond dans la foulée.
« Je serais là d'ici vingt minutes je pense. »
Je range aussitôt l'appareil dans mon sac. Je ne voudrais pas tomber sur d'autres messages. De lui, demandant des explications ou d'une autre personne que je viens de quitter pour la dernière fois. Mon histoire – enfin si on peut l'appeler comme ça – avec le surfeur est terminée, pour de bon. Il ne s'est même pas donné la peine de me courir après. Je m'attendais à quoi ? Après ce que je viens de lui balancer, ce serait carrément sadique de venir me chercher. Je suis fatiguée de tous ces rebondissements. J'ai besoin d'une relation sans prise de tête, où je n'irais chercher qu'un exutoire. Une relation simple, où mon cœur n'aura plus son mot à dire.
Et me voilà face à la porte d'un loft construit dans un vieil bâtiment industriel. Mon doigt appuie avec insistance sur la sonnette. L'adrénaline diminue petit à petit et ma volonté commence à s'étioler. Il faut qu'il m'ouvre maintenant ou je vais faire demi-tour. C'est l'idée la plus folle que je n'ai jamais eu. La plus impulsive aussi. Il faut croire que ce soir, je n'ai plus toute ma tête. J'ai atteint mon quota d'émotions. Mon cerveau est tombé en panne. Là, j'ai juste besoin d'évacuer tout ça. De la manière la plus efficace possible.
Enfin la porte s'ouvre. Mike ne porte qu'une simple serviette, nouée sur les hanches. Très bien, ça va simplifier l'affaire. Son regard me détaille avec gourmandise.
- Bon sang, Michelle, tu es...
Je ne le laisse pas finir. Je me précipite sur lui, écrasant mes lèvres sur les siennes. Un peu surpris au départ, il finit par me rendre mon baiser. Mes mains accrochent son dos, labourent son cuir chevelu. Il me tire vers lui et claque la porte d'un geste. Mon baiser est sauvage, avide, ses mains aventureuses. Déjà elles relèvent ma robe et saisissent mes fesses avec force. J'ai besoin qu'il me fasse disjoncter, une bonne fois pour toutes. Il faut que j'oublie que je viens de perdre l'esprit dans les bras d'un autre. Je dois le rayer de ma vie. Faire taire mon cœur définitivement.
Alors, je me fais plus agressive. Mes dents croquent avec appétit la veine qui gonfle sur son cou. Mes doigts défont avec empressement le nœud précaire de la serviette. Le sentir nu contre moi m'enflamme. Je ferme les yeux quand ses doigts font sauter les attaches de mes bas et tirent sur ma culotte. Très mauvaise idée. Le visage de Christian réapparaît, tel un fantôme. Je prends la tête de Mike entre mes mains et l'oblige à me regarder. Je tente d'effacer le regard vert qui me hante et le remplacer par celui de mon amant. Mais le bleu du ciel ne peut lutter contre le vert d'un océan déchaîné. Qu'importe, il faudra que je m'y fasse.
- Tu as ce qu'il faut ? susurré-je contre sa bouche.
Il me soulève en guise de réponse. Mes jambes s'enroulent autour de sa taille, bloquant contre mon intimité la sienne. Il m'emmène jusqu'au bar donnant sur la cuisine, m'assoit sur un des tabourets. Son corps musclé contre le mien, front contre front, son souffle caressant mes lèvres, il laisse ses mains se balader sur mes cuisses dénudées.
- Tu es bien pressée, tigresse.
- Tu t'en plains ?
- Laisse-moi savourer un peu.
Ses doigts font glisser lentement les bretelles de ma robe. Sa langue goûte chaque courbe de mon buste. Je bascule la tête en arrière, cambre pour qu'il puisse mieux en profiter. Délicatement, il repousse le bonnet de mon soutien-gorge et vient sucer un de mes tétons. J'inspire bruyamment, serre des dents. Sa main torture l'autre sein. Je laisse cette délicieuse vague de plaisir m'envahir.Mes talons s'enfoncent dans ses fesses pour l'obliger à rester contre moi. Mes mains sur son crâne presque rasé me donnent une prise suffisante pour onduler contre lui. Un grognement rauque me fait comprendre qu'il apprécie la manœuvre.Sa main libre m'empoigne la hanche. Il veut contrôler le mouvement, le ralentir. Mais je veux plus. Plus de sensation, plus de vertige, plus de contact charnel.
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Love Therapy
RomanceEtre célibataire plus de deux ans, ce n'est pas un crime, non ? Mais ma meilleure amie ne semble pas de mon avis. C'est pourquoi elle multiplie les tentatives pour me caser, ou du moins me pousser à m'envoyer en l'air. Sa dernière trouvaille, une th...