Chapitre 45

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- Je te demande pardon ?

Christian se tourne et plante son regard dans le mien.

- Je ne veux pas faire de toi une énième fille qui passe dans mon lit. Tu es quelqu'un de bien. Je tiens à toi. Si on couchait ensemble, je m'en voudrais.

- Quoi ? mais pourquoi ?

Il fait un pas dans ma direction. Son regard est déterminé, intense. Il me file la chair de poule, éveillant mes hormones qui n'attendaient que ce signal pour se mettre en action.

- Je sais ce que tu es. Je sais ce que tu attends et tu ne l'auras pas avec moi. Tu veux une relation durable, pouvoir donner tout l'amour que tu gardes au fond de toi depuis que l'autre connard t'a laissée tomber.

Ma gorge est devenue sèche et mon cœur joue des castagnettes. Putain, j'attends ça depuis des semaines. J'ai tellement rêvé qu'il m'avoue me vouloir dans son lit et pas pour simuler cette fois-ci. Pourtant, il refuse que je concrétise mon fantasme, pour une raison complètement débile.

- Je n'ai jamais dit que je voulais qu'on se mette ensemble !

- Mais c'est ce que tu espères.

- Sauf que toi, tu n'as pas envie de te fixer.

On s'observe un moment, jaugeant la réaction l'un de l'autre. Le sang pulse dans mes tempes. Je me sens fébrile.

- On va dire ça, conclue-t-il, détournant déjà le regard.

Non, non, il va s'en aller. La panique s'empare de moi. Je ne peux le laisser me filer entre les doigts. Il faut que je trouve une solution. N'importe quoi.

- Et si je pouvais me contenter d'une relation sans lendemain, débité-je d'une traite.

Il fronce les sourcils, hésite avant de répondre.

- Tu... Non, ça ne te ressemble pas.

- Détrompe-toi. J'ai changé.

Je relève le menton, croise les bras sur ma poitrine et tente de me donner de la contenance. Christian me scrute en silence.

- Je ne te crois pas.

- Tu aurais tort. Mike l'a très bien compris, lui, ricané-je.

Son visage blêmit. Il semble accuser le coup.

- Tu veux dire que... lui et toi...

Je lui sors un sourire crispé. Oui, je suis une petite garce qui l'utilise pour t'oublier. Il se passe une main sur le visage avant de me regarder nouveau. Ses yeux m'interrogent, doutent.

- Christian, j'ai fini par comprendre qu'à vouloir courir derrière des relations stables, je finis par m'en prendre plus la figure. Alors j'ai décidé d'évoluer.

- Putain. Qu'est-ce que je t'ai fait ? J'ai encore tout foiré.

Je ne comprends pas ce qu'il veut dire. Mais a priori, il n'est pas d'accord avec mon choix. Mais ce n'est pas à lui d'approuver ou pas.

- Que ce soit bien clair, je suis une grande fille qui prend ses propres décisions, en fonction de son expérience de la vie. Et j'ai décidé d'arrêter d'attendre d'une relation plus qu'on voulait me donner. L'amour éternel, ça n'existe pas. On peut très bien coucher avec quelqu'un, sans en être fou amoureux. C'est ce que je fais avec Mike, et je ne m'en porte pas plus mal.

Il se met à faire les cent pas, en me jetant de temps en temps des regards. On dirait un lion en cage. Je ne l'ai jamais vu aussi agité.

- Tu veux dire que tu ne ressens rien pour lui ?

- Rien. Je le trouve attirant, c'est tout.

Ses lèvres tressaillent. Ses bras se croisent. Il tapote nerveusement du pied. Il me fixe, semble analyser mes propos. J'essaie de garder mon assurance pour lui démontrer que je ne mens pas. Je me garde bien de lui avouer qu'au fond, cette relation n'est qu'un pansement provisoire sur les blessures qu'il a rouvert ce soir-là.

- Et ça ne te fait rien d'oublier ce que tu es ?

- Arrête de me voir comme une sainte.

- Tu n'es pas une sainte. Tu es un idéal.

Ok, là il tape fort. Je suis beaucoup moins sûre de moi.

- Je n'ai rien d'idéal, sinon tu ne seras pas en train d'essayer de me décourager.

- C'est justement pour cette raison que je te décourage.

- Parce que tu me considères comme ton amie.

- Parce que j'aimerais autre chose, mais que je n'ai pas le droit de te le demander.

- Et si moi j'ai envie d'une relation comme ça avec toi ?

Il rejette la tête en arrière et soupire longuement.

- Vraiment ? Tu serais prête à ce qu'on couche ensemble et rien d'autres ? Et ton entraineur dans tout ça ?

Enfin, une lueur d'espoir. Ce n'est pas le moment de se débiner.

- Je t'ai déjà dit. Entre lui et moi, il n'y a rien. Juste un accord pour passer du bon temps ensemble.

Il me jauge encore un instant. Intérieurement, je croise les doigts. Je joue un coup de poker. Lui faire croire que je peux me donner à lui, sans rien attendre en retour. Je ne sais pas si j'en suis réellement capable. Mon cœur m'a déjà fait comprendre qu'il est bien plus qu'un fantasme, qu'il commence à y prendre une place certaine. J'essaie juste d'étouffer sa petite voix qui veut me raisonner.

Christian fait un pas vers moi.

- Donc tu serais prête à vivre ce genre relation avec moi ? Du sexe juste pour le sexe ?

Sa voix chaude m'électrise. J'ai du mal à soutenir son regard qui a pris une autre couleur, celle de l'envie. Encore un pas vers moi. Ses bras tombent de chaque côté de son corps. Une sorte d'aura animale émane de lui à présent. Mes doigts se crispent derrière mon dos.

- Ça ne coûte rien de tenter le coup, réponds-je d'une voix éraillée.

Un sourire en coin naît sur ses lèvres. A présent, il est si près que, si je prends une trop grande inspiration, ma poitrine touchera la sienne. Ses deux mains viennent se poser de chaque côté de ma tête. Il se penche, amenant plus près sa bouche tentatrice.

- Rien ne me ferait plus plaisir de tenter le coup. Mais j'ai peur des conséquences à long terme.

Son souffle chaud couvre ma peau d'un frisson incontrôlable.

- C'est moi qui te le propose. J'en assume la responsabilité.

Sa langue humecte sa lèvre inférieure. Bordel, ma température corporelle est passée en mode enfer.

- Michelle... tu es une vraie torture pour moi. Un fruit défendu auquel je dois résister. Et là tu me l'offres sur un plateau d'argent. Que suis-je sensé faire ?

Je dévore des yeux sa bouche. C'est moi qui n'arrive plus à résister. Je veux la goûter, la lécher, me délecter. C'est plus fort que moi, je me jette à l'assaut de ses lèvres. Christian est surpris et semble hésiter. Mais je ne lui laisse pas l'opportunité de se débiner. Je passe les mains derrière sa nuque et me colle à lui. Sa réaction est immédiate. Il me pousse contre la porte dans un geste dénué de tout tendresse.

Sa langue se fraie un chemin que je lui cède avec plaisir. Mais je ne suis pas en reste. Mes mains se faufilent sous son tee-shirt, remontent dans son dos. Ce dos dont j'ai admiré si souvent les muscles travailler sous l'effort. Ces muscles que je sens à présent tendus et fermes sous mes doigts. Son corps s'appuie un peu plus contre le mien, revendiquant un désir plus qu'évident. Le sentir si entreprenant me donne le tournis. J'ai envie de m'accrocher à lui,d'enrouler mes jambes autour de sa taille et qu'il me montre à quel point il a envie de moi. Qu'enfin cette bataille que je mène intérieurement trouve un issue voluptueuse finissant en apothéose d'orgasmes partagés.    

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