Chapitre 14

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« As-tu passé une bonne fin de semaine ? Lui demanda Iris. »

Kellin souffla doucement en secouant sa tête de gauche à droite. Ça avait été un vrai désastre, et le baiser échangé entre lui et Elias en était l'unique cause.

« Que s'est-il passé ?

-Il n'est pas entré dans ma vie de mon plein gré, c'est vrai. Mais, je sais pas, il est tellement, tellement lui que...

-Que quoi Kellin ?

-On s'est embrassée. »

Kellin baissa la tête en jouant avec ses doigts.

« Et que s'est-il passée ensuite ?

-Je suis partis, je suis partis et je lui ai menti.

-À quel sujet ?

-Je lui ai dit que ça ne représentait rien pour moi. »

Il releva sa tête et croisa le regard d'Iris qui lui souriait faiblement.

« Alors ça représentait quelque chose pour toi. Tu peux m'en dire plus ?

-Je... Je sais pas vraiment. Je suis juste sûr que je veux recommencer, je veux pas le laisser partir. Je veux qu'il reste près de moi.

-Alors pourquoi tu lui as menti ? »

Il mordit sa lèvre inférieure, maintenant qu'il repensait à ça il trouvait ça tellement stupide. Il se trouvait tellement stupide.

« Je peux pas lui donner ce qu'il veut, ce qu'il attend.

-Et tu lui as demandé ce que lui attend ? Ce dont il a envie ?

-Non mais je sais qu'il ne voudrait pas être avec quelqu'un comme moi.

-Mais tu en n'es pas sur. »

Et ce fut comme s'il venait de se prendre une gifle. Iris avait raison, tellement raison. Elias avait peut-être envie d'être avec lui, il avait peut-être envie qui reste, il avait peut-être envie de l'embrasser de nouveau. Il avait blessé Elias.

Ses yeux se remplirent de larmes quand il se leva subitement et sortis en trombe de la pièce.

Il sortit du bâtiment et envoya un message à sa mère.

De Kellin :
Maman, si tu es encore à la maison, prends mon sac à dos avec mes CD dedans et viens me chercher stp. Je dois rentrer au pensionnat, le plus vite possible.

Ses jambes tremblaient nerveusement alors qu'il attendait sa mère en face du cabinet d'Iris.

De Maman :
D'accord, je suis là dans quelques minutes.

Kellin souffla de soulagement. Il devait se racheter auprès d'Elias, mais il ne savait pas comment il allait s'y prendre.

Son regard s'attarde quelques minutes chez un fleuriste. Et s'il lui offrait une rose ? Après tous les mecs faisait bien ça quand il avait quelque chose à se faire pardonner dans les films, alors pourquoi pas ?

Il entra rapidement et vint directement à la rencontre de la petite dame âgée qui tenait la boutique.

« Bonjour, est-ce que vous auriez une rose rouge ? Demanda Kellin.

-Oh, oui, bien sûr mon grand. Tu en aimerais combien ?

-Une seule s'il vous plaît.

-Attends-moi là, j'arrive. »

Elle partit un instant et revint avec une belle rose rouge. Kellin sortit la petite monnaie qu'il avait dans sa poche et la compta : 2,70 €. Il leva son regard vers la dame, espérant que ça suffirait.

« Elle est juste à 2 €. »

Kellin souffla de bonheur en lui tendant la pièce. Il prit la rose dans ses mains en la remerciant.

« J'espère qu'elle te pardonnera, lui souffla gentiment la vieille dame.

-Il, c'est il. »

Avant de voir la réaction de la dame, il sortit du magasin. Au même moment, la voiture noire de sa mère s'arrêta sur le parking. Il se précipita vers elle et entra directement par le côté passager.

Sa mère fronça mes sourcils en voyant la rose dans ses mains, se demandant bien ce qu'il allait en faire.

« Tu vas m'expliquer où je vais devoir deviner ?

-Maman...

-Bien alors comme d'habitude je serais au courant de rien. D'accord, je comprends. »

Elle démarra sa voiture, alors que Kellin se mordit la lèvre inférieure. Il savait que pour sa mère, tout ça aussi était compliqué. Elle n'aimait pas ne pas savoir la vie de son fils, elle en souffrait. Son fils ne lui disait que peu de chose, mais elle savait qu'il l'aimait, alors ça la réconfortait un peu. Mais elle aurait aimé que son fils la parle un peu plus.

« Il faut que je me fasse pardonner maman, j'ai fait une grosse bêtise. Elias doit sûrement me détester en ce moment même, et je pense que si je reviens avant lundi, il me pardonnera plus facilement. Enfin j'espère, avoua-t-il doucement. »

Sa mère fut réellement touchée qu'il lui parle.

« Ne t'inquiète pas mon chéri, s'il t'aime bien aussi, il te pardonnera, le rassura-t-elle. »

Kellin lui sourit timidement, espérant que ça soit le cas. Après tout, dès qu'ils s'étaient rencontrés, Elias n'avait jamais cessé de lui répéter à chaque occasion qui se présentaitqu'il lui plaisait. Mais est-ce qu'il le plaisait toujours autant ? Même après ceux qu'il venait de lui faire ? Parce que maintenant, Kellin devait être le plus gros des connards aux yeux d'Elias.

Au bout d'une demi-heure de trajet heure et les questions plein la tête, Kellin finit par arriver au pensionnat. Il embrassa sa mère sur ses deux joues tout en lui faisant un câlin avant de rentrer dans l'enceinte du bâtiment.

Les élèves qui croisaient sur son passage fronçaient tous les sourcils en voyant la rose dans sa main, mais il en avait rien à foutre. Il était là pour Elias et pour personne d'autre, et les autres, ceux qu'ils en pensaient, il s'en fichait. Alors il pouvait bien le regarder autant qu'il voulait, ça ne changerait rien.

Il se rendit dans la cour en premier, il le repéra immédiatement. Et son cœur faillit flancher. Il venait de prendre réellement conscience à quel point Elias était beau, sur ce banc, riant aux éclats.

Sauf qu'il n'était pas seul. Il était avec quelqu'un d'autre, riant aux éclats. Il ne souffrait pas, alors il devait ne rien avoir à faire du baiser qu'ils avaient échangé. Et ça le bouleversait.

Il s'apprêtait à avancer vers lui, même s'il n'était pas seul, mais Elias posa sa main sur la cuisse de son compagnon toujours hilare. Ce fut une véritable douche froide pour Kellin quand il murmura des paroles à l'oreille du mec, lui causant un sourire.

S'enfuir. S'enfuir. S'enfuir. Voilà ce que lui criait son cerveau. Mais il était incapable de bouger. À quoi devait-il s'attendre après tout ? Il était nul, complètement nul. Il était inutile, chiant, rageur et moche. Alors comment Elias aurait-il pu vouloir de lui ?

Il finit par obéir à son cerveau, de toute façon, aucun de ces deux-là, ne l'avait remarqué. Il remonta dans sa chambre, et jeta sa stupide rose sur son lit et mit son sac sur son lit aussi.
Et puis, il s'enferma dans la salle de bain, laissant enfin ses larmes coulait alors qu'il enlevait son pantalon. Il se mit dans la baignoire avant de décrocher une lame du rasoir.

Il en avait besoin. Il avait besoin de faire partir cette douleur au fond de son cœur par celle physique, il fallait qui la remplace ne serait-ce un instant. Il avait besoin de ressentir à quel point il était idiot. Il avait besoin de toutes ces petites choses. Alors, doucement, la lame s'enfonça dans la chair tendre dès ses cuisses pour la première fois. Il traça un long trait, puis un deuxième et il répéta cette action.

Il cria un grand " bordel " quand son sang tacha son boxer, mais il ne s'attendait pas à obtenir une réponse, il ne s'attendait pas à ce que la douce voix paniquée d'Elias lui réponde.

Little Things [B×B]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant