Chapitre 19

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Elias regarda Kellin avec son habituel café du matin et il hésitait à lui poser une question de peur de tout gâcher le petit quelque chose qui commençait à s'installer entre eux.

« Bordel, tu me regardes encore plus intensément que d'habitude, remarqua Kellin. À quoi tu penses ?

-Moi te regarder ? Tu dis n'importe quoi, répliqua Elias.

-Eh bien c'est l'impression que ça donne. Arrête de regarder mon cou de cette façon, ça devient vraiment gênant.

-Mais je te regarde pas ! S'obstine Elias.

-Tu te mens à toi-même alors. »

Elias souffla et regarda le côté opposé à Kellin.

« À quoi tu pensais ?

-Pourquoi tu veux savoir ?

-La façon dont tu me regardais était assez inexplicable, un mélange de colère et de tristesse et d'admiration. »

Kellin rigola légèrement avant de reprendre :

« Sérieusement, je n'en sais rien, enfaite. Je veux juste savoir ce qui ce passe dans ta petite tête. »

Si c'est Kellin qui voulait savoir, il pouvait lui demander.

« C'est Iris qui t'a fait ce putain de suçon dans ton cou ? »

Kellin ouvrit grand ses yeux, choqué. Mais pas parce qu'Elias lui avait demandé pour son suçon, mais parce qu'il pensait que c'était Iris qui lui avait fait. Iris sa psychiatre. Puis il éclata de rire, sous le regard noir d'Elias.

« On avait dit qu'elle était une amie de ma mère ! Et puis je ne couche pas avec elle !

-Alors tu couches avec qui ? »

Elias avait serré ses poings sur la table et le regardait dans les yeux. Il voulait savoir, parce qu'il voulait qu'il arrête. S'il devait coucher avec quelqu'un, se serais avec lui, pas quelqu'un d'autre.

« Grayson, un pote, répondit Kellin plus sérieusement.

-Ne couche plus avec lui, ordonna Elias.

-Est-ce qu'on est ensemble pour que t'exiges ça ?

-Ah non ! Tu vas pas me refaire le coup du baiser ne signifiait rien pour toi ! T'embrasse tous tes potes ou quoi ?

-Grayson est mon pote et on couche ensemble. Et toi, t'es... Tu es un pote spécial si on peut dire ça.

-Je suppose que je devrais me contenter de ça. S'il te plaît ne couche plus avec lui.

-De toute façon, on se voit plus souvent. »

Kellin lui sourit et Elias aussi. Le problème Grayson était réglé. Et vu qu'il exigeait ce qu'il voulait de l'autre, il en profita aussi.

« Je veux plus que tu flirtes avec Célestin.

-Évidemment ! De toute façon, je ne comptais plus le faire. Par contre ça reste mon ami, alors je le parle toujours.

-Ça me pose pas de soucis. »

Il finit son thé quand la cloche sonna, annonçant le début des cours. Ils se levèrent tous les deux en allant dans leur salle de cours, Kellin souffla en constatant qu'ils avaient philosophie. Comment bien commencer une journée.

Ils s'assirent au fond de la salle, et leur professeur arriva à son tour. Elle scruta la salle du regard et s'arrêta quelques secondes de plus sur Kellin et Elias.

« Vous deux, dit-elle en les pointant du doigt, séparez-vous. »

Kellin souffla et prit ses affaires pour s'asseoir sur la table juste à côté d'Elias. La professeur souffla mais ne fit aucune remarque et commença son cours. Kellin sortit son petit carnet puis se retourna vers Elias, qui semblait suivre le cours.

Et il se prit sa beauté dans la gueule, parce que jusqu'à maintenant, jamais il n'avait trouvé quelqu'un d'aussi beau. Même Grayson ne valait rien si on le mettait à côté d'Elias, il était magnifique, vraiment magnifique.

« Kellin, le cours c'est au tableau par sur la tête d'Elias, gronda sa professeure, le tirant de sa contemplation. »

Toute la classe se tourna vers lui et il souffla bruyamment. Il ne pouvait pas être discret ?

Elias c'était aussi mis à le regarder, l'étonnement visible sur son visage. Et Kellin se contenta d'hausser les épaules comme pour lui donner une réponse, après tout, que pouvait-il bien lui dire d'autre. Il n'allait pas lui dire qu'il était la personne la plus magnifique qu'il n'est jamais vu. Non, ça ferait bien trop niais et Elias penserait directement qu'il était tombé amoureux de lui, alors il ne pouvait rien dire à ça.

Le cours reprit, mais Elias et Kellin se regardaient toujours.

« Tu me regardais vraiment ? Chuchota Elias. »

Kellin haussa ses épaules une fois encore. Bien sûr, il le regardait mais le dire était encore plus gênant que ce qu'il avait pensé, et puis, il avait un minimum de fierté. Et même s'il savait bien qu'Elias savait qu'il avait raison, il ne le dirait jamais à haute voix.

Elias lui sourit, et Kellin le trouva encore plus beau avec ses deux fossettes, bordel, qu'est-ce qui lui arrivait ?

« Eh bien, je dois dire que je suis plutôt flatté, t'inquiète ça restera entre nous. »

Elias lui fit un clin d'œil et Kellin rigola faiblement en levant les yeux aux ciels. Le “ entre nous ” d'Elias incluait aussi le reste de la classe et sa professeure, mais bon, ça lui allait.

« Tu as sorti ton carnet pour me dessiner ? Vas-y alors je t'en prie, je suis censé te regarder ou je dois être concentré sur le cours ? »

Kellin se tapa la tête avec sa main, bordel d'Elias. Ce mec était vraiment trop con, mais il devait avouer que ça le faisait bien marrer. Et puis avoir l'occasion de dessiner Elias, il ne la laisserait pas passer, alors il entra à fond dans son jeu. Si Elias rigolait, lui pas.

« Concentre-toi sur le cours et ne parle plus, murmura Kellin.

-Hein ? Quoi ? Mais t'es pas sérieux ?

-Si si, parfaitement, allez suit ce cours et laisse-moi te dessiner. »

Il retourna sa tête vers le tableau, mais Kellin pouvait percevoir sa gêne. Il mordillait légèrement sa lèvre inférieure et jouait avec ses doigts sous sa table, et Kellin sourit. Il était beaucoup trop mignon quand il était gêné. Mais bien sûr, il n'allait pas le lui dire, ou du moins pas encore.
Il commença par tracer le contour de son visage, s'appliquant le plus possible et en essayant d'avoir quelque chose le plus ressemblant possible.

Il fit ensuite ses cheveux, s'appliquant encore plus. C'était pour lui la chose la plus difficile à faire. Mais avant qu'il eut fini, la cloche sonna et il fronça ses sourcils. Il avait passé plus d'une demi-heure à dessiner le contour de son visage et une partie de ses cheveux. Jamais il n'aurait pensé mettre autant de temps pour dessiner quelqu'un.

Il rangea vite ses affaires dans son sac avant de se rendre à son prochain cours.

Little Things [B×B]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant