⭐31. Battle

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— Michael, je...
— Ange Michael, corrigea-t-il avec une petite courbette en me désignant ses habits blancs.
Un ange aux cheveux rouges, sans blague ! Comme quoi on fabriquait du colorant au paradis !
En cinq ans, Michael Stam n'avait pas vraiment changé. C'était le même mec au visage allongé qui m'avait adressé un sourire sardonique en découvrant que c'était lui, et pas moi, le gagnant du contrat avec Starecord. Le même gringalet à la peau laiteuse qui m'avait balancé son poing au visage, avant de rejoindre Capitol records en réalisant que le label m'avait aussi accepté.
Des fois, je me disais qu'il l'aurait dû garder, sa place à Starecord. Je n'avais rien demandé après tout. Mon père m'avait viré parce que je voulais aller dans une école de musique, plutôt que celle de droit. C'était Maryse qui avait insisté pour que je participe à ce concours.
Bien que j'avais eu un prof de musique pendant deux ans, je ne m'étais pas senti prêt pour une compétition. Et j'avais parfaitement raison, je ne faisais pas le poids face à Michael à l'époque, et il l'avait prouvé en gagnant.
Dans un certain sens, je devais ma célébrité au gringalet aux cheveux de feu. Après tout, ce ne fut pas parce que Starecord m'avait aussi accordé la récompense réservée uniquement au vainqueur qu'on m'avait remarqué tout de suite. C'était plutôt, parce qu'après cet épisode, j'étais devenu la cible préférée de Michael Stam qui était déjà connu à l'époque, étant le fils d'une célèbre actrice hollywoodienne.
Il m'attaquait sur tous les réseaux sociaux afin de me cracher que je ne valais rien et que je ne méritais pas un contrat avec l'une des plus grandes maisons de disques du pays. Ses piques et provocations à mon encontre avaient fini par attirer l'attention des médias sur moi. De mon côté, j'avais saisi cette opportunité et fait en sorte de garder leur intérêt, ce qui avait encore plus fait rager le fils de la star.
J'avais profité du buzz pour grimper les échelons. Ensuite, je m'étais donné corps et âme, même au détriment de ma propre santé, afin de mériter ma place dans l'industrie musicale. Au fond, je savais bien que Michael avait raison : je n'aurais pas dû en être là. Depuis quand accordait-on la même récompense au gagnant qu'à l'un des autres finalistes ?
Turner avait détecté ma faiblesse ; ce requin avait flairé le sentiment de dette que j'éprouvais à son égard et il s'en était servi pour me manipuler. À chaque fois que je posais trop de problèmes, il me rappelait qui était le seul vainqueur du concours. Et dans ces cas-là, je fermais ma gueule et j'obéissais.
Je n'aimais pas me sentir redevable envers qui que ce soit. Il était tellement facile de me contrôler rien qu'avec ça ! Parce que je serais toujours prêt à tout pour rembourser ma dette. J'étais comme ça, je n'y pouvais rien. C'était la raison même pour laquelle j'avais fait ce concert à New York, malgré ma colère.
Après m'avoir giflé dans la suite de l'hôtel, Maryse m'avait avoué quelque chose que je soupçonnais depuis longtemps : c'était grâce à elle que j'avais grimpé dans les classements du concours. Elle m'avait aussi confessé que mon contrat avec Starecord n'avait rien d'un hasard...
Alors je m'étais senti obligé de monter sur cette scène. Non seulement parce que malgré moi, j'avais une dette envers la femme d'affaires. Mais aussi, j'avais besoin de prouver que désormais, je méritais pleinement ma place auprès des grands, même si mon ascension était le fruit de plusieurs machinations.
J'avais vraiment travaillé dur ces dernières années. J'étais donc aussi bon que Michael désormais, ou même mieux. Je pouvais facilement relever son défi.
— Allez Rick, ne me dis pas que t'as peur ?! recharga le gringalet, provocateur.
Pourquoi pas finalement ? D'ailleurs, je l'attendais. Pas pour un battle, mais pour tirer cette histoire d'espionnage au clair. Cet épisode de la lune de miel n'avait jamais vraiment quitté ma tête. J'attendais tellement d'avoir une discussion avec Michael. Je n'avais tout simplement pas été au courant qu'il était rentré, vu qu'il était à Sidney trois jours plus tôt.
On allait donc s'affronter, mais après, il me fallait des explications, même si pour cela, on devrait en venir aux mains...
— D'accord ! tranchai-je. Si c'est ce que tu veux...
Les invités de la fille du maire hurlèrent d'excitation, et Michael sourit en me désignant l'arrière de la scène où étaient disposées deux magnifiques guitares.
Il a eu l'idée qu'en m'apercevant, hein ? L'enfoiré !
Cette obsession, de toujours vouloir prouver qu'il était meilleur que moi devenait lassant. Michael était au courant que j'allais venir, et il avait tout prévu. Comment savoir combien de temps, il avait passé à se préparer ? Alors que moi, j'allais devoir improviser. Pourtant, c'était un risque à prendre, car si je refusais, j'allais en entendre parler pendant des années.
Je troquai donc ma guitare acoustique contre l'électrique déjà connectée à un ampli et dus avouer qu'au moins il jouait à la loyale. Il nous avait réservé de vraies guitares de qualités.
Le rouge — roux ? — fit signe aux jeunes de se taire d'une main. Il sangla ensuite sa guitare, et s'avança au-devant de la scène d'un air confiant.
Sans perdre de temps, il se lança dans un riff effréné au caractère agressif, un sourire diabolique sur les lèvres. Le genre de son violent à te dresser les poils du corps et qui te donnait envie de te bagarrer. Ses doigts parcouraient les cordes à une telle vitesse qu'on avait du mal à les distinguer. Il maîtrisait le glissé à la perfection et il n'hésitait pas à s'en servir jusqu'à atteindre un crescendo à couper le souffle.
Le public était comme hypnotisé devant la virtuosité impétueuse du musicien : ils ne pouvaient plus quitter du regard ses doigts survolant l'instrument avec une dextérité hors du commun.
On pouvait dire ce qu'on voulait de Michael, mais on devait bien admettre que c'était un guitariste accompli. Secrètement, je l'avais toujours admiré. Mais à un moment donné, j'en avais eu marre de ses piques et fus bien obligé de répliquer. Évidemment, sa riposte ne s'était pas fait attendre et cette rivalité avait continué, encore et encore, jusque-là...
Ce fut des salves d'applaudissements et de hurlements d'ovation qui accueillirent les dernières notes du musicien. Il exécuta ensuite une petite révérence et recula pour me laisser prendre la relève sans se départir de son sourire hautain. Il devait sûrement se dire que je ne pourrais rien faire de mieux après ça.
Sauf qu'il ne savait pas que plus j'avais la pression, plus je donnais le meilleur de moi-même. Finalement, j'étais plutôt content qu'il m'ait lancé ce défi. Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas ressenti cette bouffée d'adrénaline. Ce fut donc d'un pas décidé que j'avançai sur le devant de la scène.
Je tirai ensuite de ma poche, mon médiator qui ne me quittait presque jamais. Ce petit morceau de plastique en forme de triangle faisait ressortir le son plus fort, et m'empêchait de me niquer les doigts sur les cordes des guitares électriques.
Un soutien-gorge en dentelle noire atterrit devant mes bottes au moment même où j'effectuais les derniers ajustements sur l'instrument.
— J'aime les enlever moi-même, commentai-je avec mon petit sourire en coin. Mais, ça tombe bien, j'aime aussi les filles entreprenantes.
Je me baissai pour le ramasser, adressai un clin d'œil suggestif à l'intention des invités d'Ella qui s'étaient remis à hurler et m'en fis un drôle de bracelet afin de les exciter encore plus.
— Tu n'as aucune chance Michael. Tu n'avais pas de porte-bonheur, moi si.
Leurs cris résonnaient encore lorsque je fermai les yeux et commençai à jouer.
Le plus beau compliment qu'on m'ait fait dès le début de ma carrière, c'était que : je ne jouais pas de la musique, mais des émotions. On m'avait dit qu'une fois que je touchais le micro ou l'instrument, les gens cessaient d'écouter et ressentaient de préférence.
Une euphorie que je ne connaissais que sur scène s'empara de moi lorsque j'ouvris les yeux et que je découvris tous ces visages comme envoûtés, suspendus aux plaintes de ma guitare. Mes doigts en furent comme galvanisés et je redoublai d'ardeur.
Je jouais avec tout mon corps ; je le laissais parler. Là, il était excité et mon solo fut tout aussi fiévreux, enflammé, le genre à te donner envie de rouler à 200 km/h ; oser répondre à ton harceleur ; crier ton amour à la fenêtre de ta belle... Je me sentais audacieux, intrépide et l'exprimais à travers ma guitare par une série d'accords particulièrement complexes composés de bends (ou tirés) et d'accords de puissance.
Mes doigts calleux et mon médiator parcouraient la guitare avec une dextérité endiablée, acquise au fil des années. J'étais dans mon élément et connaissais un bonheur et une liberté absolus qu'il m'était rarement donné de ressentir hors de la scène.
Certains s'étaient mis à battre avec leurs pieds, une mesure en parfaite harmonie avec mon solo, et les autres ne tardèrent pas à suivre. C'était purement magnifique ! On était comme connecté au sein de ce grand tout qu'était la musique, alors qu'on se connaissait à peine. Et ce sentiment merveilleux de faire partie de quelque chose d'aussi magnifique était tellement extatique qu'il en donnait presque les larmes aux yeux.
Je leur souris, car oui, j'aimais ces moments de symbiose parfaite avec un public. J'aimais être sur scène et j'y passerais ma vie si je le pouvais.
Les dernières notes de mon solo résonnèrent longtemps dans la salle après que j'eus terminé et eus levé mon poing en l'air comme à la fin de chaque prestation. Je crus que le club allait exploser après cela. Ils faisaient presque autant de bruits que les amphithéâtres bondés auxquels j'étais habitué, alors qu'ils étaient au plus, trois cents. Le fait que c'était tous des ados devait certainement aider.
Ensuite, une bonne partie du public se mit à scander mon nom tandis que l'autre en faisait de même pour Michael. Je souris, nullement déçu, me tournai vers le musicien aux cheveux de feu et haussai les épaules.
— Il faut croire qu'on ne se débarrasse pas de toi aussi facilement Rivera, soupira-t-il avec une petite moue exaspérée en me tendant la main.
C'était quoi ça ? On était potes maintenant ? Je ne m'attendais pas vraiment à son geste, mais refuser signifierait que j'étais mécontent de la délibération du public alors que c'était totalement faux. Je lui serrai donc la main, puis il s'approcha comme pour me faire un câlin et me chuchota à l'oreille sur un ton d'avertissement :
— Je ne veux juste pas te casser la gueule devant Ella, le jour de son anniversaire. Ne va surtout pas croire qu'on est potes maintenant !
— Oh, mais je ne m'attendais pas à ce qu'on aille pisser ensemble, rétorquai-je d'un ton égal. Quant à me casser la gueule, va d'abord muscler les cintres que t'as en guise de bras ensuite, on pourra causer.
Suite à cela, on se tourna une dernière fois pour saluer le public avec des sourires éclatants, comme les meilleurs amis du monde.
***
— Tu t'en vas déjà ? s'éleva la voix de quelqu'un derrière mon dos dans le parking du club privé.
Je refermai la portière de la Mercedes de classe G et me tournai vers Michael. Je rassurai Grant qui était sur le qui-vive, d'un hochement de tête et le musicien rigola.
— Il ne marche donc jamais sans sa nounou ?
— Ce n'est pas de ma faute si mon label me trouve trop important pour me laisser sans protection, ripostai-je avec un petit sourire suffisant.
Il leva les yeux au ciel et souffla :
— Pf !
— Ouep !
— Donc, tu pars maintenant ? répéta-t-il, comme si la réponse l'importait vraiment.
Étrange !
Je n'allais pas vraiment partir. En fait, mon but était de l'attendre dans ma voiture, pour notre petite entrevue. J'en avais juste marre de rester à l'intérieur.
— C'est une fête d'ado, répondis-je. Ai-je l'air d'en être un ?
— Alors, allons en boîte !
Son comportement était de plus en plus mystérieux. J'arquai un sourcil dans un geste interrogateur et m'intriguai :
— Tu me proposes qu'on aille en boîte ? Toi ?
Il leva les yeux au ciel et commença à reculer.
— Ok, laisse tomber ! De toute façon...
— Non ! l'interrompis-je. C'est que...
Je laissai ma phrase en suspens et lui montrai mon alliance. C'était la première excuse à m'être passée par la tête. Il n'était pas question qu'il se sauve sans me donner les réponses que j'attendais !
Après ma réponse, il se tordit de rire, littéralement. Alors que mon mariage laissait bouche bée plus d'un, celui-là y trouvait un sujet de rigolade. Était-ce parce qu'il savait ? Comment était-ce possible ? J'étais curieux et effrayé en même temps. Cependant, je m'efforçai de garder une expression neutre. Quand il se fut calmé enfin, je soupirai :

— Bon ça va ! Grimpe.
Il s'installa du côté passager et je démarrai avec la berline de Grant sur les talons.
— Pourquoi cette attitude amicale tout d'un coup ? l'interrogeai-je en m'engageant sur l'autoroute.
— Amicale ? ricana-t-il. Tu rêves ! En fait, moi aussi, j'étais sorti pour partir. Mais ma voiture ne voulait plus démarrer, alors je m'étais dit que tu pourrais bien me déposer à l'Avalon. Après tout, tu me dois bien ça, vu que je t'ai rendu célèbre.
— T'en as pas marre de tout ça ? m'agaçai-je. Ça ne sert à rien ! De plus, je n'ai rien contre toi. C'est toi qui as commencé. Je suis même prêt à te pardonner le fait que tu m'aies fait espionner pour mon voyage de noces, affirmai-je avec une nonchalance feinte.
J'avais amené le sujet sur le tapis. J'allais enfin avoir des réponses !
— Que je quoi ? répéta-t-il, bizarrement troublé.
— Arrête ! Tu peux au moins l'avouer. Les cafards dans ton bus de tournée à San Diego, c'était moi.
— Fils de pute ! Je le savais ! s'écria-t-il, en tapant contre le tableau de bord. Qu'est-ce que je fais dans la voiture d'un tel enfoiré ? Ils n'ont pas tort, je me ramollis.
Eh, oui, notre polémique avait pris ce genre de proportion. On se faisait des tours, on se tendait des pièges... Certaines fois, ça pouvait même être carrément marrant. Rien que d'y repenser, j'éclatai de rire.
— Tu sais combien de temps, il a fallu pour qu'on s'en débarrasse totalement ? renchérit-il d'un ton accusateur. Je ne regrette vraiment pas les poissons morts dans ta loge à Houston.
— Je savais que c'était toi ! m'écriai-je à mon tour. Mais putain, qu'est-ce que ça empestait ! Je peux presque sentir l'odeur rien que d'y repenser. Gnark !
On se surprit à se marrer tous les deux comme deux vieux potes, ce qu'on ne serait jamais. Pourtant ça faisait tellement de bien de se relâcher un moment.
— Mais sérieusement, reprit-il lorsqu'il se fut calmé. Cette histoire pour ton voyage de noces ; j'ignore tout de A à Z.
— Quoi ? fis-je interdit.
Soit il était très bon acteur, soit il disait la vérité. Son visage reflétait une telle sincérité !
— Quoi que ce soit, j'y suis pour rien, renchérit-il avec sérieux. J'aimerais que ceux qui te détestent cessent de se cacher derrière mon nom. Je te hais et je l'assume, il est temps qu'ils fassent de même.
Je fronçai les sourcils et me plongeai dans une profonde réflexion. J'étais perdu ! Si c'était Michael, il l'aurait avoué. Comme il l'avait dit : il ne m'aimait pas, mais il ne l'avait jamais caché. Du coup, c'était qui ?
— Donc tu me détestes toujours ?
Il me fit signe de m'arrêter. Je n'avais même pas remarqué qu'on était déjà sur Vine street. Je me garai devant l'Avalon Hollywood, ce club particulièrement prisé par les célébrités. Il descendit de la voiture et pivota pour s'adresser à moi en gardant la portière ouverte.
— T'es bien naïf Rivera, dit-il de manière tout à fait désobligeante. T'as vraiment pensé qu'une soirée suffirait pour que tout soit derrière nous ? Pas étonnant qu'on t'ait passé la bague au doigt. Bon, tu descends oui ou non ?
— Finalement, je crois que je vais rentrer !
— Tu as peur de tromper ta petite femme ? rigola-t-il.
— Quelque chose comme ça, répondis-je calmement. Je me contente d'une seule nana désormais. Niquer les meufs de tout le monde devient vite lassant.
Il perdit son expression amusée et grommela :
— Et tu me demandes si je te déteste toujours ! T'as couché avec ma sœur, enfoiré !
— Non, je l'ai baisée, corrigeai-je nonchalamment, comme si je parlais d'un sujet particulièrement chiant. Elle était allongée à ne rien faire. Une vraie perte de temps ! L'expression « coucher ensemble » me semble donc un peu... surfaite.
Il referma la portière d'un coup sec et ce fut à mon tour de rigoler. On était donc de retour à nos échanges de piques.
Malheureusement, mon rire ne dura pas bien longtemps. Quelqu'un me détestait et était au courant pour mon secret. Ça devait sûrement être la même personne à m'avoir menacé avec cette lettre.
Mon mariage avait dû le surprendre et il s'était probablement rendu compte que cela rendrait ses révélations moins crédibles. Il lui avait donc fallu trouver des preuves pour démontrer que c'était un coup monté.
Cet homme sur le bateau les avait en main avant de se faire abattre. Mais pourquoi avoir accusé Michael ?
Et qui les lui avait volés ? Et pourquoi le tuer ?
Je sentis les prémices d'une migraine s'abattre sur moi, et soupirai en me massant les tempes. Il fallait que j'arrête de penser, mais comment ? C'était tellement déstabilisant de savoir que quelqu'un pouvait bousculer le cours de votre vie à n'importe quel moment.
Afin de me changer les idées, je composai de nouveau le numéro de Sara, et comme les fois précédentes, ce fut sans succès. Quand arrêterait-elle donc de m'éviter ?
Je déposai ensuite mon téléphone, mis le son à fond sur R.I.P 2 my youth de The Neighbourhood et accélérai dans les rues lumineuses de L.A. pour rentrer chez moi. La vitesse m'aiderait certainement à aller mieux.
J'arrivai chez moi sans récolter d'amendes, et en quittant le garage, je sifflotais en rêvant du bain paradisiaque que j'allais me couler pour évacuer tout ce stress. Cependant, en arrivant de la porte d'entrée de la maison, je me figeai net face à cet invité inopportun.
— Salut Rick ! débuta mon géniteur.

Rock Hard, Love HarderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant