🌟51. An interesting planning

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~ Point de vue de Sara ~


Rick s'était mis à taper du pied dans la voiture depuis l'instant où on y était monté. Il avait fini par surprendre mon regard insistant sur lui, et il me questionna de ses magnifiques yeux clairs mis en valeur par un col roulé noir, sous son long manteau sombre. Je lui répondis par un sourire complice qu'il me rendit, car on savait tous les deux ce qui le mettait dans un tel état d'impatience.
Il fallait être vraiment con pour ne pas anticiper le dénouement qu'on prévoyait pour notre journée, après tous ces moments magiques qu'on venait de passer.

On avait quitté la station de ski vers deux heures de l'après-midi, car on mourait de faim. Sous les conseils du moniteur, on était allé dans une petite auberge à la façade de pierre dont le souvenir resterait à jamais dans ma mémoire.
Pour y accéder, on avait dû traverser une petite allée, dans une cour boisée que je devinais verte en été. On n'était venu que pour le restaurant, qui me plut sur-le-champ, avec son décor lumineux, doté d'une touche de nostalgie et de romantisme. Les gens y étaient sympas, l'ambiance chaleureuse et notre fondue au fromage divin...
Pas mal de personnes y avaient reconnu Rick qui avait signé quelques autographes de bonne grâce ; en refusant toutefois les selfies. Peut-être ne voulait-il pas qu'ils soient publiés et qu'on découvre notre destination... En tout cas, les gens ne l'avaient pas mal pris et ils l'avaient vite laissé tranquille.
On était encore en train de manger en rigolant lorsque les artistes locaux firent leur entrée. Au nombre de quatre en total ; ils étaient montés sur la petite scène à l'avant et s'étaient mis à jouer une musique folklorique composée principalement d'accordéon et de contrebasse. Rick s'était figé quelques secondes avant de s'écraser le visage dans ses mains en pestant :
— Pitié non !
Les autres gens, par contre, avaient beaucoup eu l'air d'apprécier. Et en à peine quelques minutes, la majorité des personnes dans la pièce, avaient quitté leur siège et rejoint la petite piste pour gambader avec bonne humeur.
Leur danse s'effectuait principalement en sautillant, et ils rigolaient en tournoyant et changeant de compagnons presque toutes les deux secondes. Rick avait surpris mon regard amusé sur eux et il s'était mis à secouer frénétiquement la tête en signe de négation avant même que je ne parle.
— Non et Non ! Pas question.
— Ça a l'air amusant. S'il te plaît, l'avais-je imploré en joignant les doigts.
— Regarde-moi bien ! m'avait-il intimé en plantant son regard d'azur dans le mien. Sérieusement Sara ?
Mèche sur les yeux, piercing à l'arcade et à la lèvre inférieure, regard ténébreux et allure de mauvais garçon... Je l'avoue, il ne faisait pas très campagnard. Ce mec était né pour déchaîner des foules et poser sur des magazines. Mais qu'était-ce que la vie si on n'enfreignait pas les règles et allait au-delà des étiquettes qu'on nous collait ? Après tout, YOLO.
Je n'avais pas eu le temps de le convaincre, car un ado au visage sympathique était venu me proposer de danser. Rick m'avait jeté un regard noir lorsque j'avais accepté et je lui avais tiré la langue en allant sur la piste.
Je m'étais rapidement mis à sautiller et avais trouvé ça tellement drôle que je n'avais pas pu m'empêcher de rigoler. Quelques minutes plus tard, je m'amusais comme une folle après avoir changé de compagnons, plus de trois fois. Puis ensuite, j'avais senti quelqu'un tirer sur mon bras et déclaré au papy qui me servait de compagnon :
— Je la récupère.
Le vieil homme m'avait volontiers cédé à lui, puis était vite parti à la recherche d'une autre compagne. Le visage grave, Rick s'était exprimé d'un ton un peu trop autoritaire à mon goût :
— On y va.
— Pas avant que tu ne danses, avais-je exigé en enlevant ma main dans la sienne.
Il ne s'était pas déridé, au contraire, il semblait fulminer.
— On doit rentrer.
— Vas-y, danse ! Personne ne filme.
— Allons-y, la voiture est là.
— Non, avais-je refusé.
Il avait contracté les mâchoires en m'assassinant du regard, et sur ce, il avait tourné les talons. J'avais alors attrapé mon bonnet et mon manteau dont je n'avais pas vu l'utilité pour danser, ensuite, je lui avais emboîté le pas.
Quel têtu !
Il ne neigeait plus, mais les arbres dans la cour étaient saupoudrés d'une fine poudre blanche. L'air était froid et le sol recouvert d'une sorte de duvet où les talons de mes cuissardes s'enfonçaient légèrement à chaque pas. Contrairement à l'intérieur, tout ici était calme et reposé, jusqu'à ce que je rattrape Rick en l'interpellant :
— Hey, bad boy !
— Ce n'est pas drôle, avait-il grogné en pivotant pour me faire face.
— Fallait juste sautiller !
— Je n'en avais pas envie. Pourquoi tu ne peux pas comprendre ça ?
— Alors danse avec moi ici.
La voiture nous attendait derrière le large portail en bois. Il n'y avait personne d'autre dans la cour. La musique intérieure s'était faite lointaine, mais pour une raison que j'ignorais, je voulais vraiment danser avec lui.
Je m'étais rapprochée et avais noué mes mains gantées sur sa nuque. Il m'avait dévisagé, raide comme un piquet, mais je ne m'étais pas découragée pour autant.
— Vas-y, bad boy, l'avais-je nargué. Offre-moi cette danse.
Sa mâchoire avait tressauté sous l'effet de son agacement, mais il avait quand même déposé ses mains sur ma taille.
— À gauche, à droite, m'étais-je mis à chantonner avant qu'il ne me coupe sèchement :
— Ça va.
Ça ne m'avait pas dérangé, car bon gré mal gré, avait bougé. J'avais déposé ma tête au creux de son cou et soupiré de bien-être. On avait tourné encore et encore en nous balançant sur le rythme d'un slow inaudible. Lentement, ses muscles s'étaient détendus un à un. Puis il avait fini par se laisser aller complètement en me serrant plus fort contre lui.
J'avais incliné la tête en arrière pour le regarder et il m'avait menacé avec un léger sourire :
— Parle pas, sinon j'arrête !
— OK, je ne parle pas, avais-je promis sans parvenir à cacher mon rictus moqueur.
Il avait levé les yeux au ciel, puis les avait ensuite posés sur mon visage. Il m'avait regardé avec une drôle d'intensité dans le regard, comme s'il était en train de livrer un combat dans sa tête. Je connaissais cette lueur, il l'avait avant de m'embrasser à la station.
Je ne saurais dire ce qu'il aurait fini par décider, car j'avais choisi à sa place. Je m'étais haussée et avais déposé ma bouche sur la sienne. Il m'avait tout de suite répondu avec un soupir de soulagement et là, avait pris vie un baiser qui n'avait rien à envier à celui de Roméo et Juliette dans la piscine... Ou à l'un de ceux de Noah et Ally... Ou d'Ygritte et Jon Snow.
Rien d'autre ne comptait, rien d'autre n'existait... Juste lui, moi, l'hiver et ce baiser qui mériterait sa place dans les annales...
On avait fini par rejoindre la voiture, et désormais, on était dans le van, ma tête appuyée sur son épaule et son bras autour de moi. Il venait de demander au chauffeur d'accélérer lorsque je le taquinai :
— Hâte de rentrer à la maison, on dirait. Quelque chose d'intéressant en perspective ?
Il plissa les yeux et me dévisagea avec circonspection, comme s'il essayait de déceler où était le piège.
— Je ne sais pas, répondit-il tout simplement. Tu prévois quelque chose d'intéressant, toi ?
Comme j'adorais cette manie qu'il avait de se soucier de mon avis. Il veillait toujours à avoir mon accord avant de m'embrasser. Il m'avait allumé à mort, et là, il me demandait quand même si j'aimerais poursuivre tout ça à la maison.
Rick était magnifique, à tomber, sexy comme un diable. Pourtant, il avait vraiment l'air intéressé de savoir si je voudrais de lui lorsqu'on serait rentré. Je me sentais désirée et respectée en tant que femme, et ça me comblait de bonheur.
— T'as même pas idée, susurrai-je avec un clin d'œil coquin en réponse à sa question.
Il me fit un sourire sincère, d'une blancheur éclatante, rehaussée par son labret, digne d'une pub de Colgate. Ensuite, il m'embrassa le haut du crâne et me serra fort contre lui. On savait tous les deux ce qui allait se passer lorsqu'on arriverait à la maison et ma culotte était humide rien que de l'anticiper.
Je savais que la veille, j'avais promis qu'il ne m'aurait pas. Mais bon, comme disait l'adage : il n'y avait que les idiots qui ne changeaient pas d'avis. Je n'avais plus envie de lutter. Je n'en avais plus la force. Et pourquoi m'escrimerais-je encore d'ailleurs ?
Je voulais dire, il faisait tout pour se rapprocher de moi. S'il ne s'agissait pas d'un réel intérêt, quelle autre raison aurait-il d'agir de la sorte ? Il pouvait avoir qui il voulait après tout. En plus, on avait déjà couché ensemble ; ça ne pouvait pas être juste pour le sexe. Et s'il m'aimait vraiment, en fin de compte ?
Il y avait une petite voix dans ma tête qui me criait que j'étais une idiote. Mais elle ne comprenait pas que j'en avais marre. Tout avait l'air si parfait désormais. Je n'avais aucune envie de tout gâcher. Pour quelqu'un qui prônait la philosophie YOLO, j'avais pas mal fui ces derniers temps. Mais c'était fini. J'avais capitulé : j'allais me donner entièrement à lui. Qu'avais-je à perdre finalement ? Mon cœur ? Ce ne serait quand même pas la première fois qu'il serait brisé.
— Tu vas souffrir, me souffla ma conscience à ce moment-là.
— Je l'aime, putain, rétorquai-je. Arrête de me pourrir la vie. On va rentrer à la maison et baiser comme des bêtes. Et toi, petite voix chiante, tu vas nous regarder et la fermer.
— Salope !
— Laisse-moi vivre !
— Pétasse !
— J'accepte, assurai-je pour la faire taire. Maintenant fous-moi la paix.
— Sale pute !
Sans prévenir, je me hissai sur les cuisses de Rick et l'embrassai à pleine bouche en agrippant sa nuque. S'il en fut surpris, il ne le démontra pas, et ses mains se mirent de suite à chercher un chemin sous ma marinière. Je savais que seul lui pouvait faire taire cette conne, et ça fonctionna à merveille. Le bourdonnement de ma conscience se tut dans ma tête, car celui de mon désir l'avait outrepassé.
Notre baiser fut tellement intense, tellement torride que je finis par oublier qu'on était encore dans une voiture. Ce fut la voix timide de Leon, notre chauffeur, qui nous ramena à la réalité.
— Quoi ! grogna Rick visiblement furieux qu'on nous ait interrompus.
— Je... Je... crains qu'on ait une panne, bégaya l'homme avec un début de calvitie.
Quoi ? Ce n'était pas possible ! Je bouillonnais de désir. J'avais envie de rentrer à la maison. Merde ! Sérieusement, Dieu ? Pourquoi maintenant ?
— Une autre voiture viendra nous chercher. Je suis désolé, s'excusa le Suisse avec un regard fuyant dans le rétroviseur.
Mes yeux croisèrent ceux de Rick dont notre poisse avait laissé tout aussi interdit.
— Ils viennent nous chercher quand ? demandai-je d'une voix presque implorante.
— Une quinzaine... Vingtaine de minutes, nous informa Leon avec hésitation.
— Tu te fous de moi là ? s'étrangla Rick qui était dur sous moi comme un bloc de glace. C'est quoi cette panne ? Je ne peux rien y faire ?
— Non, l'un des pneus est fichu et il n'y a pas d'autre de rechange.
Pour putain de quoi ? C'était quel genre de guigne, ça ? Et pour couronner le tout, j'avais une envie pressante d'uriner.
— Je veux faire pipi, annonçai-je d'une voix traînante, sans savoir pourquoi.
— Je suis désolé, balbutia le chauffeur. Je... Je peux demander dans l'une des maisons pour vous. Je reviens.
On était dans une rue tranquille avec des habitations de style traditionnel qui avaient l'air de toutes se ressembler avec leurs toits blancs de neige.
— C'est pas vrai ! grommela Rick dont j'occupais encore les cuisses.
— Tu sais ce qu'on dit, plus l'attente est longue, meilleur est le résultat, tentai-je d'alléger l'atmosphère alors que moi aussi je fumais intérieurement.
Le chauffeur revint avant que mon compagnon ne réponde, et il m'informa :
— Quelqu'un accepte de vous laisser faire votre besoin.
— Tu veux vraiment y aller ? voulut s'assurer Rick d'une expression inquiète.
— J'ai pas trop le choix, l'embrassai-je au coin des lèvres avant de descendre.
Une femme d'âge moyenne m'accueillit avec un sourire avenant et me conduisit jusqu'aux toilettes. Je l'en remerciai et lorsque je terminai, je remontai mon jean et me lavai les mains en me regardant dans la glace de la petite salle de bain. J'aimais trop le nouvel éclat de mes yeux d'amoureuse. J'avais l'air... heureuse.
Je sortis ensuite et remerciai encore une fois mon hôtesse qui parlait uniquement français et allemand. J'étais sur le pas de la porte lorsqu'elle me rappela pour me demander quel était le problème de la voiture. Je lui racontai notre mésaventure, et elle nous invita à prendre le thé, le temps qu'on vienne nous chercher.
Sa gentillesse fit taire ma méfiance et je filai en avertir Rick qui n'accepta qu'après maintes insistances de ma part. La femme qui me confia s'appeler Lena, reconnut Rick sans pouvoir se rappeler où elle avait déjà vu sa tête.
Je lui informai que c'était un chanteur sans donner plus de détails et elle nous fit asseoir dans un salon de style scandinave avec une cheminée non allumée.
La maison n'était pas très grande. Le salon était attenant à la salle à manger ainsi que la cuisine, où on pouvait voir Lena en train de préparer du thé.
— Viens là, m'intima Rick en ouvrant un bras.
Je m'appuyai sur son torse et il m'enlaça en m'embrassant le front. Des chairs de poule se formèrent sur tout mon corps, lorsqu'il souffla près de mon oreille :
— Elle parle anglais ta nouvelle amie ?
— Euh, non ! hésitai-je en essayant de deviner où il voulait en venir.
Perplexe, je levai les yeux vers son visage et découvris un sourire pervers en travers de celui-ci. J'aurais dû savoir qu'il avait une idée tordue, avant même qu'il ne reprenne assez fort pour être entendu par Lena :
— Donc elle ne comprendra rien si je dis que je te prendrai dans tous les sens quand on arrivera à la maison ?
— Ne fais pas ça ! l'implorai-je suite au looping de mon cœur.
Il n'avait pas le droit de jouer à ça alors qu'on était en présence d'autrui. Je lui étais beaucoup trop réceptive. Me chauffer alors qu'on était bloqué ici serait de la torture pure et simple. Mais à mon grand dam, il n'en avait pas encore fini, car il reprit sur le même ton lascif :
— Elle ne saisira pas un seul mot si je dis que j'ai envie de te baiser contre la vitre panoramique du chalet, dès l'instant où je l'ai vue ?
J'avais la gorge sèche et tout d'un coup, malgré la douce température de la pièce, j'avais chaud.
Je croisai mes jambes afin d'exercer une pression sur mon clito qui s'était mis à battre sous l'effet de mon désir, puis je répliquai d'une voix enrouée :
— Ça y est ! T'as réussi : ma culotte est trempée.
— Et ça ne fait que commencer, me promit-il à l'oreille. J'ai des projets pour toi, ma belle. Je vais te faire jouir tellement de fois que le seul mouvement que pourra faire ton corps, c'est tressauter sous les spasmes de tes orgasmes. T'es un futur légume, Sara...

Rock Hard, Love HarderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant