TW : évocation drogues
— Allô ! J'ai besoin de parler au docteur Lesly.
Appuyé contre le capot de ma voiture ; sur la route déserte du mont Lee, non loin du célèbre panneau d'Hollywood, je tapais nerveusement du pied en laissant mes yeux dériver sur la ville de Los Angeles en contrebas.
Cependant, ni le paysage d'or rosé de la cité des anges en cette fin d'après-midi, ni l'amalgame de gratte-ciels qui s'élevaient au centre de la ville n'arrivaient à m'émerveiller. J'étais trop nerveux pour ça ; et la réponse de la réceptionniste ne fit rien pour améliorer mon état :
— Désolée, le docteur Lesly est en vacances pour le moment. Mais je peux vous...
Je coupai l'appel sans plus de cérémonie et laissai tomber le téléphone sur le capot. Je tirai ensuite un dernier coup sur mon joint et écrasai mon énième mégot sous mes boots dans un soupir. La beu me détendait ce jour-là, mais à peine.
C'était bien ma veine ! Le docteur Lesly était la seule psy avec qui je m'autorisais à parler. C'était une Asiatique de la trentaine au visage sympathique qui dégageait une forte aura de bienveillance. Cela faisait près d'un an que je ne l'avais pas contacté, tout simplement parce que cela faisait près d'un an que je n'en avais pas ressenti le besoin.
Pourtant, ce jour-là, je me sentais de nouveau sombrer. Cette angoisse, cette colère viscérale refaisaient toutes les deux surface, et j'avais peur. Je savais ce qui les accompagnait toujours et j'appréhendais la suite. Aurais-je vraiment la force de résister jusqu'au bout, malgré la promesse que je m'étais faite ? L'appel de l'héroïne et de l'ecstasy, n'aurait-il pas de nouveau raison de moi ?
Ça faisait tellement longtemps que je n'y avais pas pensé. Je m'en étais même cru totalement guéri. Mais le docteur Lesly avait raison : une fois qu'on tournait le dos à drogue, on s'engageait dans une guerre éternelle dont on ne pouvait jamais être sûr de sortir indemne. La tentation pouvait somnoler quelque temps, mais jamais disparaître complètement.
J'avais besoin de parler à quelqu'un. Je voulais qu'on m'écoute sans me juger, mais j'étais seul. Daphney ne serait certainement pas d'humeur à écouter mes états d'âme. Et je n'avais pas du tout envie d'expliquer tout cela à Marcos ; encore moins à Sara.
D'ailleurs celle-là, il y avait des chances qu'à l'heure même où on parlait, elle échafaudait un plan pour me couper la tête. J'avais déchiré son stupide contrat à la minute où j'en avais lu les grandes lignes. Et c'était comme si elle avait anticipé ma réaction, car elle avait mis une menace tout en bas de la page : « Si tu ne respectes pas les règles ou si tu déchires cette feuille, tu vas souffrir. »
J'avais ri et réduit la feuille en lambeaux. Malheureusement, malgré mon acharnement sur la plume, je n'avais pas pu briser celle-ci. Saleté de stylo en fer ! Du coup, de l'avais tordue et laissée sur le tas de papier.
Bon, j'avoue, je pouvais être un vrai taré de temps en temps. Tordre la plume n'était pas vraiment nécessaire, mais je voulais que le message soit clair : je ne signerais jamais.
Je savais qu'elle me le ferait payer, mais je m'en foutais un peu. Je n'allais quand même pas accepter de rester loin d'elle, de ne lui adresser la parole que si ça avait un rapport avec notre contrat, ou d'autres conneries du genre... Je la voulais, merde ! Et pas que dans mon lit.
J'étais gay. Je trouverais toujours un corps ferme et dur plus attirant que la plastique d'une pin-up. Un torse sculpté aurait toujours plus de chance de capter mon regard qu'une paire de boobs... mais uniquement quand ce n'étaient pas ceux de Sara.
Je ne comprenais pas ce phénomène, et j'avais arrêté de me questionner là-dessus. Je savais juste que je la voulais, plus que je n'avais voulu personne. C'était plus que sexuel, c'était... essentiel.
J'avais fait le mauvais choix en choisissant Marcos ; j'en avais conscience désormais. Mais alors comment allais-je m'y prendre pour prouver à Sara que je valais mieux que ce qu'elle pensait de moi. Et au fond, valais-je mieux que ce qu'elle pensait de moi ?
J'étais vraiment paumé ! Avant, je fuyais toujours devant mes problèmes. Les raccourcis avaient longtemps été ma spécialité. Du coup, lorsque ça devenait trop dur, je ne savais pas vraiment comment gérer. La seule solution qui me semblait envisageable, c'était de retourner à mes vieilles habitudes : je ressentais alors l'appel de la drogue. Je luttais encore, mais je ne supportais vraiment pas d'être submergé de problèmes.
La date de la sortie de l'album approchait à grands pas, et avec elle, celle de la tournée mondiale. Je n'avais vraiment pas envie de la faire, et sans ecstasy, je paniquais d'avance.
Les nuits blanches, l'effort, ça ne me dérangeait jamais quand quelque chose me passionnait. Je me rappelais les longues heures que je passais à répéter afin de me perfectionner à la guitare ; les cours de chant qui n'en finissaient jamais ; la persévérance qu'il m'avait fallu afin de maîtriser parfaitement mon instrument. Cependant, pas une seule fois, je ne m'étais plaint. Au contraire, même crevé, j'avais été heureux de chaque progrès.
Pourtant, cette tournée me fatiguait d'avance, tout simplement parce que n'étais pas vraiment à fond. Presque toutes les chansons ne me disaient rien qui vaille. C'était fou, non ? Le premier hater de mon album, c'était moi.
Quatre putain de disques et on dirait une quadrilogie. Aucune nouveauté, les mêmes sujets, sous prétexte que c'était ce qui faisait vendre : sexe, colère, douleur... Point final. J'arrivais plus à m'immerger complètement dans les chansons et je crois que mon équipe l'avait remarqué. Je criais sur tout le monde, les accusais de mal jouer, alors que le problème, c'était moi.
Je voulais chanter sur des sujets qui me tenaient vraiment à cœur ; je voulais évoluer en tant que compositeur. Même si j'échouais du premier coup, alors j'apprendrais, ça ne me dérangeait pas. Cependant, personne ne voulait me laisser ma chance et j'étais de moins en moins impliqué dans cet album, ce qui bien sûr pourrait avoir de graves conséquences pour tout le monde.
J'avais essayé tellement de fois de leur faire entendre raison ; de leur dire que les gens allaient finir par se lasser. Les réponses avaient été différentes, mais le message était continuellement resté le même : « T'as une voix exploitable, les gens te trouvent intéressant, tu rapportes de l'argent, mais tes compositions sont à chier. Chante ce qu'on te donne et basta ! »
Je n'étais pas heureux. Vraiment, ça n'allait sur aucun point de ma vie.
Avant, je ne me serais pas posé trop de questions, j'aurais avalé quelques cachets, fait comme si tout allait pour le mieux et aurait continué à jouer mon rôle comme un brave petit soldat. Mais là, les interrogations ne cessaient de fuser dans mon esprit ; à commencer par pourquoi je continuais tout ça ? N'y avait-il vraiment pas d'autres alternatives ?
Sincèrement, l'idée de kidnapper Sara et me sauver avec elle dans un petit coin du monde où personne ne nous reconnaîtrait devenait de plus en plus tentante. Je m'en foutais si elle me gueulait dessus ou se débrouillait pour transformer notre séjour un enfer ; j'avais l'impression de faire du surplace ici, et ça me gonflait.
Dire que je me croyais égoïste ces dernières années ! Pourtant, pas une seule fois, je n'avais vraiment pensé à moi-même ; plus principalement à mon bien-être. Qu'est-ce qui me rendait sincèrement heureux ? Je n'avais même pas à trop réfléchir, la réponse me paraissait évidente : c'était la musique et la boule de feu aux yeux verts.
Alors qu'est-ce qui me retenait ?
Encore une fois, j'avais la réponse : pour commencer, trouver les couilles de dire à Marcos que c'était fini. Sur le long terme, ce serait mieux pour lui, mais je ne pensais pas que j'aimerais voir son visage quand je le lui annoncerais. Ça lui ferait vraiment mal, et ça ne me plairait aucunement, car je tenais beaucoup à lui malgré tout.
Dis plutôt que t'as peur qu'il se venge en déballant tout à-propos de votre relation.
Bon d'accord, ça aussi. Et là, je vous vois venir et dire qu'il était où le problème. Eh bien le voilà : JE NE VOULAIS PAS ! Pour vous ça paraissait peut-être facile ; vous ne comprendrez donc jamais à quel point j'avais peur. Ma vie était merdique, mais j'en avais l'habitude. Je ne voulais pas que cette révélation vienne tout chambouler et je ne voyais pas pourquoi je prendrais ce risque. Je n'arrivais pas à l'accepter. C'était comme si mon cerveau rejetait l'information. J'en avais honte. Je refusais de croire que ce type qui prenait son pied avec un mec, c'était moi.
Était-ce à cause de ce que j'avais enduré à l'école ? Ou à cause de mes anciens cours barbants de catéchisme ? Je ne saurais le préciser. Je ne comprendrais peut-être jamais pourquoi quelque chose qui faisait partie de moi me rebutait autant. Mais voilà, rien que d'y penser, j'avais la tête qui tournait. Je refusais d'admettre que toutes ces années où je sautais de fille en fille avaient été un mensonge. Je le savais tout au fond de moi, mais je ne supporterais pas d'avoir à l'admettre.
Ça avait été plus facile d'être ce mec cool à l'école ; plus facile d'être un connard. Je n'étais vraiment pas prêt pour les complications que risquerait d'apporter le fait de dévoiler ce détail de ma vie au monde entier.
Alors c'est pour ça que tu as choisi d'aimer Sara ? Parce que c'est facile ? me souffla une petite voix qui ressemblait drôlement à celle de Daphney.
Déjà pourquoi ma conscience avait-elle la voix de cette chieuse ?
Peut-être parce qu'on te dit toujours la vérité en face, telle que tu l'évites.
Attendez, mais je n'avais rien choisi. L'aimais-je en fin de compte ? Pour de vrai ? C'était ça ? J'aimais Sara ? J'étais amoureux ?
J'avais recommencé mes aller-retour et mes séances de tirage de cheveux. Ça ne pouvait pas être ça !
Alors quoi ?
Merde, je l'aimais ! J'aimais la seule fille à m'avoir ordonné de ne plus l'approcher. Un rire hystérique s'empara de moi devant l'ironie de la situation. Mon cœur battait trop vite, j'étouffais. Oh putain ! Je n'en revenais pas. Comment ? Quand ? Je... merde !
Mon téléphone, qui s'était remis à clignoter sur le capot de la voiture, interrompit mes cent pas et je l'attrapai afin de vérifier qui était derrière cette notification. Ça avait intérêt à ne pas être Maryse. Oui, j'avais raté une séance de photo promotionnelle, et puis quoi ?
Peu importait qui ce serait, j'étais certain d'une chose : cette personne allait me servir d'exutoire. À ma grande surprise, ce ne fut pas Maryse ni Jason, mais Tom, un mec avec qui je faisais la fête à l'époque et que je n'avais pas entendu depuis un bail.
Mon téléphone ne s'arrêta pas de vibrer après cela. Il n'y eut pas que mon vieil ami. Je recevais des tas de snaps où les gens se foutaient de ma gueule ou plus particulièrement, de mon ancienne gueule.
Je vais tuer Daphney !
Je démarrai tellement vite que mes pneus crissèrent sur le sentier en terre battue de la colline, tandis que je laissais un gros nuage de poussière dans mon sillage. En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, j'étais dans le quartier élitiste de Pacific Palisades, devant la barrière en fer forgé qui protégeait la propriété de style méditerranéen de la traîtresse.
— Daphney, ouvre cette putain de barrière. Daaaaaaphney ! criai-je après avoir massacré la sonnette.
Une voix me pria de baisser le ton et j'aboyai un « ta gueule » à son propriétaire. Ces vieux croûtons de Pacific Palisades ! Ce quartier était rempli de vieux. Ces mêmes canailles qui appelaient la police à l'époque, quand je profitais des voyages de mon père pour organiser des mégas soirées.
Je frappai encore plus fort la barrière et Daphney finit par apparaître, les cheveux dans tous les sens, une expression très peu avenante sur le visage.
— Tu rigoles ? m'exclamai-je en la détaillant. Dix-sept heures ? En peignoir ? Les paupières gonflées ? Tu viens de te réveiller ou quoi ?
— J'ai passé une audition ce matin, expliqua-t-elle d'une voix pâteuse en se passant les doigts dans ses cheveux ébouriffés. Je suis fatiguée.
— Tu es toujours fatiguée ! soulignai-je avec un soupir. Une audition pour quoi ? m'intriguai-je malgré mon désir de la pendre.
— Pour un rôle dans un film, idiot. Je ne veux pas aller à l'école, Rick. Il faut bien que je gagne ma vie. Ces partenariats sur Instagram ne sont même pas assez pour me payer le dernier sac Prada. Et je projette de retourner en Grèce bientôt ; j'ai besoin de vacances !
— Des vacances pour être une chieuse ? Je pensais que c'était un métier à plein temps.
— Tu me lâches, OK ? rouspéta-t-elle en se croisant les bras sous la poitrine dans un geste agacé.
— Tu devrais peut-être y songer d'abord ! rétorquai-je en me rappelant le sujet de ma visite. C'est quoi cette histoire, Daphney ? D'abord, tu m'envoies Dant, maintenant ça. Pourquoi t'as posté cette vieille photo de moi ? Tu sais bien que je la déteste. Et pourquoi tu m'invites pas à entrer, bordel ? tonnai-je en réalisant que j'étais encore dans la rue.
— Non ! articula-t-elle froidement, d'un ton presque blasé.
— Non ? m'étranglai-je, abasourdi.
Elle ne répondit pas et se contenta de me dévisager avec une expression de défi sur le visage. Je n'en revenais toujours pas qu'elle m'ait refusé d'entrer ! Quelques secondes plus tard, une voix s'éleva derrière son dos, coupant court à notre affrontement visuel :
— Daphney, je ne trouve pas le beurre.
— Mais je reconnais cette voix, m'écriai-je, stupéfait. Attends, tu....
— Non, non, me coupa-t-elle en voulant me faire barrage de son corps.
Je la saisis par les épaules, la fis facilement pivoter et pénétrai dans la cour dotée d'un magnifique jardin, malgré ses protestations et ses coups sur mon bras. Je haussai les sourcils en découvrant Ty sur la galerie, tout de noir vêtu comme à son habitude avec... une spatule à la main ? Il cuisinait pour Daphney ? Quel épisode avais-je raté ?
— Rick, souffla-t-il, le regard fuyant, visiblement mal à l'aise de me voir là.
— Vous deux ! Vous... m'exclamai-je, amusé, en faisant l'aller-retour entre eux avec mon index.
— Il... Ty m'aidait juste avec... ma douche, baragouina Daphney d'un ton peu convaincant.
— Hum ! Ty, t'as un peu de rouge à lèvres sur le menton, affirmai-je en les observant attentivement tour à tour.
Daphney baissa les yeux et se mordit la lèvre inférieure tandis que Ty vérifiait de ses doigts si effectivement, je disais vrai. Je les avais eus !
— Je vois très bien à quoi il t'aidait, Daph, éclatai-je de rire.
— Je rentre, articula faiblement le guitariste en détalant rapidement, comme s'il aurait tout donné pour pouvoir se téléporter.
— C'est quoi le problème ? m'intriguai-je, désarçonné par leurs attitudes respectives. Et pourquoi t'as pété un câble quand il gardait K-pop si vous vous connaissez si bien ?
— On ne s'entend pas très bien... C'est compliqué. Je n'ai pas envie d'en parler, trancha la blonde en se passant les doigts dans les cheveux, tout en évitant mon regard.
Ils étaient adultes, non ? Pourquoi avais-je l'impression qu'ils étaient gênés d'avoir été surpris ensemble ? Mais bon, ce n'étaient pas vraiment mes oignons.
— OK, repris-je en élevant la voix d'agacement. Et pourquoi il y a cette photo de moi avec mes stupides lunettes et mon appareil dentaire sur ta putain de story Instagram ? On se fout de ma gueule depuis tout à l'heure. Et pourquoi tu m'as envoyé Dant ? renchéris-je, de plus en plus furieux.
— Pour ça, tu n'avais qu'à pas oublier mon anniversaire, imbécile, cracha-t-elle avec mépris. Tout le monde m'a souhaité une bonne fête, sauf toi. Et si ce jour-là tu avais daigné regarder ma putain de story comme tu dis ; peut-être que tu aurais pu t'en rappeler.
Oh mon Dieu ! Octobre... oh putain... 15 octobre... merde, son anniversaire. C'était la veille !
— Et ça ne fait que commencer, me promit-elle, les yeux lançant des éclairs. Ne dis même pas que tu es désolé !
Elle me planta là et grimpa les escaliers pour rentrer chez elle. Je n'essayai même pas de la suivre, j'avais trop honte.
J'étais vraiment désolé. Elle ne m'aurait jamais fait un coup pareil. Elle risquait vraiment de me le faire payer longtemps. Les anniversaires étaient toujours très importants pour Daphney.
— J'ai des contacts à Hollywood, tentai-je de l'acheter avant qu'elle ne referme la porte.
— Je ne veux pas de ton aide, cria-t-elle depuis la maison.
— D'accord, je t'offre ce voyage en Grèce, m'exprimai-je assez fort pour me faire entendre depuis la cour.
— Mets les billets là où je pense, rétorqua-t-elle tout aussi fort.
— Un nouveau chien ? Tu pourrais l'appeler R'n'B, proposai-je en désespoir de cause.
— Va te faire foutre !
— Pardonne-moi, Daph, l'implorai-je. J'étais occupé.
Elle ne répondit pas cette fois et revint une minute plus tard avec une enveloppe jaune qu'elle me plaqua violemment sur le torse.
— C'est quoi ? m'intriguai-je en la récupérant.
— Depuis le temps que j'ai à te remettre ça ! Tu te débrouilles toujours pour me mettre en colère et je finis par oublier, débita-t-elle, furibonde. Elle prit ensuite une longue inspiration et ajouta plus calmement : J'ai passé du temps avec ton père. J'ai fouillé là où je ne devais pas, comme d'habitude. En tout cas, j'ai découvert ça et je pense que tu dois savoir.
— OK, mais c'est quoi ? répétai-je, de plus en plus captivé.
— Ta famille, Rick, jeta-t-elle d'une drôle d'intonation avant de me laisser là, le cœur battant à plein régime.
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Rock Hard, Love Harder
Tiểu Thuyết ChungRick Rivera est une superstar du rock adulée de toutes. Mais le ténébreux chanteur cache un lourd secret... *** Pour protéger sa célébrité et son homosexualité, Rick accepte de conclure un faux contrat avec Sara suite à un concours de circonstances...