⭐58. Tentation

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La date de sortie de l'album approchait un peu plus à chaque jour qui passait, mais j'avais de moins en moins peur, car je bossais comme un malade et étais presque satisfait des résultats.
Je travaillais désormais sur la dernière chanson. Celle que j'avais écrite pour Sara ; la seule qu'on m'avait autorisée à placer sur l'album.
J'étais de bonne humeur, car c'était en même temps l'anniversaire de cette dernière. Et lors de notre dernier appel, elle m'avait certifié passer jusque-là une journée de rêve.
Cependant, j'avais quand même hâte de rentrer pour m'en assurer par moi-même.
Je lui avais apporté son petit-déj au lit, ce matin-là. Bon, c'était Nan qui l'avait préparé, mais c'était le geste qui comptait, non ? De plus, le large sourire qu'elle m'avait fait, indiquait clairement que j'avais tapé droit dans le mile.
Je voulais vraiment que son anniversaire soit inoubliable ! J'avais deux jours plus tôt, fait des démarches pour une virée en hélico au-dessus de L.A., mais l'entreprise m'avait annoncé ce matin même qu'ils avaient un petit problème avec leurs appareils.
Après avoir gueulé pendant plus d'un quart d'heure, Lara avait réussi à me faire entendre qu'offrir une journée au spa à la dame du jour serait tout aussi bien. Ça avait donc été le centre de soins pour elle, mais je m'étais promis qu'un jour ou l'autre, on ferait cette excursion en hélicoptère.
Ensuite, même après mille réflexions, je n'avais toujours pas deviné quel présent la toucherait vraiment. Puis finalement, en me rappelant de son obsession pour les fringues aux motifs fleuris, j'avais opté pour le plus gros bouquet que j'avais vu de ma vie ; accompagné d'une autre rose qui elle, était incapable de se faner... J'avais aussi ajouté quelques autres petits cadeaux, en espérant qu'ils lui plairaient. Du coup, j'étais impatient de voir sa réaction face à face.
Je rentrai fatigué ce soir-là, mais j'étais quand même de bonne humeur, car Lara AKA ma sauveuse, avait réservé, à moi et à Sara, une table dans un restaurant chic où un dînerait dans le noir. Je ne savais pas pourquoi cette idée m'excitait autant. Peut-être parce que je savais que ma chère épouse aurait quelque chose de cochon à commenter ou à faire entre les fourchetées, ou alors, ce serait moi... Qui sait ?
En tout cas, j'avais hâte. Je me déshabillai donc et pris une douche à la quatrième vitesse afin de ne pas être en retard.
J'attachais les boutons de manchette de ma chemise sortie spécialement pour l'occasion, lorsque je remarquai ma co-habitante grâce au large miroir du dressing, en train de me reluquer sans ménagement.
— Hey ! souris-je à son reflet.
— Hey ! répondit-elle sur le même ton.
Je fronçai les sourcils en détaillant sa tenue qui était tout sauf adaptée pour un restau chic. Pourquoi diable était-elle en peignoir et en pantoufle ?
— Tu ne t'habilles pas ? On a réservé pour vingt-deux heures.
— Je n'irai pas, m'annonça-t-elle en se rapprochant.
— Quoi ? m'angoissai-je. Tu as passé une mauvaise journée ?
— Noooon ! Je me suis faite pourrie gâtée. Merci d'ailleurs, m'embrassa-t-elle au coin des lèvres avant de nouer ses mains sur ma taille.
Elle bascula ensuite la tête pour croiser mon regard et renchérit avec le même enthousiasme :
— J'ai mal aux joues tellement j'ai souri. Rick, sérieusement, cinq-cents fleurs ?
— J'ai demandé leur plus gros bouquet...
— Et ces bottines Christian Louboutin en édition limitée. Oh mon Dieu ! couina-t-elle.
— Elles étaient faites pour toi, confirmai-je avec un sourire satisfait devait son expression extasiée.
— Et la rose en or ?
— Parce que tu le mérites, assurai-je en lui embrassant le haut du crâne. Je ne savais pas trop quoi offrir. Je...
— C'était parfait, je te le promets. Et tu m'as acheté d'autres pantoufles tête de cochon ? Putain, comment pourrais-je ne serait-ce que t'égaler pour ton anniversaire ?
— Ça n'explique pas pourquoi, tu ne veux pas aller au restau, objectai-je sans relever son dernier commentaire.
— Tu es fatigué, argua-t-elle en faisant la moue.
— Sara, c'est ton anniversaire ! De plus, je ne suis pas si épuisé que ça.
— Alors chante pour moi.
— Quoi ? m'intriguai-je.
— C'est tout ce dont j'ai besoin pour rendre cette journée parfaite. Installe-toi derrière le piano et chante-moi une chanson.
Mais et notre dîner alors ? Et qu'allais-je lui chanter ? Ma mine perplexe dut la décontenancer, car elle s'empressa d'ajouter :
— Si... Si tu veux pas, je comprendrai.
— C'est ton anniversaire, ma belle. Tes désirs sont des ordres, soulignai-je avec une petite révérence.
Elle m'offrit ensuite le plus beau des sourires et je sus alors que j'avais fait le bon choix.
— Je vais me changer, je reviens, annonçai-je.
— Non, s'opposa-t-elle. T'es parfait comme ça.
Je n'aimais pas vraiment les costards ; bien que je n'avais pas encore enfilé le smoking. Mais je serais allé vite fait enlever ma chemise sombre. Cependant, comme Sara aimait, j'en retroussai juste les manches et la déboutonnai au niveau du cou, avant de m'installer derrière le grand piano à queue.
— Je peux grimper dessus ? m'interrogea-t-elle.
— On dirait que c'est un vrai kiff pour toi, soupirai-je.
Oui, j'étais toujours sensible au sujet de mes instruments de musique. Mais ce n'était pas comme si Sara attendait vraiment mon avis. Elle s'y était déjà installée.
— T'es nue sous ton peignoir ? m'informai-je, intéressé.
Elle remua les sourcils d'un air coquin qui ne fit qu'attiser ma curiosité.
— Sara ! la pressai-je.
— Tu le sauras à mesure que tu joueras.
— Quoi ?
— À mesure que tu joueras, j'enlèverai mon peignoir, répéta-t-elle d'un ton chargé de sous-entendus. Tu pourras constater par toi-même.
— Putain ! Comment veux-tu que je joue alors que tout le sang de mon corps et de mes mains a déjà afflué quelque part d'autre ?
Elle me sourit d'un air complice et susurra :
— Tu trouveras la force, t'es un brave garçon.
Elle innovait toujours de nouvelles façons de me tourner la tête. Jamais je ne pourrais me lasser de cette fille ! Monica et ses conjectures pouvaient aller au diable. J'aurais toujours envie d'elle, comme en ce moment où ma queue menaçait de faire sauter le zip de mon pantalon.
Sara était vraiment l'exception qui confirmait la règle. Mon exception...
— Tu veux que je chante quoi ? l'interrogeai-je en m'éclaircissant la gorge.
— La chanson que tu m'as chantée au mariage.
— Vraiment ? m'étonnai-je.
Elle acquiesça et je trouvai ça complètement dément. Ce jour même, on en avait enregistré l'instrumental au studio. Je connaissais donc les accords sur le bout des doigts, sans mauvais jeu de mots.
— OK, acceptai-je.
Couchée sur le ventre, le visage reposant sur ses mains, elle balançait ses jambes en me dévisageant avec un petit rictus lascif. Ensuite, elle dénuda lentement l'une de ses épaules en repoussant le peignoir de manière tout à fait aguicheuse.
— Au cas où t'as encore besoin de motivation...
Il n'y avait aucun signe attestant la présence d'un soutien-gorge. Donc j'avais vu juste ; elle était nue en dessous. J'avais brusquement la gorge et la bouche sèche, mais aussi, j'avais de plus en plus de mal à penser à autre chose. Cependant, je trouvai quand même le courage de m'infliger une claque mentale et de commencer à jouer.
Exception comme je l'avais renommé, était la seule ballade romantique de l'album. Il différait totalement de mes morceaux connus du public. D'ailleurs, celui-ci commençait par une longue introduction jouée à la guitare acoustique, que j'interpréterais moi-même sur scène.
Au piano, les sons étaient toujours beaucoup plus riches et doux. Il ne me fallut donc pas beaucoup de temps avant de me perdre dans cet univers parallèle et enchanté, dont seule la musique détenait la clé.
Je n'étais toujours pas aussi doué que Lucas avec un clavier, mais j'avais créé ce morceau. Je maîtrisais donc parfaitement la mélodie avec les variations en crescendo et en orchestration qui conférait ce côté passionné et tout à fait vivant aux notes.
Mes yeux ne quittaient pas ceux de Sara. En fait, je ne pouvais plus m'en détacher. Mon inspiration, c'étaient eux. C'était le souvenir de toutes ces fois où j'y avais lu une lueur coquine ou mutine qui animait mes doigts. Ce regard forêt dont j'étais tombé petit à petit amoureux. Et désormais, ces émeraudes qui me contemplaient avec amour, désir et admiration ; me donnait ainsi l'impression d'être le mec le plus chanceux sur terre. Mais aussi, qui me poussaient à mettre tout mon amour et ma gratitude dans chaque accord, et chacune des inflexions de ma voix...
Oui, j'étais fou de ces yeux et de leur propriétaire, qui d'ailleurs, comme promis, s'était progressivement débarrassé du peignoir à mesure que je jouais. À la fin de la chanson, j'avais donc eu devant moi, la belle vision qu'il m'ait été donné de voir : son corps nu sur mon piano.
J'avais toujours été dur avec moi-même, niveau musique, et j'étais rarement pleinement satisfait de mes prestations. Mais ce soir-là, lorsque les dernières notes s'étaient tues, j'avais remarqué les chairs de pouls sur mon corps, mon souffle court et les bonds acrobatiques de mon cœur... Je sus alors que j'avais chanté et joué avec toute mon âme pour elle.
Et à ce moment-là, j'eus une révélation : je ne pourrais jamais retransmettre toutes ces émotions dans cette ballade si ma muse n'était pas là.
Alors, après notre partie torride de jambes en l'air sur le piano ; essoufflés et allongés tous les deux par terre, je lui demandai de m'accompagner au studio le lendemain.
Cette chanson se devait d'être le plus parfait possible à l'enregistrement, afin que je prouve à Turner et à Maryse que mes compositions n'étaient pas de la merde. Mais je ne pourrais pas le faire sans elle. J'aurais besoin de la même magie que tout à l'heure. Alors, lorsqu'elle accepta, si on avait besoin de l'homme le plus reconnaissant de la terre à cette seconde-là, il fallait me chercher, moi.
J'espérais seulement que l'orgasme que je lui offris ensuite fut assez explicite sur mes ressentis.
Jason et Lucas avaient quitté le studio à la minute même où elle était arrivé. Et sincèrement, je ne pouvais pas être plus heureux d'une décision.
Elle s'installa, imperturbable, devant la régie, à côté de Will et de Sam, et je pénétrai dans la cabine en verre blindé, prêt à immortaliser mes sentiments pour elle sur une chanson.
Et j'y arrivai. Le morceau était exactement comme je le voulais. Et j'eus encore plus la confirmation d'avoir réussi mon coup lorsque pour la troisième fois, Sara pleura à la fin.
Je ne voyais vraiment plus ma vie sans elle. D'ailleurs, on s'était arrangé pour qu'elle m'accompagne en tournée. Je voulais l'avoir près de moi tout le temps, pour pouvoir plonger mes yeux dans son regard salvateur, lorsque je voudrais sombrer.
J'avais trouvé une nouvelle drogue. Une qui pour une fois n'entraînerait pas ma chute. Enfin, je l'espérais, ou plutôt, j'y croyais fort. En tout cas, de mon côté, je ne permettrais que rien gâche notre relation.
☆☆☆
La sortie de mon disque était dans moins de soixante-douze heures. Tout était fin prêt. Je devais d'ailleurs m'envoler pour Chicago, où j'ouvrirais la tournée avec un giga concert dans exactement deux jours, soit la veille de la date de parution de Darkist. Les gens qui assisteraient au spectacle auraient la chance d'acheter l'album en avant-première, et de l'écouter en live avant les autres - encore une excellente stratégie marketing de ma manager.
J'avais juste quelque chose à régler et on partirait le soir même : Sara, moi, les musiciens et l'équipe technique. Une grosse chaîne de télévision m'avait invité pour une émission et je ne m'étais pas permis de refuser.
Je descendis dans la cuisine pour prendre mon petit-déj avant de me préparer, et je trouvai ma chère et tendre sur place : échevelée, la mine préoccupée, appuyée au plan de travail en train d'écouter Nan... C'était fou comme je la trouvais belle en toute circonstance !
— Quelle matinale ! m'exclamai-je.
En fait, je ne l'avais pas sentie quitter le lit.
— Ouais, je... Je suis réveillée, répondit-elle avec une drôle d'expression.
Quelque chose clochait.
Je m'approchai d'elle, l'assis sur le plan de travail et me plaçai entre ses jambes. Nan quitta la pièce pour nous laisser notre intimité et je l'en remerciai intérieurement.
— Dis-moi ce qui ne va pas, m'inquiétai-je.
— Je ne veux pas te déranger avec ça. Ce n'est rien de grave, prétendit-elle en évitant mon regard.
Pourquoi mentait-elle ? Moi, j'avais le pressentiment que ce qu'elle cachait n'était pas anodin. Sans crier garde, une idée traversa mon esprit et me glaça le sang par la même occasion.
— Tu es enceinte ? m'affolai-je.
— Non ! pouffa-t-elle. Aucun rapport ! Au fait, mes règles sont arrivées ce matin même.
— Ah merde ! J'ai paniqué, putain. Désolé de réagir comme ça, mais j'aime pas les enfants, admis-je d'une voix traînante, mal à l'aise.
À mon grand soulagement, elle ne parut pas s'en offusquer. Elle déposa ses mains sur mes joues pour m'inciter à croiser son regard amusé.
— Tu veux m'avoir pour toi tout seul, gros pervers ?
— Oui, avouai-je pitoyablement. Pour moi tout seul.
Elle sourit et s'inclina pour poser ses lèvres sur les miennes.
— Ça tombe bien, parce que moi aussi, me souffla-t-elle avant de m'embrasser.
Comme ses lèvres m'avaient manqué ! Oui, on avait dormi dans le même lit, mais mon statut d'obsédé m'octroyait pleinement le droit d'émettre ce genre de pensées.
Notre baiser commençait à peine à s'intensifier, lorsque mon téléphone sonna dans mon bas de jogging.
— Désolé, m'excusai-je d'un air contrit.
— C'est pas grave, me promit-elle avec un clin d'œil en glissant du plan de travail. Ce n'est que partie remise.
J'étais vraiment dégoûté qu'on nous ait interrompus. Mais en ce moment, je ne pouvais m'octroyer le luxe d'ignorer un appel. Il y avait souvent des imprévus de dernière minute que je ne pouvais que moi-même régler. Je tirai donc l'appareil de ma poche, mais rien qu'au numéro qui s'afficha sur l'écran, je buggai.
J'aurais pu ignorer l'appel, car ça n'avait rien à voir avec l'album, pourtant, je me surpris à décrocher :
— Allô !
— Je ne sais pas pourquoi je t'appelle, confessa mon interlocuteur d'une voix faiblarde.
— Et moi, je ne sais pas pourquoi je réponds.
Un long silence s'installa ensuite, et Sara me lorgna du coin de l'œil en léchant le doigt qu'elle venait de tremper dans une mixture qu'avait préparé Nan.
— Je peux te voir ? finit par s'exprimer mon correspondant.
— Pourquoi faire ?
— Tu as raison, c'était une mauvaise idée. Au revoir !
— Attends ! m'écriai-je et Sara me lança un nouveau regard curieux.
Merde !
Je lui adressai un sourire que je voulais rassurant et lui promis de revenir d'un geste de la main. Je déguerpis ensuite en sentant son regard brûlant dans mon dos jusqu'à ce que je sois hors de vue de la cuisine pour monter dans ma chambre.
Je ne savais pas pourquoi je faisais ça, mais je n'avais pas pu m'en empêcher. Je n'aurais jamais le cœur à envoyer Marcos bouler. Et là, les mots de Monica se mirent à tourner dans ma tête. Cependant, je leur intimai vite le silence en trouvant une bonne raison à ma réaction : Marcos représentait un an de ma vie et quelque part au fond de moi, je tenais encore un peu à lui. Je voulais juste écouter ce qu'il avait à me dire et tout simplement m'assurer qu'il allait bien. Rien de plus.
— Allô ! repris-je.
— Oui, répondit-il timidement.
— Ça va ?
— Non.
Merde ! Maintenant, que vas-tu lui dire ?
Je demeurai dans l'incapacité de répondre et il reprit :
— Désolé, mais je voulais être sincère.
— Je comprends.
— Du coup... Tu acceptes qu'on se voie ?
Dis non, merde ! Dis non !
— Tu pourrais venir chez moi, renchérit-il. Je.. je te préparerais à manger et on pourra discuter.
— Je...
Tu ne peux pas ! Point final.
— Tu viendras ? demanda-t-il avec tellement d'espoir dans la voix, que mon cœur se fissura.
Il m'aimait toujours, bon sang !
— On verra, finis-je par répondre.
Je ne lui laissai pas le temps de répliquer et raccrochai immédiatement en fermant les yeux.
L'aller-retour chez lui durerait minimum quatre heures. Si on discutait pendant quelques bonnes minutes, ça ferait cinq heures au total. Le jet privé décollerait vers dix-neuf heures, donc j'en aurais largement le temps.
Pourquoi étais-je en train d'y penser, merde ? Je devais avoir un sérieux problème ! J'avais une fille géniale en bas et je songeais à tout foutre en l'air ? En colère contre moi-même, je lançai mon téléphone sur le lit et filai me baigner.
Je n'irais pas ! Moi et Marcos, c'était fini. J'étais désolé de lui avoir fait du mal, mais ça ne pourrait plus fonctionner entre nous.
Après avoir déjeuné, j'embrassai Sara pour lui dire à plus tard, mais elle me répondit froidement, comme si elle avait hâte que je décampe au plus vite. Je savais que mon comportement de tout à l'heure était plus que suspect, mais elle n'avait pas à s'inquiéter, non ?
Je n'avais rien fait de mal. Je ne ferais jamais rien qui puisse lui causer du tort. Je n'étais pas con au point de gâcher ce qu'on avait. C'était trop beau. Répondre à Marcos avait été une erreur.
J'étais humain, bon sang ! J'avais été tenté, rien de plus. Mais je ne savais pas encore que j'allais payer cher cette tentation...
Malheureusement, je réalisai que j'avais laissé mon téléphone sur le lit, que lorsque Grant arriva devant le local de la chaîne de télévision.
Sara dormait tous les soirs dans ma chambre, depuis notre retour de la Suisse. Si je me rappelais bien, avant mon départ, le lit n'était pas encore fait. Elle allait probablement tomber sur le portable en changeant les draps.
Merde ! Merde ! Merde !
Je ne pouvais m'empêcher de songer à l'éventualité qu'un Marcos plein d'espoir rappelle et qu'une Sara curieuse réponde à cause de mon comportement suspect de tout à l'heure. Que se passerait-il ? L'autre, oserait-il tout lui balancer ?
Pendant toute la durée de l'émission, j'étais distrait, car une sensation bizarre ne me quittait pas. C'était le genre de pressentiment que tu avais quand tu redoutais une mauvaise nouvelle. Et comme souvent, dans ces cas, l'intuition ne trompait pas.
Dès l'instant où je refermai la porte et qu'elle posa les yeux sur moi, je savais que j'avais des problèmes...
Pourvu seulement qu'elle ne renonce pas à m'accompagner à Chicago !

Rock Hard, Love HarderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant