🌟70. Luckiest guy in the world

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— Écoute, reprit-elle plus sérieusement en plantant bien son regard dans le mien. On ne va pas coucher ensemble, maintenant, dans cette voiture. Mais à cause de mon incapacité à la fermer, tu sais que j'en ai envie. C'est bien, cette attitude respectueuse que tu as, mais tu me manques. Je veux dire le Rick qui m'acculait contre un mur et qui m'y prenait sauvagement. Ce mec, dit-elle en me pointant du doigt, ce n'est pas toi. Sache qu'il y a en ce moment même, une voix dans ma tête qui me crie que je suis conne. Et elle a peut-être raison. Tu m'as fait mal et je ne pourrais pas l'oublier même si je le voulais. Mais j'ai déjà dit oui. J'ai déjà accepté qu'on retente le coup. Et tu me connais. Je ne peux rien faire à moitié. Je t'aime et tu le sais. Alors je trouve que me retenir est stupide. Tu m'attires, et toi, tu perds ton temps si tu penses pouvoir me cacher tes érections. J'aime comment on a évolué tous les deux, mais ce calme, ce n'est pas nous.
Elle m'avait carrément laissé sans voix. Je ne pouvais rien d'autre que la dévorer du regard ; admirant chaque courbe de son visage rond ; ses sourcils foncés qui conféraient tant de caractère à son expression ; ses grands yeux verts mis en valeur par un peu de mascara, et ses appétissantes lèvres rehaussées d'une légère couche de gloss, que je savais d'expérience saveur framboise. Je la trouvais aussi parfaite à l'extérieur qu'intérieurement.
Comment avais-je fait pour tomber sur une meuf aussi géniale ? Techniquement, c'était elle qui m'était tombé dessus, mais comment ? Pourquoi moi ? On devait vraiment beaucoup m'aimer là-haut.
— Je t'ai déjà répété à quel point, je suis fou de toi ? ânonnai-je, amoureux.
Elle sourit légèrement et hocha la tête comme une gamine.
— Beaucoup ces derniers temps.
— Et tu me crois ? l'interrogeai-je avec hésitation.
C'était un gros risque que je prenais, car je pourrais bien en pâtir si elle répondait non. Mon cœur battait la chamade lorsque son expression devint plus grave. Elle me fixa ensuite intensément, comme si elle essayait de sonder mon âme.
— Oui, murmura-t-elle enfin. J'accepte de te croire.
Mon cœur effectua un salto de plus de quatre mètres et je faillis pleurer de gratitude.
— Je t'aime ! m'exprimai-je en y mettant toute mon âme, sans briser notre contact visuel.
— Je t'aime aussi, répondit-elle sur le même ton.
— Et t'as raison, plussoyai-je en me rapprochant d'elle. Ce calme, c'est pas nous.
— J'adore ce nouveau piercing, prononça-t-elle avec un regard brûlant et une voix sexy qui me donna des frissons.
Elle déposa ensuite une main sur mon visage et toucha délicatement le petit anneau fin à mon nez.
— J'ai envie de toi, articulai-je d'une voix rauque à quelques millimètres de ses lèvres.
— Moi aussi, chuchota-t-elle.
— Tout de suite.
— Ai-je précisé le contraire ?
Nos souffles s'emmêlaient et bouleversaient chacun de mes sens, tellement on était proches. Ses pupilles dilatées me caressaient à distance, et je me devinais être dans le même état. Le désir était présent dans chaque molécule d'air autour de nous.
Si je me mettais à l'embrasser, je risquais de ne pas pouvoir m'arrêter.
— On avait dit, pas dans la voiture, lui rappelai-je avec un petit sourire.
— Je sais. Une fois, on avait dit pas dans l'avion non plus.
Ce souvenir me fit perdre mes derniers moyens et je me jetai sur ses lèvres en empoignant sa nuque et soupirant de délivrance. Qu'est-ce que j'avais eu faim d'elle ! Le baiser vorace et féroce dans lequel je l'entraînais en était d'ailleurs la parfaite preuve.
En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, elle était à califourchon sur moi, dévorant ma bouche, taquinant ma langue, m'électrisant, me coupant le souffle...
J'avais attrapé ses cheveux pour maintenir sa tête en place, car je ne supporterais pas qu'elle s'éloigne. J'avais l'impression de revivre après une éternité ; je voulais que ce baiser ne prenne jamais fin, que son divin goût sur mes lèvres y demeure à jamais.
Le souffle erratique, mon autre main voyageant sur son corps, sous sa robe, s'attardant particulièrement sur ses fesses, je perdais la tête.
— J'ai envie de te faire mal, susurrai-je en lui mordillant la lèvre inférieure.
— Hum ! soupira-t-elle délicieusement en me tirant les cheveux.
On se gloutonnait, se dévorait, comme des désespérés. Mon érection se faisait douloureuse sous ses fesses que je pétrissais en lui arrachant quelques aphrodisiaques gémissements... J'étais affamé, j'en voulais plus. J'étais excité à un point pas possible !
— J'ai hâte de te voir gigoter dans tous les sens, soufflai-je d'un ton pressant en lui embrassant le menton. Ça me manque de t'entendre crier que je suis le plus beau.
Elle s'interrompit et gloussa en prenant mon visage en coupe. Elle plongea ensuite ses émeraudes shootées de désir dans mes yeux et protesta d'un air faussement choqué :
— Je n'ai jamais crié ça, Rick.
— Tu es sûre ? la taquinai-je en haussant un sourcil.
— Certaine !
— Alors, il est temps d'y remédier.
— Comment fait un si grand ego pour tenir dans ton corps ? se moqua-t-elle.
Je parsemai son cou de petits baisers qui la firent geindre et souris perversement :
— Il tient principalement dans ma...
Quelqu'un cogna la vitre du côté passager et Sara klaxonna accidentellement avec son coude en se redressant brusquement.
Personnellement, j'avais complètement oublié qu'on était encore dans une voiture, et pire... devant chez la mère de Sara.
Celle-ci n'avait d'ailleurs pas l'air contente du tout en s'exprimant, après qu'on eut baissé la vitre faiblement teintée du côté passager :
— Sara... Je sais que tu es adulte, mais je... je ne veux pas de ça devant chez moi.
Puis elle repartit tout de suite laissant sa fille rouge comme une tomate, le visage entre les mains. Adulte ou pas, ça devait être déstabilisant de se faire surprendre de la sorte par sa mère. Moi par contre, je trouvais ça trop drôle.
— Oh mon Dieu ! J'ai trop honte, pesta Sara en regagnant l'autre siège. Toi, arrête de rigoler, me gronda-t-elle avec une tape. Je pourrai plus jamais la regarder dans les yeux. Oh mon Dieu ! Elle doit se dire qu'elle a donné naissance à une dévergondée.
Elle se mordit le poing et rien que son expression angoissée m'arracha un nouvel éclat de rire.
Il y avait de ces choses que la célébrité enlevait définitivement à quelqu'un et la pudeur en faisait partie.
Personnellement, je n'accepterais pas que quiconque nous regarde en plein acte, moi et Sara. Ça nous appartenait. Je ne voulais la partager avec qui que ce soit. Mais j'avais l'habitude de poser à poil. C'était vrai, qu'emportés par la frénésie, on aurait pu se laisser aller dans la voiture, mais ça n'avait pas été le cas. J'étais toujours habillé et quant à Sara, je ne lui avais enlevé que sa veste. Donc je n'arrivais pas à trouver cette situation choquante, même si c'était Diane qui nous avait surpris.
— Démarre ! s'impatienta Sara. Je veux être le plus loin possible pour oublier cette humiliation.
J'obtempérai en m'esclaffant à nouveau et elle me jeta un regard noir.
Elle ramena ensuite ses jambes contre elle sur le siège et se dandina d'un air absorbé. Ça l'avait donc vraiment embarrassée !
— Hey, ça va ! la rassurai-je. Elle n'a vu qu'un baiser... enflammé certes, mais dis-toi que ça ne fait même pas partie du top dix de nos situations les plus... pornographiques. Si elle nous avait surpris, par exemple, dans un de ces moments où je te tirais les cheveux et que tu me suppliais de t'étrangler... Là, j'avoue, que ce serait chaud.
Je réussis à la faire rire et elle se détendit quelque peu. Ensuite, plusieurs secondes s'écoulèrent pendant lesquelles, je me contentai de rouler dans les larges rues éclairées de Houston avant qu'elle ne lance d'un air déterminé :
— T'as raison. Comparé à ce qu'on sait faire, ce n'était rien. Mais je connais ma mère, elle ne va plus jamais en reparler, et va plutôt m'adresser son regard d'institutrice toutes les dix secondes. Je ne suis pas prête à supporter ça. Je crois que je vais rentrer à L.A.
— Accompagne-moi plutôt en tournée ! proposai-je, plein d'espoir.
— On en a déjà parlé, souligna-t-elle d'un ton réprimandant.
— Oui et je sais que tu peux travailler de partout puisque tu fournis juste les idées pour les collections et tu t'occupes de la partie Web de ton entreprise. Viens avec moi ! Ce sera cool, tu verras.
Elle allongea ses jambes et soupira d'un air las, comme si elle en avait marre d'avoir cette discussion. Ce n'était pas ma faute si j'insistais autant. Je la voulais à mes côtés. Mais lorsqu'elle reprit la parole de ce ton légèrement agacé, je sus que j'avais encore perdu ; elle ne viendrait pas :
— Rick, tout le monde me déteste. Et je ne supporterai pas la présence de Jason. Lucas a mal digéré le fait que j'aie brusquement mis fin à notre amitié. Je n'aurai donc personne à part toi. De plus, les projecteurs, la vie de strass et paillettes, c'est ton monde, pas le mien. Et dis-moi, de quelle utilité te serais-je, là-bas ?
Elle respira un bon coup, se passa les doigts dans les cheveux et ajouta d'un air abattu :
— J'évite au max les foules, tu sais. J'ai même peur de sortir sans compagnie désormais. Cet épisode a laissé des séquelles que j'aurai beaucoup de mal à faire disparaître. Ce n'est pas pour remuer le couteau dans la plaie, mais je ne suis pas prête pour ce que tu me demandes.
— OK ! soufflai-je d'une voix éteinte. Prends ton temps. Je t'aime.
Je n'allais plus insister. Je m'en faisais la promesse. Si seulement tout cet argent pouvait me procurer une machine à remonter le temps ! Je donnerais jusqu'au dernier centime pour pouvoir changer ce chapitre de notre vie et lui éviter toute cette merde. Je m'en voulais tellement !
Elle me donna un minuscule coup de poing sur le biceps et je croisai son regard tristement amusé.
— Ce petit air coupable, je le connais, assura-t-elle en plissant le nez. Je n'ai pas accepté qu'on tente à nouveau pour te torturer. Je sais que d'autres à ma place penseraient à t'infliger mille punitions, mais c'est moi qui suis avec toi. Et j'ai décidé que je t'aime et que ça, c'est derrière nous. Alors maintenant, fais-moi un large sourire comme quand je laissais tomber mon peignoir et que tu découvrais que j'étais nue en dessous.
Je me rangeai sur le bas-côté de la route pour que ce trop-plein d'émotions ne me cause pas un accident. C'était trop d'amour que mon cœur pouvait contenir. Je l'aimais, putain ! Je l'aimais comme un malade.
Comment se débrouillait-elle pour toujours avoir les mots parfaits ? Encore une fois, elle venait de me laisser complètement interdit et je me contentais de la contempler comme le chef-d'œuvre qu'elle était.
— Je ne te mérite pas, Sara, parvins-je finalement à articuler d'une voix étranglée.
— Moi, j'ai choisi que si, déclara-t-elle fermement. Et dépêche-toi de m'emmener à l'hôtel où t'as prévu de passer la nuit, car sinon je te préviens que je ne me gênerais pas de te sauter dessus là tout de suite.
Cette fille, c'était autre chose !
Je lui adressai un sourire amoureux plein de promesses en repassant le contact et elle me fit un clin d'œil lourd de sous-entendus. La nuit promettait d'être riche en surprise !
J'étais vraiment le mec le plus chanceux sur terre et j'avais bien l'intention de profiter de ma bonne fortune.

Rock Hard, Love HarderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant