Compulsion - Tome 2

Chapitre 19

Bonjour tout le monde ! Je vous poste cette partie avec un léger décalage inhabituel (ma vie sociale s'est subitement rappelée à moi hier, et je suis rentrée seulement maintenant ^^)

Je vous laisse profiter de nos amants maudits, qui baignent "allègrement" dans leur relation interdite ;)

Bonne lecture !

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Jevred

Le nez levé vers le bâtiment qui me fait face, j'observe méthodiquement sa façade de gris délavé et vieilli, puis l'enseigne sobre et concise « Studio B ». L'extérieur ne semble pas très engageant vu d'ici, cependant j'ai été surpris bien des fois en pénétrant dans certains studios de danse, dont l'intérieur époustouflant surpassait agréablement l'extérieur.

Je ne doute pas que le studio de danse où Alyssa et sa troupe se retrouvent pour répéter me réserve quelques bonnes surprises... Enfin, je l'espère.

Durant le trajet en voiture, je suis passé d'un état euphorique et confiant, à un état plus réservé et incertain, sans que je ne puisse rien contrôler. Plus j'avalais les kilomètres, plus je me demandais si, finalement, le SMS d'Alyssa était un bon signe... Je ne sais plus si je dois me réjouir ou bien craindre les plans de cette femme.

J'ai horreur de l'admettre, mais bien souvent, Alyssa me rend nerveux ; peu sûr de moi, je la vois tantôt me repousser avec dédain, tantôt vouloir me sauter dessus, et, même si cette situation est l'une des plus excitantes qu'il m'ait été donné de vivre, je m'interroge indéfiniment sur le sort qu'elle me réserve. Cette fille peut être la source de mon bonheur, comme elle peut garantir ma perte...

C'est très incertain, mais furieusement curieux, que je suis venu jusqu'à Alyssa, annulant dans la foulée et au moyen d'un rapide coup de téléphone mon rendez-vous pro, de cette fin de journée. En entrant dans le vaste couloir à larges patères, j'ai le faible espoir d'entendre Alyssa m'annoncer qu'elle accepte pleinement ma proposition d'embauche – même si elle est obligée de travailler avec moi quoi qu'il arrive, vu que j'ai gagné notre partie de poker – et qu'elle m'invite donc à conclure notre accord.

Un plus faible espoir encore me murmure à l'oreille qu'elle désire me voir autant que moi je désire la voir, et que tous les prétextes sont bons pour y parvenir...

Ne rêve pas trop.

Une main sur le sommet de mon crâne, je refoule un râle plaintif et me dirige vers le son étouffé de la musique et des claquements de peau. En pénétrant dans le studio, l'air est saturé d'odeurs de transpiration associées à un mélange éclectique de parfums masculins et féminins capiteux. J'inspecte l'immense pièce devant moi, et je souffle d'admiration en découvrant les couleurs rouges et boisées des lieux, créant une atmosphère chaleureuse où une sensation de force et d'énergie vibre, telle une aura planant au-dessus de nos têtes.

Le mur à ma gauche est recouvert de miroirs, tous alignés devant de solides barres de danse, mais la cloison juste devant moi est bien plus impressionnante encore. Ce mur-ci se compose de miroirs vertigineusement hauts et larges, orné çà et là de fresques peintes ou taguées à la mode urbaine. Le rendu est tout bonnement spectaculaire.

Admiratif, j'examine de loin cet enchevêtrement de couleurs, de formes et de textures, suivant des yeux l'emberlificotement des lettrines et autres chiffres dépeints. Si le reste de la pièce dégage cette ambiance rude et sombre, cet écran passe par toutes les gammes de couleurs possibles : des bleus indigo, des magentas criards, des verts bouteilles, des gris métallisés... Aucun contraste ne semble avoir été oublié et l'effet est saisissant.