Chapitre 33

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Bonjour, bonjour ! :) J'ai un peu de retard sur mon horaire habituel, veuillez m'excuser (aaah, les réveils tardifs en mode grasse mat'...!)

Je suis plus que ravie - et limite excitée - de vous retrouver avec ce chapitre très très riche et important pour la suite de l'histoire :D Bon, ça n'empêche pas que vous toutes - oui, oui, vous toutes - allez vouloir me tuer à la fin, mais j'assume, comme toujours haha !

Bonne lecture sur ce long chapitre !

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Alyssa

« Chérie, regarde-moi ! Lorsque tu sens que ton angoisse est insoutenable, respire. Respire, Alyssa. Par le nez ou la bouche, peu importe. Il faut juste que tu te concentres sur l'air qui entre puis sort de tes poumons. Calmement. Profondément. »

Alors que les paroles douces et apaisantes de ma mère résonnent à mes oreilles, j'applique à la lettre ce conseil qu'elle m'avait donné à dix-sept ans, lors de mes nombreuses crises de panique. Entre la maladie de ma mère et mon histoire avec Shane, cette époque de ma vie ne se résumait plus qu'à ces deux chocs, me plongeant dans un état lugubre, proche du trouble post-traumatique...

Bien souvent, ma respiration s'emballait, enserrant ma gorge dans un étau d'acier, et ma vision se troublait de taches écarlates. A mesure que mes sombres souvenirs se rappelaient à ma conscience, j'avais l'impression de me noyer, réclamant l'air qui me manquait cruellement. Mon cœur battant à un rythme effréné me tourmentait, au même titre que les visages superposés de Shane, le regard fou et brûlant, et de ma mère, l'air émacié et éreinté, à tel point que je m'étonnais de ne pas l'entendre exploser dans ma poitrine.

« Respire, Alyssa. »

Je revois ma mère, le teint pâle et l'air fatigué, penchée sur moi, ses mains fraîches posées en coupe sur mes joues, en train de chuchoter inlassablement ces mots. Et elle restait ainsi, ses yeux bleus et inquiets me jaugeant en silence jusqu'à ce que je recouvre mon calme. Nous attendions toutes les deux, nos genoux remontés sous nos mentons, pendant d'interminables minutes qui nous semblaient durer des heures.

« Calmement. Profondément. »

Un souffle d'air m'effleure, et je l'accepte, l'accueille avec bonheur et soulagement. Il chemine lentement en moi, passant la frontière de mon pharynx, de ma trachée, puis poursuit sa route jusqu'à mes poumons qui se gonflent instantanément. Enfin...

« Regarde-moi. »

J'ouvre les yeux sur les couleurs criardes des murs de cette salle d'attente, aux urgences du Saint Joseph Hospital. La lumière du plafonnier m'agresse faiblement, mais je n'en ai cure. L'horloge murale indique 18h26, me rappelant ainsi que cela fait très exactement une heure et quatre minutes que je suis ici, sans nouvelles sur l'état de ma mère et à me ronger les sangs.

Putain...

A mon arrivée, j'ai tout de suite exigé de voir ma mère, prête à tout, même à faire un scandale, afin d'obtenir ce que j'attendais. Evidemment, personne n'a rien voulu me dire, m'invitant à attendre le médecin en charge de son dossier. Ulcérée et folle d'inquiétude, je m'apprêtais à fouiller les urgences de fond en comble jusqu'à trouver la chambre de ma mère, lorsque mon père était soudainement apparu devant moi. Les yeux rougis, il m'avait expliqué une nouvelle fois les récents événements, et avait conclu tristement en m'apprenant que ma mère n'était toujours pas revenue à elle...

Accablée, je passe nerveusement une main dans mes cheveux en regardant tout autour de moi. Le crissement de chaussures se répercute dans le couloir derrière moi, accompagné par moments de celui de quelques chariots et autres matériels médicaux.

Compulsion - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant