Compulsion - Tome 2

Chapitre 50

Hellooooo vous ! Vous allez bien ? :)

Contentes de retrouver cette suite qui promet de partir en sucette ?? Je spoile un tout petit peu, juste pour vous préparer à la cata haha... Histoire que personne ne se fasse de faux-espoirs ^^

Accrochez-vous, attendez-vous à vous énerver très certainement... et savourez ! :p

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Alyssa

- Bon, cette fois, on y est.

Je ne réponds pas à l'exclamation maladroite de Jevred et entreprends plutôt d'ouvrir ma porte d'entrée. Le silence tendu, qui nous a accompagnés tout le long de la route du retour depuis Naperville, refait son apparition entre nous alors que nous pénétrons dans mon appartement obscur. Machinalement, j'allume le plafonnier et regarde par la fenêtre du fond la noirceur du ciel. La nuit est tombée depuis un moment déjà en ce mois d'hiver froid et maussade, mais aucune étoile n'émerge de cette voûte, les nuages lourds de neige obstruant leur luminosité.

Adossé au chambranle dans mon dos, je sens le regard de mon petit ami vriller ma nuque, son agitation interne devenant palpable à mesure que le temps s'égrène. Toutefois, je reste là, sans bouger, les yeux accrochés aux abysses glacials qui étreignent la nature au-dehors.

- Alyssa.

Une légère couche de givre s'est formée sur les carreaux bruts devant moi, étendant le froid polaire sur toute cette surface vitrée. Si j'approchais ma main de quelques centimètres, la morsure glacée du climat m'arracherait des frissons désagréables.

Or, j'ai la sensation que la froideur m'a déjà envahie ces dernières heures. Et je ne grelotte pas. Je ne tremble pas. Comme si mon corps était dans un état avancé d'hypothermie. A la différence près que mon esprit, lui, fonctionne à plein régime, au lieu de s'éteindre petit à petit. J'ai douloureusement conscience de ce qui se passe autour de moi, de l'énervement diffus mais intense de Jevred, et du chaos total qui s'annonce dans nos vies.

- Tu voudrais bien me dire ce qui se passe ?

La voix sèche dans mon dos ne me fait pas sursauter, à peine me raidir légèrement tout au plus. Pourtant, en mon for intérieur, les murs, que j'avais tenté d'ériger depuis la fin du repas chez Nicola, s'effritent un à un, les fines brèches du début se transformant en lézardes profondes et irrégulières.

Le point de non-retour approche.

- Alyssa, s'agace Jevred à nouveau en avançant de plusieurs pas dans ma direction.

- Ce n'est pas grand-chose, soufflé-je devant son insistance.

Même lorsque l'inéluctable frappe à ma porte, je tente encore et toujours de le repousser.

Quand apprendrai-je de mes erreurs...

- Pas grand-chose ? Tu te comportes en zombie, tu ne décroches plus un mot depuis ta discussion avec ma sœur, et tu restes prostrée et distante avec tout le monde, comme si tu t'étais renfermée sur toi-même, énumère-t-il sur un ton irrité et inquiet. Comme tu le faisais avant.

Cette bribe de phrase, ajoutée dans un murmure lointain, me force à me retourner et à rencontrer le regard troublé de Jevred. Sa stature imposante se découpe à contre-jour, plaçant dans l'ombre une partie de son profil viril.

- Quelque chose t'a contrariée ? J'ai fait ou dit quelque chose de mal ?

- Non, pas du tout. Tu étais parfait, soufflé-je, le regard détourné.