Compulsion - Tome 2

Chapitre 47

Bonsoir ! :) Et oui, j'ai un jour d'avance sur ma publication habituelle (je suis désolée, je n'ai pas pu publier avant :/ je ne peux vraiment plus qu'écrire le week-end, je n'ai ni le temps ni l'énergie de le faire en cours de semaine...) ; j'espère que ce long chapitre vous fera plaisir :) ! N'hésitez pas à commenter durant votre lecture ;)

Enjoy (même si, comme promis, le début est loin d'être réjouissant... Replongez avec moi dans les ténèbres d'Alyssa...)

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Alyssa

Le plancher du rez-de-chaussée craque légèrement lorsqu'un poids le traverse. Mes sens, déjà aux aguets depuis plus d'une heure, s'affolent littéralement à présent, faisant rugir mon sang dans mes oreilles, et caracoler mon cœur dans ma poitrine.

Les marches de l'escalier grincent une à une, si lentement que j'en viens à espérer, l'espace d'une folle seconde, que j'ai rêvé. Hélas, je sais que je n'aurais pas cette chance...

Allongée sur mon lit, encore toute habillée malgré l'heure tardive, je rive mon regard à la porte de ma chambre, attendant que l'inévitable se produise. Depuis le temps, j'ai appris à ne plus crier, à ne plus me rebeller. Ni même à le supplier pour qu'il revienne à la raison. J'ai définitivement compris que cette dernière l'avait abandonné depuis bien longtemps.

Inéluctablement, les pas poursuivent leur avancée sur le sol lisse, pour finir par atteindre le palier supérieur, à exactement dix-huit mètres de distance de mon seuil. Mon souffle comprimé siffle dans l'air subitement glacial de la pièce, comme si la température intérieure frôlait les zéros degrés... A moins que ce ne soit la froidure intolérable de mon être qui me donne cette impression. Comme à chaque fois, mon corps se prépare, parvient à rester de marbre, aussi dur et gelé que la glace. Mais il n'en va pas de même pour mon esprit.

Les ongles profondément enfoncées dans les draps qui recouvrent ma couche, je reste attentive aux sons angoissants du couloir, les dents serrées. La mâchoire contractée. Le visage fermé. Et l'âme en peine.

Mon palpitant continue sa cavalcade folle qui le mènera au bord d'un gouffre sans fond, dans une chute libre spectaculaire qui ne cesse de se reproduire depuis des mois. Comme s'il faisait vibrer ses ultimes tambourinements avant la délivrance ultime... Pourtant lui et moi savons pertinemment qu'une telle chose n'arrivera pas de si tôt.

Une inspiration laborieuse plus tard, le craquement du parquet devant ma porte se fait entendre, sinistre son annonciateur de tant de maux et de souffrances...

La panique m'enveloppe dans son cocon, devenu bien trop familier, et arrête une longue seconde les battements dynamiques de mon cœur lorsqu'une main tourne délicatement la poignée face à moi. Et durant cette seconde infinie où plus rien ne vit dans mon être, une douce sensation de paix m'envahit, m'emmaillote, aussi destructrice que salvatrice.

Parce qu'elle ne dure jamais plus d'une seconde pleine. Parce qu'elle ne me protège pas plus d'une seconde pleine.

Un rai de lumière pâle s'écrase sur le mur où repose mon bureau, au moment où la porte pivote sur ses gonds. Une silhouette massive se révèle progressivement dans l'entrebâillement, un sourire placardé sur ses lèvres ourlées. Son visage est angélique, ses traits harmonieux. Il est au-dessus de tout soupçon. Personne ne pourrait s'imaginer que dans ces yeux incroyablement lumineux, se dissimule une lueur sombre. Une lueur éclatante de ténèbres qui grossit, croît de seconde en seconde.