Compulsion - Tome 2

Chapitre 24

Bonjour vous ! Nouvelle semaine, nouveau chapitre, et celui-ci vient clôturer notre petit détour dans le centre psychiatrique de Shane ;)

Bonne lecture à toutes !

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Alyssa

Une fois dans le couloir, j'inspire une grande goulée d'air contre le mur, les poings serrés et tremblants de rage et de peur contenues.

C'est fini. C'est fini.

Un bruit de frottement me fait tourner la tête sur ma gauche et je prends enfin conscience des personnes présentes dans ce long couloir. Quelques-uns des praticiens de tout à l'heure – dont Tête de nœud, évidemment – sont là, regroupés en un groupe compact, les yeux braqués sur moi. Je me redresse immédiatement, gardant toutefois les poings serrés, et l'un d'entre eux – l'homme à la barbe rousse – me rejoint d'un pas lent.

- Vous allez bien ? me demande-t-il avec ce qui semble être de la sollicitude.

Je hoche la tête, méfiante. Je n'aime aucun de ces spécialistes, mais quelque chose me dit quand même que j'aurais pu tomber sur bien pire que lui – au hasard, Tête de nœud.

- Désirez-vous un verre d'eau ? Ou un café, peut-être ? me propose-t-il en laissant planer une main près de mon dos, comme si j'allais faire un malaise à tout moment.

- Ça va. Merci.

Il hoche la tête puis retire sa main et la range dans son propre dos, au côté de l'autre.

- Comment cela s'est-il passé ? me relance Barbe rousse en jetant un rapide coup d'œil vers la salle près de nous.

- Shane est gonflé à bloc, réponds-je en haussant le ton pour la bande de vautours qui ont les oreilles qui trainent. Il est intarissable sur tout ce qui le contrarie dans sa vie depuis qu'il vous a rejoint. Et bien sûr, il me voue toujours un amour éternel et sans faille, ajouté-je sans pouvoir empêcher un rictus mauvais de transpercer mon visage.

Eberlués et décontenancés, Tête de nœud et ses acolytes me regardent avec de grands yeux ronds, puis ils s'éparpillent dans toutes les directions, empruntant de nouveaux couloirs, rejoignant une autre partie du centre, à l'instar d'une colonie de rapaces.

Bientôt, le silence se fait dans cette aile du centre, et il ne reste plus que moi et Barbe rousse dans ce couloir. Le médecin se racle la gorge, gêné de se retrouver seul avec moi. Je le comprends : après toutes les choses très agréables que j'ai dites sur son compte et celui de ses collègues, il y a de quoi être un peu nerveux.

Barbe rousse finit toutefois par reprendre la parole, la curiosité prenant le dessus sur sa nervosité.

- Comment... Qu'avez-vous dit à Shane pour qu'il puisse... se reconnecter à la réalité ? bégaie-t-il presque en butant sur les mots.

- Vous voulez la vérité ? lui fais-je avec un éclat de rire éraillé. Rien du tout. J'ai prononcé trois phrases dans cette pièce, dont deux qui ne lui étaient pas adressées, dis-je en désignant la pièce de la main.

Barbe rousse ouvre de grands yeux, incrédule.

- Ma présence, c'est tout ce qui lui a fallu... Me voir, moi, et non pas l'un de ses très nombreux fantasmes, c'était suffisant, ajouté-je d'une voix amère. Je n'avais pas besoin de longs discours pour le faire réagir. Qu'aurais-je bien pu lui dire, de toute façon ?