Compulsion - Tome 2

Chapitre 23

Bonjour à vous, j'espère que vous allez bien ? :)

Alors, comment vous le sentez ce chapitre à venir ? :p Y en a-t-il qui sont un peu... flippées ou nerveuses ? Si c'est le cas, et bien vous avez raison, parce que... SHANE IS BACK !!! xD   Je vous invite donc à refaire un petit plongeon dans l'esprit du cauchemar vivant d'Alyssa. Enjoy ! ;)

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Alyssa

Un bruit de frottement parvient à mes oreilles, et je l'assimile rapidement à celui de la porte automatique à l'entrée de l'aile. Bientôt, de nouveaux bruits de pas plus distincts se font entendre, s'approchant à un rythme régulier de l'endroit où je me tiens. La pièce est tellement silencieuse que je n'ai qu'à pencher la tête en direction de la porte pour percevoir le bip du déverrouillage de la seconde partie du couloir. Le piétinement reprend, de plus en plus proche, puis il ralentit devant un autre contrôle numérique. Et après trente-huit battements de cœur effrénés, les pas de deux personnes s'arrêtent devant la porte qui me fait face.

La poignée tourne et livre passage à un infirmier psychiatrique colossal – près de deux mètres de haut, des bras bien plus épais que mes cuisses – accompagné de Shane dans sa tenue bleu marine d'hôpital. Son visage émacié reste rivé sur ses chaussures, ses vêtements flottent un peu sur lui au niveau des hanches et de l'abdomen, et ses cheveux sont plus longs qu'à l'ordinaire. Shane semble ravagé, l'air ailleurs et intouchable, comme s'il souffrait mille morts. Je ne l'avais jamais vu aussi mal en point, aussi pâle et désemparé, mais je constate que je n'en tire pas autant de plaisir que ce que je m'étais imaginée.

Les joies de l'empathie...

Shane lève lentement la tête et, avant qu'il ne prenne conscience de ma présence, je ne parviens pas à retenir un petit frisson d'effroi en voyant son regard vide, inhabité. Mon Dieu, je comprends mieux le trouble infini d'Evannah... Ce regard fait froid dans le dos ; c'est comme si la personne n'était plus là – et c'est effectivement le cas. C'est comme si tout ce qui faisait briller nos yeux, tout ce qui nous rendait vivant, nous avait été arraché brutalement et ne laissait plus que ce vide abyssal derrière nous. J'ai toujours détesté ce regard, à chaque fois que je le croisais chez des personnes en pleine crise je me sentais désemparée. J'avais l'impression que rien ne pourrait changer cet état, hormis une bonne dose de temps et de médicaments.

Mais Shane n'a pas besoin de temps ou de médicaments pour sortir de cette léthargie. Il lui suffit de me voir en chair et en os pour y parvenir. Comme là, maintenant.

Après quelques minutes de confusion, où une véritable surprise s'est peinte sur ses traits, Shane fait mentalement le point et me reconnaît complètement. Toute sa physionomie change, il redresse les épaules, relève le menton, et son regard brille d'une joie sans borne lorsqu'il se pose sur moi. Un rictus mi amusé, mi dégouté me traverse en constatant que ma visite avait effectivement été tenue secrète – les médecins de Shane me l'avaient garanti, toutefois je ne les croyais qu'à moitié – et qu'ainsi les réactions de Shane seront très spontanées et véridiques.

Encore sous le coup de l'émotion, Shane ne dit rien, ses yeux me parcourent sans jamais dévier de leur trajectoire, et un air de réel bonheur et de soulagement transfigure sur ses traits.

- Alyssa...

- Bonjour, Shane, le salué-je sobrement sans faire mine de me lever pour l'accueillir.

Un sourire éclatant creuse ses joues à l'entente de ma voix. Il ferme les yeux, comme pour mieux savourer l'instant présent.

- Tu es là, tu es vraiment là, souffle-t-il, les yeux brillant de joie. Tu m'as tellement manqué !