Bonjour toutes ! Je tenais à vous rappeler, avant de lire ce chapitre-ci, que le 51 a été posté la semaine dernière (la notif n'est pas passée malheureusement...) ! J'avais laissé un mot sur mon profil pour le signaler, toutefois, je pense que certaines d'entre vous ne sont pas abonnées, donc ont dû louper l'info... Si c'est le cas, je vous préviens ici de lire le chapitre 51 si cela n'a pas été fait auparavant (et pourquoi pas de vous abonner au cas où un nouveau bug surviendrait hihi)
Voilà, à présent je vous laisse poursuivre votre lecture... en espérant que vous ne me taperez pas à la fin o:)
***************************************
Alyssa
D'un pas lent et difficile, je pénètre dans un café quasi vide, m'assois à une table puis commande une boisson chaude que je ne boirai pas. La jeune serveuse la dépose devant moi sans demander son reste, pressée de retourner derrière le comptoir à proximité de la chaleur des cuisines, son corps frêle et délicat ne devant pas supporter la froideur qui s'infiltre depuis la porte d'entrée.
Sans la voir, mes yeux se fixent sur ma tasse fumante, ses volutes blanchâtres s'élevant à hauteur de mon visage indifférent et détaché de tout. La respiration lente et les mains posées sur mes genoux, je ne bouge pas, ne pense à rien – ou si peu – et ne détourne pas mon « attention » du breuvage sous mon nez. L'air glacé de ce mois de janvier me frappe à chaque nouvelle entrée, sa morsure brutale atterrissant sur mes joues, mon nez, ma gorge exposée, mes pommettes. Pourtant, c'est à peine s'il m'arrache un frisson ou un tremblement. Il passe sur moi, glisse même sur mon épiderme insensible à son attaque. Je ne le ressens pas.
Parce que j'ai tout le temps froid désormais. A l'intérieur comme à l'extérieur.
Depuis qu'il est parti...
A la seconde où il a franchi le pas de ma porte, pour s'éloigner le plus loin et le plus vite possible de moi, tout mon être s'est comme mis sur pause. En attente... De quoi, ça je ne saurais l'expliquer, je ne comprends pas bien moi-même. Toutefois, la sensation est bien trop présente pour être ignorée : les battements de mon cœur se sont doucement ralentis à mesure que les jours passaient, tout comme le cours de mes pensées, ou les mouvements de mes membres. Mon appétit est lui aussi quasi inexistant depuis trois semaines, et les gestes du quotidien que j'effectue encore sont robotiques, dénués de tout entrain ou de toute vie.
Je n'ai plus envie de rien. Tout ce que je porte à ma bouche, ou les quelques distractions et sorties que j'ai tentées n'avaient aucune saveur. La fadeur et l'insignifiance des choses que j'entends ou que je vois m'accompagnent à chaque moment de ma vie, plus rien ne parvient à éveiller un semblant d'intérêt en moi. Je ne sais pas s'il s'agit là d'étranges effets du manque, ou bien des prémices d'une nouvelle dépression... Mais là encore, la réponse m'importe peu.
L'insensibilité est la seule constante qui ait de sens à présent.
Le temps, les jours passent pourtant à la même vitesse qu'avant ; il n'y a que moi qui reste figée sur place, profitant d'un arrêt sur image, alors que tout autour de moi poursuit sa course perdue d'avance. Il existe toutefois une chose qui parvient à m'atteindre encore un peu. A vrai dire, je l'ai découvert ce matin seulement, en entendant la vibration d'arrivée d'un SMS sur mon téléphone. Et je sais que si je consultais à nouveau les quelques mots rédigés sur mon écran, je sentirais un soubresaut de douleur et d'espoir mêlé, animer ma carcasse décharnée.
Retrouve-moi au café à l'angle de ta rue, cet après-midi.
Il n'y a plus que lui pour me soutirer une réaction, aussi déraisonnable soit-elle. Les minutes continuent à s'égrener, et un curieux fourmillement remonte lentement de mes doigts rigides, s'empare ensuite de ma poitrine muette, puis finit par réveiller la vélocité oubliée de mon palpitant. Cette sensation ronfle en moi, difficile à temporiser maintenant qu'elle afflue à la surface.
VOUS LISEZ
Compulsion - Tome 2
RomanceSUITE DE "EXCEPTION", IL FAUT LIRE LE TOME 1 AVANT CELUI CI. Alyssa Gates. En quatre ans de séparation, Jevred s'était bien gardé de repenser à cette femme, et à la seule et unique nuit qu'ils ont partagée dans un lit. Même s'il n'a jamais pu comp...