Compulsion - Tome 2

Chapitre 44

Bonjour, bonjour ! :) C'est la pleine période de rentrée pour beaucoup de gens en ce moment, j'espère donc que si vous êtes concernées la vôtre s'est bien passée :) De mon côté, je profite de mes derniers temps de vacances pour bien avancer sur la fin (d'ici à ma propre rentrée, j'espère bien avoir fini les derniers chapitres, pour ne plus avoir que l'épilogue à rédiger ^^)

Allez, je m'arrête là et vous laisse prendre connaissance de ce chapitre composé d'un double pdv pour l'occasion ! ;) Bonne lecture à toutes !

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Jevred

Une bise hivernale nous accueille dans le détroit sombre de la ruelle, annonciatrice d'un froid plus mordant encore dans les prochains jours. En cette fin de mois de novembre, c'est assez peu étonnant ; ce qui l'est davantage, c'est mon absence de réaction. Je ne souffre pas de ce froid, bien que je ne sois qu'en tee-shirt à manches longues. Il ne m'atteint pas.

Tout ce qui le peut, c'est cette rage dévastatrice qui me consume de l'intérieur, irradiant ma peau et mes sens échauffés. Sa flamme lèche mon échine, se répand, tel un brasier, le long de ma colonne, remonte dans ma gorge brûlante, et poursuit sa course jusqu'à mon cœur. Chaque langue de feu écorche mes veines, embrase avec une détermination démesurée la moindre de mes pensées cohérentes.

Ne subsiste que l'incandescente sensation de trahison.

Mes prunelles, ternies par la même pellicule rougeoyante de fureur depuis plusieurs minutes déjà, se posent finalement sur l'objet de mon courroux interne.

- Mais bon sang, Jevred, tu vas me dire ce qui t'arrive, à la fin ?

Ses bras ramenés contre son torse, Alyssa tente de resserrer les pans de son blazer, ses yeux écarquillés enfoncés dans les miens.

- Rien, si ce n'est que je ne supporte pas qu'on me prenne pour le dernier des cons.

A l'inverse de mon corps, ma voix est glaciale, réfrigérante. Le choc s'imprime sur les traits délicats de ma petite amie, et elle a un mouvement de recul involontaire devant ma hargne soudaine.

- Qu... quoi ?

- J'ai eu une conversation très intéressante avec un de tes anciens copains, craché-je, mes lèvres se retroussant vulgairement de dégoût. Il était intarissable sur les exploits sexuels que vous avez connus ensemble. Un véritable moulin à paroles !

Elle blanchit imperceptiblement, rendue livide par l'horreur que semble lui inspirer cette confrontation.

- Tu peux t'imaginer ma surprise en découvrant ton appétit sexuel vorace. Tu en as fait des folies de ton corps, Alyssa ! Je n'aurais jamais cru que tu étais capable de prouesses aussi admirables que celles de record de taillage de pipes en trois heures.

Mon venin se répand entre nous, corrosif et purulent. Implacable, comme ma colère. Le souffle momentanément coupé, Alyssa se fige de stupeur, les lèvres plus blanches de seconde en seconde, et une brève lueur de douleur brute passe dans son regard qui ne dévie pas du mien. Toutefois, elle ne dure pas très longtemps, s'éteignant bien vite au profit d'un éclat de haine pure, qui me déstabilise complètement.

- Mais va te faire foutre ! explose la furie brune en avançant fièrement le menton dans ma direction. Oui, j'ai couché avec plusieurs mecs de la fac, et alors ? Quand un gars couche avec des dizaines de filles, on n'a rien à y redire, même on va jusqu'à le féliciter ; par contre, quand c'est une fille qui fait ça, on s'empresse de la traiter de traînée !