17.

1.4K 77 11
                                    

Tout le monde sort de sa tente, certains biens réveillés suite au sommeil qu'ils n'avaient pas encore trouvé, d'autres le visage endormi et les traits exaspérés par le réveil forcé. De mon côté, je n'ai toujours pas bougé. Je n'arrive pas à croire que ce qui est en train de se passer est de ma faute. J'ai dû faire un choix et c'était le mauvais.

J'ai souvent fait de mauvais choix sur l'Arche, comme devenir une trafiquante de rouages et de pièces détachées pour arnaquer le Conseil, mais jamais je n'avais culpabilisé d'un mauvais choix, jamais. Et pourtant, c'est ce qui est en train de m'arriver. Comment aurais-je pu savoir qu'Octavia ne reviendrait pas au camp ? Je pensais qu'elle avait juste besoin d'un peu d'espace pour réfléchir après que son frère lui ait avoué avoir tué le Chancelier pour la protéger. Je pensais qu'elle rentrerait comme une grande parce que dans le monde dans lequel on vit, on atteint l'âge adulte alors qu'on n'a même pas atteint l'âge d'être considéré comme des ados. Il faut croire que je pensais mal et Octavia est peut-être en danger. Peut-être s'est-elle simplement perdue ? Peut-être s'est-elle fait enlever, ou pire, tuer ? Si jamais il lui est arrivé quelque chose, je ne me le pardonnerais jamais.

— Mel, est-ce que ça va ? me questionne Emile en prenant ma tête entre ses mains.

Je n'arrive même pas à le regarder. Comment les choses ont-elles pu se dégrader aussi vite ?

— Mel, réponds-moi.

J'attrape ses mains pour les dégager de mon visage et me précipite dans de grandes enjambées jusqu'à mon arc et mon carquois qui trainent à côté du feu. J'installe mon carquois dans mon dos avant d'empoigner mon arc de fortune et de me préparer mentalement à sortir du camp.

— Qu'est-ce que tu comptes faire ? demande Emile en se plaçant devant moi pour faire barrage. Tu crois que c'est une bonne idée de sortir maintenant du camp ? En plein milieu de la nuit ?

— Bellamy est en train de réveiller tout le monde. Il n'arrivera jamais à rester tranquille jusqu'à demain matin alors il va rassembler des volontaires, et peut-être même qu'il va en forcer quelques-uns à chercher sa sœur. Je serais de la partie et tu n'as aucun moyen de m'en dissuader, Emile.

Il sourit faiblement et malgré la faible luminosité que nous offre le feu, je crois déceler dans ses traits un peu d'amusement.

— Je sais bien que ça serait parler dans le vide si j'essayais de t'en empêcher, alors je compte plutôt vous accompagner. La question est : vas-tu me laisser sur le banc de touche ou vas-tu me laisser t'aider cette fois ?

Je ne suis pas d'humeur à supporter ses petites remarques implicites sur mon comportement, il y a bien plus urgent à faire. Il faut savoir faire une chose à la fois afin d'éviter de se perdre dans un ramassis de pensées entremêlées. Nous avons déjà discuté de ça il n'y a même pas dix minutes, maintenant il est temps de se concentrer sur la nouvelle merde qui me tombe dessus : la disparition d'Octavia.

— Tu fais ce que tu veux Emile. Tu veux venir, tu viens. Tu veux rester dormir, tu restes. Sache simplement que si tu viens et que tu te fais tuer, je m'en voudrais toute ma vie, tu comprends ça ? le préviens-je avec un regard fatigué.

— Wow, tu me prends par les sentiments comme ça. C'est pas cool Mel, grommèle-t-il en levant les yeux au ciel.

— Tu es prévenu. Je veux te garder en sécurité mais je pense que tu pourrais être utile. Tu sais bien viser, tu as toujours le couteau que je t'ai donné ?

— Mel ! s'exclame-t-il tandis que nous nous rapprochons de l'essaim d'ados réunis autour de Bellamy. Je crois que c'est le plus beau compliment que t'aies jamais fait à quelqu'un.

Cet Espoir ■ Bellamy BlakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant