Cet Espoir ■ Bellamy Blake

44.

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Bellamy a rapidement organisé la battue. Le problème était qu'on était que cinq pour la faire.

Quand on voit une navette de l'Arche s'écraser dans un brasier, tout le monde accourt, mais quand c'est Finn et Clarke, deux éléments majeurs de ce camp, y'a plus personne. Ça me rend dingue. Je me doute que c'est parce que les natifs peuvent débarquer à tout instant et qu'il faut protéger le camp mais je reste campée sur l'idée qu'il faut plus de personnes pour les rechercher.

On a fini par faire une ligne sur plusieurs dizaines de mètres, tous séparés les uns des autres d'au moins trente mètres. Tout le monde était armé d'un fusil, j'étais toujours avec mon arc. Je préfère largement gâcher des flèches plutôt que des balles. Mieux vaut les réserver pour la grande bataille qui approche.

Finalement, à force de marcher dans le noir avec la lune pour seul lampadaire, j'ai fini par rejoindre Raven sans le vouloir. Bien que Bellamy ait stipulé qu'on devait couvrir le plus de distance possible, Raven ne semblait pas très à l'aise à l'idée de rester seule alors nous avons décidé de rester ensemble. La légère amertume que j'ai pour elle n'est pas encore totalement apaisée. Je l'ai encore en travers de la gorge, mais elle reste mon amie. Il faut juste que ça passe. Je finirais par ne plus lui en vouloir pour cette histoire, pour de la merde en plus. Elle ne savait même pas que Bellamy... enfin... bref.

— Où est-ce qu'ils sont ? demande Raven avec de l'inquiétude dans la voix, son fusil pointant devant elle sans grande certitude.

Je ne réponds rien, parce que je ne veux pas lui mentir. Est-ce qu'on les trouvera ? Je n'en ai pas la moindre idée. Je l'espère très sincèrement, mais avec la menace native plus dangereuse que jamais, je peine à croire qu'on les retrouvera indemnes. Le talkie dans ma poche se met à grésiller et la voix de Monty se fait entendre :

— Vous êtes où ?

— Garde la lune à ta gauche et tu nous trouveras, ajoute Bellamy dans le talkie.

— T'as trouvé quelque chose ? demandé-je en m'emparant du mien.

— Nan, mais je crois que j'ai un peu trop dévié de ma direction. Je vais me rapprocher un peu.

Le silence se réinstalle. Même les animaux n'osent pas faire de bruit. C'est comme si la forêt retenait son souffle jusqu'à ce que les natifs nous aient tous achevés, jusqu'à ce que nous ayons rendu notre dernier souffle.

— Ce matin, j'arrêtais pas de me dire que ce serait plus facile si Finn pouvait juste... partir, commence la mécano d'une voix fébrile.

— C'est peut-être juste le karma qui rétablit les choses. Il a fait quelque chose de mal, et ça lui revient en pleine figure.

Je n'ai jamais été d'accord avec ce qu'avait fait Finn. Je lui ai toujours conseillé d'en parler avec elle mais il n'en a jamais eu le courage. Malheureusement, je ne peux pas le blâmer pour avoir voulu se protéger. Après tout, c'est ce que j'ai moi-même fait.

— J'ai essayé de m'occuper l'esprit pour ne pas avoir à me rappeler qu'il m'avait blessé, mais je peux pas juste balayer des années de sentiments mutuels en quelques jours.

— Ouais fin, ça t'as pas empêché de coucher avec le premier venu, dis-je sèchement en continuant de marcher devant elle, histoire que je ne vois pas ses yeux brillants de nostalgie qui me donneraient envie de vomir.

— Qu'est-ce que t'as ? me questionne-t-elle derrière moi. Mel.

Elle attrape mon bras pour me forcer à la regarder.