☢
Finn a eu l'idée de génie de partir avec une bâche étanche au cas où il se retrouverait de nouveau face au brouillard. Pour ma part, j'ai de la chance de les avoir retrouvés. Je n'aurais jamais réussi à fuir la brume jaune juste après avoir essayé de fuir les natifs. Je n'aurais pas fait un kilomètre.
Nous nous retrouvons allongés dans le matériel en plastique, lui-même plié en deux afin que nous soyons le mieux protégés du danger qui approche. Je me retrouve entre Jasper et Finn tandis que Monroe est à côté de Jasper et Bellamy à côté de Finn.
— Je suis désolée de t'avoir frappé, Jasper. Je sais que t'en as pas mal bavé depuis le début, alors je m'excuse, commencé-je en brisant le silence.
Il tourne sa tête vers moi puis il hoche la tête.
— J'ai grave déconné. C'est moi qui suis désolé.
Je lui offre un sourire navré avant de tapoter son épaule. C'était extrêmement courageux de sa part de partir à la recherche d'Octavia en sachant ce que les natifs lui ont fait. Cela fait à peine trois jours qu'on l'a récupéré et seulement deux jours qu'on l'a guéri avec ses algues rouges. À sa place, je serais probablement restée dans ma tente, à essayer de me remettre de ce qu'il a vécu. Mais peut-être que c'est cet amour qu'il ressent pour Octavia qui l'a poussé à surmonter ses craintes et à se bouger les fesses. Mica me disait souvent que l'amour est plus fort que la peur et pour le coup, j'ai bien envie de le croire.
J'ai foncé tête baissée pour retrouver Octavia, alors que Bellamy et Clarke m'avaient demandé de rester au camp. Les natifs me font plus flipper que la Garde mais j'ai quand même traversé leur barrière de squelettes. Si ce n'est pas de l'amour, alors qu'est-ce que c'est ? Je sais bien que je ne connais pas Octavia depuis longtemps, seulement six jours c'est fou, mais j'ai un ressenti différent avec elle. Un peu comme avec Finn, même si ce n'est plus ce que c'était. Est-ce que j'aime Octavia ? Peut-être bien un peu, oui. Je n'aurais jamais cru cela possible en si peu de temps, mais les choses nous tombent dessus quand on s'y attend le moins. Ce n'est peut-être pas le même amour que j'ai porté à Mica, ni même celui que je porte à Finn, mais c'est plutôt une affection inattendue et très confidentielle. J'ai l'impression que je pourrais tout lui raconter de moi. Le meilleur comme le pire, et elle ne me jugerait jamais.
Je grimace sans réellement le vouloir pendant que je masse mon avant-bras. Cette entorse me fait toujours mal et à force de bander mon arc, je suis prête à parier que cela va durer encore un bon moment.
— Pourquoi tu n'écoutes jamais ce qu'on te dit ? demande Bellamy au bout de plusieurs secondes.
J'imagine que c'est à moi qu'il parle puisqu'il n'y a que moi qui « n'écoute pas ce qu'on me dit ». Je me tourne légèrement vers Finn et essaie d'avoir Bellamy dans mon champ de vision, même si c'est un peu compliqué à cause de l'étroitesse de la bâche.
— Ça s'appelle « essayer de réparer ses erreurs », Bellamy. Chose que tu ne fais pas souvent quand les erreurs viennent de toi.
— Je vous ai aidé à trouver la radio ! répète-t-il une énième fois.
— Je n'ai pas dit que tu le faisais tout le temps ! me défends-je à mon tour en haussant le ton. C'est pour ça que j'ai employé le mot « souvent », et non « tout le temps ». Alors arrête de me prendre pour l'ennemi, ok ? Je ne le suis pas et il va falloir que tu l'intègres dans ta petite tête de mec qui réfléchit à moitié.
— On se calme, nous interrompt Finn en mettant sa tête dans mon champ de vision. Mel, laisse tomber.
— Non, je ne laisse pas tomber, continué-je en écrasant ma main sur le visage de mon ami pour qu'il recule sa tête. Bellamy, sérieux. Tu sais que j'ai un arc, tu sais que je sais m'en servir et toi tu me laisses sur la touche. M'en vouloir pour ce qui est arrivé à ta sœur est une chose dont je ne peux pas te blâmer mais m'interdire de venir avec vous, c'est carrément extrême quand tu sais que je peux aider. À quel point me détestes-tu jusqu'à diminuer vos chances de la retrouver ?
VOUS LISEZ
Cet Espoir ■ Bellamy Blake
FanfictionIl y a 97 ans, un holocauste nucléaire a décimé la population de la Terre, détruisant toute civilisation. Les seuls survivants sont les quatre cents habitants des douze stations spatiales qui étaient en orbite à ce moment-là et qui, après s'être rel...