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J'ai fini par m'endormir dans les bras d'Octavia. Le sol était tellement dur mais la fatigue, mes symptômes, l'antidote, cette nuit de merde, ont été plus forts que mon inconfort. Cette nuit a été très éprouvante pour tout le monde. La tempête, la peur que nous y passions, la torture de ce mec. J'aimerais être en capacité de me dire que les choses iront mieux par la suite mais je ne préfère pas m'avancer sur un sujet dont je n'ai aucune certitude. Il y a même plus de chance pour que ça dégénère plus que ça ne s'arrange. Nous avons évolué cette nuit. Peut-être que ce sera en faveur de notre survie mais ce sera en défaveur de notre sérénité. Ce natif que nous avons capturé, sa tribu va forcément se demander où il est passé. Clarke a raison. Ils ne vont pas chercher longtemps avant de comprendre qu'il est derrière notre mur de fortune.
J'ai beau m'être endormie comme une masse, mon sommeil n'a été qu'anxiété et remise en question. Quand je me réveille, c'est comme obtenir un répit. Je me sens nauséeuse, un peu groggy, ce qui doit être normal étant donné que le poison a joué avec mon métabolisme comme s'il jouait au catch. Je m'assieds avec peine. Je découvre qu'on a déposé une couverture sur moi et qu'on a glissé une veste en boule sous ma tête pour servir d'oreiller.
— Ah tu es réveillée, résonne une voix.
Miller s'approche de moi et s'accroupit. Son bonnet lui tombe sur les yeux, mais ça n'a pas l'air de le déranger.
— J'ai dormi longtemps ?
— Suffisamment pour que Clarke et Octavia aient le temps de soigner les grosses blessures de notre invité.
Je lève le regard pour observer Monsieur Caramel qui est toujours au même endroit. Attaché, les bras écartés. Il doit avoir mal aux jambes à force de rester debout. Il vacille de droite à gauche pour étirer ses muscles. Je serre les dents. Il mérite ce qui lui arrive. Il tue les nôtres, il ne faut pas qu'il s'attende à ce qu'on lui offre de la pitié. Mis à part débarquer sur cette planète, je ne vois pas ce que nous leur avons fait. La Terre est immense pour le nombre de personnes qu'il reste. Ils ne vont pas nous faire un caca nerveux juste parce qu'on a pris un bout de leur terrain. Attendez qu'on les force à vivre dans l'espace toute leur vie. On verra s'ils n'essaieraient pas de faire comme nous, de retourner sur leur terre natale.
— Où est Octavia ?
— Elle est descendue mais où elle est exactement, j'en ai aucune idée.
Je hoche la tête en le remerciant. Il faut que je lui parle. Il faut que je lui parle de ce qu'elle a fait pour nous sauver. J'ai beau être la première à dire qu'il ne faut abandonner personne, je crois que pour le coup Octavia l'a pris un peu trop au pied de la lettre au point de se mettre elle-même en danger. Il faut que je parle avec Raven aussi. Depuis qu'elle est arrivée, je n'ai eu aucune occasion de lui demander comment elle a fait pour nous rejoindre, lui demander comment elle vit la chose. Je me lève un peu difficilement. Nathan me propose même sa main pour m'aider à me mettre debout, chose que je ne refuse pas. Mon ventre se met à gargouiller et Miller lâche un petit ricanement.
— Tiens, m'annonce-t-il avant de me tendre une poignée de noisettes décortiquées qu'il sort de sa poche. Ça ne te remplira pas le ventre mais c'est toujours mieux que rien.
Je lui souris tout en lui prenant les arachides. C'est bien gentil de sa part. La plupart des gens de ce camp se serait contentés de garder leurs trouvailles pour eux mais pas lui. Je ne le connaissais pas bien sur l'Arche mais il a été un des rares à être sympa avec moi suite à la révélation inattendue aux restes des cent que je suis la fille de Marcus Kane. Il le savait déjà bien avant mais je suis contente qu'il ait décidé de n'être que le mouton de Bellamy sans être celui de tout le monde. Les rancœurs sont compréhensibles mais pas forcément nécessaires pour survivre. J'aurais peut-être dû rappeler à ces deux meurtriers qui les a nourri ces derniers jours.
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Cet Espoir ■ Bellamy Blake
FanfictionIl y a 97 ans, un holocauste nucléaire a décimé la population de la Terre, détruisant toute civilisation. Les seuls survivants sont les quatre cents habitants des douze stations spatiales qui étaient en orbite à ce moment-là et qui, après s'être rel...