13.

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— Mel ! s'écrie Finn quand il me voit arriver dans le champ de lumière qu'offrent les torches. Nom de dieu, faut pas que tu te sauves comme ça !

J'accepte son étreinte en enroulant mes bras autour de son cou et son simple contact m'est d'un grand réconfort. L'instant d'après, il inspecte mon visage bouffi et humide, ainsi que mes yeux rouges. Il essuie mon visage larmoyant avec une mine désolée. Bellamy débarque à ma suite, un air paumé sur le visage. Le regard de Finn passe de moi à Bellamy et inversement, alors il fronce les sourcils.

— Tout va bien ? s'enquit Clarke qui s'est rapprochée de nous.

Je lui offre un regard qui se veut rassurant, mais qui témoigne plus du bouleversement qui m'a envahi.

— Oui, fais-je en regardant ailleurs, chose qui me fait me rendre compte de l'absence de John. Où est Murphy ?

Je vois Finn et Clarke baisser les yeux, mes sourcils se froncent. Pourquoi se sentent-ils aussi coupables ? Charlotte est morte et c'est la faute de Murphy. Pourquoi y aurait-il une quelconque culpabilité envers un gars aussi venimeux ?

— On a décidé de l'expulser, avec Clarke, déclare Bellamy sans même me regarder.

Je hoche la tête, un peu décontenancée. Murphy ne sera plus dans nos pattes et même si je lui voue une colère inépuisable pour ce qu'il a forcé Charlotte à faire, la culpabilité est là. Il ne la mérite pas le moins du monde mais j'imagine que c'est ce qui nous différencie de lui. On est capable d'éprouver de la culpabilité pour un gars qui ne l'éprouve même pas. C'est ce qui fait que nous sommes humains, de bonnes personnes j'imagine.

— Bonne idée.

Les montons de Murphy sont là, avec leurs torches. Ils semblent blasés, épuisés. Nous le sommes tous je crois. C'était une journée forte en émotions et je crois qu'une bonne nuit de sommeil ne nous fera pas de mal. Peut-être même un peu de nourriture, si des personnes sont partis chasser pendant notre escapade pour sauver une meurtrière. Le monde ne cessera jamais de m'étonner. Nous sommes si contradictoires que ça en devient navrant.

Nous sommes en route pour le camp mais cette fois, nous marchons en voyant nos pas. Les flambeaux sont bien utiles pour se déplacer. C'est bien moins discret, mais au moins on ne risque pas de trébucher et ça permet une fuite plus prompte en cas de besoin. D'ailleurs, je regarde derrière nous toutes les cinq minutes, vérifiant qu'aucun natif ne nous suit, mais c'est dur de voir en dehors du champ lumineux. Avec le bruit que nous faisons en marchant, il sera très difficile d'entendre un de ces hommes primitifs qui connaissent la forêt comme leur poche.

— Qu'est-ce qu'il y a, Mel ? me demande Finn.

— Je...

Que lui dire ? Je ne veux pas l'affoler, ni affoler les autres. Je ne voudrais pas qu'ils se mettent à courir alors que j'ai les jambes en miettes. Si éventuellement le natif était dans les parages, je pense - du moins je l'espère - qu'il serait seul. Il n'aurait peut-être pas eu le temps d'aller prévenir ses alliés. Je suis peut-être un peu paranoïaque. Nous ne sommes pas le centre de leur monde.

— Je vérifie juste que Murphy ne nous suit pas.

Il passe un bras derrière mes épaules et m'attire plus vers lui.

— Je pense qu'il ne s'y risquerait pas. Vu comment Bellamy l'a amoché, s'il ose revenir dans les parages, ça risque de pas être beau à voir.

Je hoche de nouveau la tête et essaie d'ignorer le floutage léger de ma vision qui me gêne un peu dans mon avancée. Peut-être est-ce une séquelle laissée par le coup que m'a donné Murphy à l'arrière de mon crâne. Ou bien peut-être que je délire ? C'est dingue comment une journée sur Terre peut vous faire douter de tout.

Cet Espoir ■ Bellamy BlakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant